REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°95 - 70

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soirée-débat

Jeunes diplômés :
le défi du premier emploi

Le programme ESSEC & Mannheim Executive MBA et l’association Café de l’Avenir ont récemment
organisé au siège de Microsoft France une série de tables rondes sur les difficultés rencontrées
par les jeunes diplômés lors de leur insertion sur le marché du travail. Pierre Tapie, DG du
groupe ESSEC, et André Fourçans, professeur d’économie, participaient à cette manifestation.

’est dans le cadre de leur projet de
classe annuel que les membres de la
promotion 2011 de l’ESSEC Executive MBA
ont décidé de s’engager auprès du Café de
l’Avenir. Cette association dirigée par Françoise Lefèvre propose à des jeunes en
recherche d’emploi l’accompagnement d’un
cadre d’entreprise et les conseils des DRH
de grands groupes. Depuis 2006, 2 500
jeunes ont reçu l’aide de 150 bénévoles, et
un tiers d’entre eux ont trouvé un poste. La
rencontre du 12 mars a été précédée d’une
session d’entretiens en tête-à-tête entre des
jeunes et des encadrants, parmi lesquels
Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor
et Grand Témoin de l’événement. Les
échanges ont été animés par Gérard Leclerc,
président de la chaîne LCPAN, et par Gilles
Leclerc, président de Public Sénat.

Et si on faisait confiancE
aux jEunEs ?
Les témoignages des jeunes invités sont
sans appel : l’un a obtenu deux entretiens
pour 70 candidatures en six mois, une autre
a multiplié les CDD pendant quatre ans
avant de se résoudre à reprendre ses études.
Tous ont eu le sentiment d’une frilosité des
recruteurs face à leur manque d’expérience.
P ier re Tapie, DG du g roupe ESSEC, a
dénoncé le caractère peu professionnalisant de la majorité des cursus : les formations actuelles ne répondent pas selon lui
aux besoins des employeurs. Il a appelé à

mai/juin 2012

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développer l’apprentissage, qui permet
d’acquérir des compétences en mettant
immédiatement en application – et en perspective – les enseignements reçus en cours.
Jean Serrière, directeur des marchés et du
marketing de la Bred, a salué le modèle de
l’Allemagne, où 65 % des élèves du secondaire sont en alternance, et où le taux de
chômage est particulièrement faible.
Michèle Lesieur, PDG de Philips France, a
affirmé que les entreprises n’ont pas à être
convaincues de l’intérêt qu’il y a à employer
des jeunes. Ces derniers posent des questions pertinentes et apportent un regard
neuf, remetta nt en cause les acquis et
encourageant l’innovation. Ils représentent
en outre des consommateurs que de nombreu se s ma rque s cherchent à m ieu x
connaître pour les cibler. Ils sont donc très
prisés des recruteurs.
F lorenc e Cord ier, d i re c t r ic e ma rque
employeur EDF, l’a confirmé : ce n’est pas
sans raison si deu x tiers des 6 000 personnes ayant intégré le groupe en 2011 sont
des jeunes sans expérience professionnelle.

un diplômE nE suffit
plus, quE faut-il dE plus ?
Si les jeu nes f i n issent pa r t rouver u n
emploi, c’est en revanche de moins en
moins grâce à leur seul diplôme. Pierre
Tapie a cité une enquête menée pa r la
Conférence des Grandes Écoles au sein de
l’OCDE, et démontrant qu’il n’existe aucune
corrélation, de pays en pays, entre le taux

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