ESCP-Europe Alumni Mag - n°126 - Septembre 2009 - 29

Business D.R. vorisées plutôt qu’ils soient détruits pour des questions de calibrage/apparence. Quant à Saïd Hammouche, avec Mozaïk RH, 1er cabinet de placement axé sur la diversité, il donne aux diplômés des quartiers sensibles la possibilité de trouver des postes à leur mesure. Résultat : il évite un gâchis à la fois social et financier, pour un coût bien inférieur à celui de l’ex-Anpe. L’entrepreneuriat social fait des adeptes. Depuis quelques années, de plus en plus de jeunes diplômés se tournent vers l’entrepreneuriat social pour intégrer une grande structure ou créer leur propre organisation, dans la santé, l’éducation/formation, le commerce équitable, l’insertion, l’environnement, la lutte contre les discriminations. Pour moi, ce choix coulait de source. Un réseau d’entrepreneurs sociaux Ashoka, organisation internationale sans but lucratif, présente dans 70 pays, a été créée en Inde en 1980 par Bill Drayton pour contribuer à la structuration et au développement de l’entrepreneuriat social (budget 2008 : 40 millions $). Son programme consiste à sélectionner et soutenir des Entrepreneurs Sociaux innovants (Fellows) pour les aider à développer leur activité et à démultiplier leur impact social. Plus de 2 500 aujourd’hui, les Fellows Ashoka servent d’exemples et d’apporteurs d’idées nouvelles au secteur. Ils forment le plus grand réseau d’entrepreneurs sociaux dans le monde (cinq continents concernés). Ashoka France, lancée fin 2005, gère également depuis 2007 le développement en Belgique et en Suisse francophone : déjà plus de 20 Fellows sont soutenus dans les 3 pays (budget 2008 : 950 000 €). Un choix délibéré En 1999, diplôme en poche, il me fallait réconcilier trois tendances : frustration vis-à-vis du monde du business et de ses objectifs, désir d’entreprendre, et volonté d’impact sur la société. J’ai co-créé Sport Sans Frontières, 1ère ONG française dans le secteur de l’éducation/réhabilitation par le sport. Et en 2005, « chassé » par Ashoka, j’ai eu envie de mettre mon expérience au service du renforcement et de la notoriété d’un secteur qui reste fragile et dont les réussites sont trop méconnues, en France notamment. Le projet d’Ashoka est passionnant. Et puis il y a tout le travail à faire en faveur du secteur pour qu’il réussisse son virage : revoir certains de ses fondamentaux, tels que le statut des organisations ou les possibilités de capitalisation, mais aussi une évaluation efficace de l’impact. Les sujets ne manquent pas ! l ESCP Europe Magazine N° 126 - Septembre 2009 29

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