ESCP-Europe Alumni Mag - n°126 - Septembre 2009 - 22

Focus Sois belle et tais-toi ! Yann RIVOALLAN [MSQ 03] munérons uniquement sur un pourcentage du CA généré par l’e-boutique. Qui sont vos concurrents et comment vous démarquez-vous ? Nous avons plusieurs concurrents se plaçant sur le même business model mais notre véritable « concurrent » est la culture de la marque. Le souhait d’internaliser à tout prix et la méconnaissance de l’e-commerce sont nos adversaires principaux. Les marques pensent trop souvent que pour vendre en ligne, il suffit de lancer un site. La réalité est tout autre et très peu d’e-boutiques sont aujourd’hui rentables. Comment s’est déroulée votre levée de fonds ? Nous nous sommes lancés dans notre levée de fonds en pleine crise. Inutile de vous dire que la crainte a envahi de nombreux investisseurs. Nous avions fait le choix de nous entourer à la fois d’un fonds (Fadièse) et de business angels experts en e-commerce et à forte valeur ajoutée. Grâce à eux, nous avons pu lever 300 K€ qui vont nous permettre de développer nos équipes, donc nos compétences. Comment votre activité se porte t-elle aujourd’hui ? Elle est en pleine croissance. Nos partenariats se développent mieux que nous l’espérions. Il en est de même pour nos équipes. Nous sommes ravis de notre croissance organique. Êtes-vous affectés par la crise et comment y faites-vous face ? La crise nous impacte indirectement, notamment à travers nos partenaires : de nombreuses marques ont connu des chutes importantes de leur ventes depuis la crise. Malgré cette mauvaise conjoncture, l’e-commerce en France va continuer à croître de 8 % en 2009. L’impact est moins fort sur Internet mais il existe. Quels sont vos défis et vos axes de développement ? Nous avons commencé notre implantation en Europe et avons développé un partenariat avec un spécialiste de l’e-commerce aux États-Unis. Notre souhait est de devenir le meilleur partenaire des plus grandes marques de mode françaises et européennes, capable à la fois de leur assurer une image parfaite, un canal de vente majeur tout en leur simplifiant l’accès à l’Internet. l Propos recueillis par Nicole Gérald D.R. F aire du e-commerce dans le secteur de la mode, telle est l’activité professionnelle de Yann qui propose son savoir-faire aux professionnels du secteur. Car n’est pas cyber entrepreneur qui veut. À chacun ses compétences. Comment êtes-vous devenu cyber entrepreneur ? Mon entrée dans l’e-business est le résultat de 4 passions : la mode, l’informatique, le monde de l’image et l’entreprenariat cumulé à la rencontre de 2 amis, Candice et David. J’ai ainsi créé ma première société à 22 ans. Le e-business est encore un canal neuf, en perpétuelle évolution. C’est un monde qui va vite et qui est constamment source d’opportunités, parfait pour l’éternel entrepreneur que je suis ! Dès 2007 j’ai eu l’occasion de travailler avec Candice Delorme et David Sobel, HEC entrepreneurs tous les deux. Forts de notre expérience dans le web et la mode, nous avons créé l’année dernière The Other Store. Quelle est l’activité de votre société ? Quel est votre modèle économique ? The Other Store a été fondé afin de proposer aux marques un meilleur accès au web. La mode, longtemps absente du net et tout particulièrement de l’e-commerce, découvre avec bonheur les possibilités qui lui sont désormais offertes en termes de communication et d’augmentation de leur CA. Ce canal de vente étant nouveau, elles n’y sont pas préparées et ne savent pas comment y rentrer. Nous leur proposons de gérer leur e-boutique officielle : de la création du site à son management au quotidien, en passant par la logistique, le service client, le shooting photo ou encore les investissements e-marketing. Nous nous occupons de l’ensemble des métiers qui touchent à la gestion de leur site. Nous avons plusieurs business model. Nous pouvons fonctionner en tant qu’agence pour les marques, capable de prendre en charge une, plusieurs ou l’ensemble des briques de leur e-commerce. Nous proposons une deuxième offre très particulière : nous sélectionnons certaines marques avec lesquelles nous établissons des partenariats à moyen terme. Dans ce cas, nous prenons à notre charge l’ensemble des coûts et investissements liés à l’e-commerce et nous nous ré- « Les marques pensent trop souvent que pour vendre en ligne il suffit de lancer un site. » 22 ESCP Europe Magazine N° 126 - Septembre 2009

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