ESCP Europe Alumni Magazine - n°150 - Septembre/Octobre 2013 - (Page 34)

interview
Alexandre KARA (MS Médias 93),
Chef du service politique d’Europe 1

Volonté et tenacité
Alexandre KARA, Chef du service politique d’Europe 1, est diplômé de la
première promotion du Master Médias et Communication de ESCP Europe.
S’il considère le master comme un élément déclencheur, la volonté et la
ténacité ont été les clés de son évolution professionnelle. Une expérience
et une vision qu’il partage volontiers avec les Alumni.

Pourquoi as-tu choisi de devenir journaliste
politique ?
Au départ, ma vocation était de devenir professeur
d’histoire, d’où mes études dans ce domaine, mais
j’ai changé d’avis. Je n’avais pas ce feu sacré, cette
abnégation… Les professeurs sont capables de
donner énormément pour éclairer les gens, transmettre leur savoir. D’un certain point de vue, être
journaliste est une façon de poursuivre cette vocation autrement : il s’agit aussi de transmettre, de
comprendre le monde. C’est un métier très public,
dans lequel nous sommes soumis au jugement de
millions de personnes. Pourtant le journaliste n’est
pas là pour se mettre en avant lui-même mais pour
mettre en valeur des sujets.
Comment as-tu réussi à percer dans
ce milieu qui semble assez fermé ? Le
master de ESCP Europe a-t-il joué un rôle
déterminant ?
C’est un métier très particulier. Ce qui détermine
la carrière, c’est la ténacité, l’obstination : rentrer
par la fenêtre quand la porte reste fermée ! Il y a
une sorte de darwinisme journalistique… Quand je
suis entré sur le marché du travail en 1993, la situation de la presse était très difficile et les postes
étaient rares. Après mon master, j’ai obtenu mon
premier stage, à Europe 1, grâce à mon professeur
de ESCP Europe, Sylvain Attal. Cela devait durer
3 mois, puis cela a été prolongé et j’y suis resté un
an. J’ai continué à faire des piges pour Europe 1,
et surtout j’ai décidé de terminer mon doctorat
d’histoire. En parallèle, je travaillais à Paris Match
aux archives. Peu à peu, ils m’ont confié des articles. Après plus de 2 ans dans ce magazine, j’ai eu
envie de travailler pour la télévision. Je n’avais pas
vraiment de « capacité technique » pour ce media
et j’ai vraiment insisté pour rentrer à la 3. J’ai finalement été pris sur l’émission « Sport Olympique »,

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où j’ai vraiment acquis les compétences qui me
manquaient.
Et comment passe-t-on de « Sport
Olympique » au journalisme politique ?
J’ai envoyé des CV à France 2. Mais pas un seul
CV, j’en ai envoyé 70 ! À chaque service, ou journaliste qui pouvait avoir besoin d’un collaborateur.
Un jour, j’ai été appelé par le secrétaire général de
la rédaction qui avait fini par recevoir ces 70 CV
qui avaient circulé en interne. Il m’a dit « voyonsnous ». Quand je suis arrivé, il y avait la pile de mes
CV sur son bureau ! Je suis devenu pigiste pour
Télématin, d’abord pour la rubrique sport. Puis j’ai
fait des remplacements sur le journal de la nuit,
j’ai coprésenté le Téléton, et enfin je suis arrivé au
service politique… avec le cursus classique : on
commence par suivre les Verts et on finit par suivre l’Élysée ! J’étais alors chef de service adjoint.
C’est à ce moment là qu’ Europe 1 m’a proposé
de couvrir la campagne de 2012, comme chef du
service politique.
Le journalisme politique est souvent perçu
comme le plus « noble », comment vois-tu
cette spécialité, « de l’intérieur » ?
Il y a quelques années, le service politique était,
en effet, vu comme « l’aristocratie » du journalisme.
Mais ces aristocraties évoluent dans le temps :
dans les années 70, le service international était
le plus prisé. Dans les années 80, le service politique a été considéré comme le plus important.
Depuis la fin de la dernière décennie, le service
économique est souvent considéré comme le plus
« noble ». Et il est vrai qu’aujourd’hui, on ne peut
plus faire de politique sans maîtrise des concepts
économiques. Les Français ont tous découvert
les notions de PIB, d’agences de notation, etc.
Le prisme d’analyse économique est devenu très

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°150 - Septembre/Octobre 2013

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Michel de ROVIRA (97) et Augustin PALUEL-MARMONT (99 MA) : Les trublions du goût
Focus
Moindre appétit
La guerre des prix
Pour 1€ de plus
Le temps digital
The customer experience
Commandez en drive
À vos côtés !
La fabrique à cocktails
Itinéraires
Color your motion
Le choix des mots
Entretiens
Agroalimentaire
Infrastructures
NEWS
Vie du réseau
Alexandre KARA (MS Médias 93), Chef du service politique d’Europe 1
Digital Generation
Bringing energy and environment together
Nominations
La mode, pilier de la vente en ligne
Spring cocktail
Fiest’Apprentis 2013
Crise produits-clients, la rupture ?
30th anniversary
Tous à bord !
Carnet
Déjeuner d’amitié des Seniors
Agenda
Carrière
Réussir mes années quinquas…
Les nouveaux métiers dans l’univers retail & consumer goods
Voyages It’s not about running, it’s about loving what you do!
À lire
CAMPUS
École When the «street» invades consumption
Fondation La Fondation créé l’événement
Vie étudiante Regatta 2013

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