REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°95 - 6

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L’accès à l’eau et à l’assainissement : une
priorité des politiques de développement

R

endre l’eau durable, potable et
accessible à tous est un enjeu
majeur. C’est l’engagement pris par
l’ONU en 2000 au travers des Objectifs
du Millénaire pour le développement.
Aujourd’hui, près d’un milliard de personnes ne disposent toujours pas d’accès à l’eau potable et 2,5 milliards, à l’assainissement.
Les évolutions constatées dans des pays comme l’Inde
ou la Chine sont certes encourageantes ; mais elles ne
doivent pas occulter les retards enregistrés dans certaines régions, notamment l’Afrique subsaharienne.
La fondation Chirac pour la prévention des conflits a

choisi – c’est l’un de ses combats – de mener des actions
de sensibilisation d’envergure pour que l’accès à l’eau
et à l’assainissement devienne une réalité dans ces
régions du Sahel et du bassin du Niger, victimes de la
pauvreté et des changements climatiques. C’est dans
cette perspective qu’était organisé, à l’automne dernier
à Bamako, au Mali, le forum « Solidarité pour l’eau dans
le bassin du Niger », prélude au 6e forum de Marseille
sur ce même thème.
J’ai personnellement assisté à ces deux manifestations dont l’intérêt mérite d’être souligné et qu’il faut
encourager.
Mahamadou Sako >E85

•

catherine Joubert, Directeur général de la fondation chirac

Un des combats de la fondation chirac

Depuis sa création il y a près De quatre ans, la fonDation chirac mène
un plaiDoyer en faveur « De l’accès à l’eau et à l’assainissement pour
tous », prolongeant ainsi la mobilisation et les engagements De son
présiDent pour que ce Droit humain fonDamental Devienne une
priorité Des politiques De Développement.

Catherine Joubert
Directeur général de la
fondation Chirac

L

’eau, c’est la vie ! Mais quand elle est
impure, l’eau devient la première
cause de mortalité, provoquant le décès de
plus de 2 millions de personnes chaque
année à travers le monde. Aujourd’hui, près
de 2 milliards d’hommes consomment de
façon régulière une eau souillée, s’exposant
par là à des risques sanitaires graves.

Des exemples
significatifs
En juillet 2010, l’accès à l’eau a été reconnu
comme un droit humain fondamental par
les Nations unies. Cette prise de conscience
de la communauté internationale est une
étape importante, mais elle ne doit pas faire
oublier qu’il reste encore de nombreux
efforts à accomplir pour que ce droit
devienne partout et rapidement une réalité.
Certaines régions sont plus durement touchées que d’autres et, comme bien souvent, il s’agit de celles abritant les populations les plus pauvres. L’exemple de

mars/avril 2012

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l’Afrique subsaharienne est flagrant : la
sous-région – qui concentre le tiers des
êtres humains de la planète n’ayant pas
accès à un point d’eau amélioré – doit
relever de nombreux défis : la dégradation
du fleuve Niger en raison du changement
climatique et, dans le même temps, une
explosion démographique et une croissance urbaine sans précédent. La population d’Abuja au Nigéria a ainsi augmenté
de 504 % entre 1990 et 2010, et ce chiffre
est appelé à s’accroître. L’essor fragile des
pays de cette région risque d’être ralenti
par la mauvaise santé et la mortalité d’enfants, de femmes et d’hommes victimes de
maladies hydriques. Les conséquences
politiques, économiques et sociales pour
la région, et plus globalement pour le
continent africain, sont les raisons pour
lesquelles le président Jacques Chirac
avait placé l’accès à l’eau et à l’assainissement parmi les priorités pour le développement de ces pays.
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