ESCP Europe Alumni Magazine - n°148 - Mai/Juin 2013 - 39

que les résultats économiques et financiers de
l’entreprise le premier indice FReD pour le groupe
Crédit Agricole SA : sur 2012, il aura été de 2,4.
Est-ce un bon résultat ?
Nous nous étions fixés un objectif de 2 ! Nous
sommes donc très satisfaits de ce premier résultat. La façon d’arriver à un indice de 2,4 est très
simple : c’est une méthode de comptabilisation du
progrès commune à tous pour que chacun puisse
se comparer et que les progrès puissent se mesurer de manière homogène et globale. Nous avons
ainsi identifié 5 étapes :
1- identification d’une action
2- cadrage de l’action avec objectifs, calendrier,
ressources et indicateurs
3- objectifs partiellement atteints à moins de 50 %
4- objectifs atteints à plus de 50 %
5- objectifs totalement atteints ou dépassés.
Le passage d’une étape à une autre marque l’obtention d’un point. L’auto-évaluation faite par les
entités est contrôlée par un de nos commissaires
aux comptes, PwC. Ce contrôle externe systématique est très important. L’action dont les objectifs
ont été atteints est « crantée » et sort du portefeuille FReD pour être remplacée par une nouvelle.
Les entités ont ainsi toujours 15 actions en cours
à mener jusqu’au bout.
Comment les actions sont-elles choisies ?
Chaque entité choisit ses actions par rapport à
son métier, son implantation géographique, ses
collaborateurs, ses ressources. Il y a, bien sûr, des
actions qu’on retrouve un peu chez tous, sous une
forme ou une autre. Par exemple, sur le pilier Fides
nous observons beaucoup d’actions de conformité
de protection des intérêts du client et d’amélioration de la relation client. Sur Respect, nous avions
défini deux axes prioritaires pour le Groupe et
imposé aux entités de les traduire en au moins une
action concrète pour chacun des axes : l’amélioration de la mixité hommes-femmes dans l’entreprise
et la meilleure gestion des handicaps. L’ensemble
des entités a pris des actions sur ces 2 axes de
progrès. En matière environnementale, sur le pilier
Demeter, beaucoup d’actions très classiques sur
la gestion des impacts directs et notamment la diminution de consommation d’énergie, la diminution
de consommation papier… ont été retenues.
D’après vous, où les banques sont-elles
attendues en matière de RSE ?
Nous devons nous interroger sur les impacts que
nous avons au travers de notre rôle de financeur
de l’économie, de notre politique de crédit, d’investissement, de gestion d’actifs ou d’assurance.
Dans cette perspective, nous avons débuté avec
des politiques très structurantes sur des secteurs sensibles susceptibles d’avoir des impacts

importants sur l’environnement ou la société, et
par lesquelles nous nous sommes donné des règles, rendues publiques, donc opposables. Nous
avons publié en 2012 une politique énergétique
d’ensemble qui couvre à la fois le secteur du
nucléaire, l’hydraulique, le charbon, le pétrole, le
gaz. Nous sommes la seule grande banque à avoir
pris l’engagement de ne soutenir aucun projet
d’exploitation ou d’exploration pétrolières offshore
en Arctique. Nous travaillons aussi sur d’autres politiques portant sur des secteurs sensibles quant
à leur impact sur le changement climatique, les
émissions carbone, l’impact sur l’environnement
ou sur les communautés.
De façon générale, vous intégrez dans vos
façons de faire des éléments que vous
n’aviez pas l’habitude de prendre en compte
jusqu’à présent ?
Exactement. Notre filiale de gestion d’actifs
note toutes les entreprises dans lesquelles ils
investissent de façon directe ou indirecte sur la
base de critères extra financiers appelés ESG,
Environnement Social Gouvernance. En même
temps qu’ils regardent les performances économiques et financières des valeurs dans lesquelles ils
investissent, ils regardent aussi leurs performances extra financières. Nous essayons aujourd’hui
d’intégrer ces critères ESG dans d’autres activités de la banque. Nous avons ainsi lancé une
expérimentation avec des caisses régionales afin
de tenir compte du critère environnemental dans
certains secteurs sensibles... Nous observons de
quelle manière, pour décider d’un crédit ou d’un
investissement, nous pourrions ne pas regarder
uniquement l’équilibre économique et financier.
Nous souhaitons avoir une vision plus juste, plus
complète des risques que les uns et les autres
prennent. C’est bon pour le client et c’est bon pour
la banque.
Pourriez-vous nous donner un autre
exemple d’effet des activités de la banque
sur l’économie en général ?
Dans le cadre de l’impact indirect, nous travaillons
également sur une méthodologie de comptabilisation de notre empreinte carbone induite et notre
impact sur l’économie du territoire au travers de
nos financements, en partenariat avec la Chaire
Finance Quantitative et Développement Durable
de Dauphine et de Polytechnique. Nous avons
abouti à un chiffre global : 160 millions de tonnes
CO2 pour le Groupe Crédit Agricole en France et
dans le monde. Nous améliorons désormais cette
méthodologie compliquée dans le détail et essayons de la partager avec la place de Paris et de
grandes institutions financières internationales. ●
Propos recueillis par
Charlotte d’Allemand

ESCP Europe Magazine N° 148 - Mai/Juin 2013 -

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°148 - Mai/Juin 2013

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Gilles BOGAERT (91) : Acteur de la performance
Focus
Sur tous les fronts
Au coeur de la création de valeur
Soigner sa communication
Transformer la fonction
Piloter la performance
The navigator
Efficience and performance
Chef de choeur
Des défis à revendre
De l’audace, toujours de l’audace
Itinéraires
Le goût de l’aventure
Créer sa « boutique »
Entretiens
Promo 78 : 35 ans après
Promo 88 : 25 ans après
Tourisme & loisirs
Agro-alimentaire
Banque/finance
Développement durable
Innovation
BTP
Avocat
NEWS
Vie du réseau
Alain PROST (83), Président de Maison Lejaby
Nominations
Groupe Automobile : La stratégie de Renault en Chine
La 57 pleure…
Groupe RH : du système D au système CO
Carnet
London Gala
Agenda
À lire
Carrière Le DAF du 21ème siècle
Voyages Maroc-Martinique à la rame
CAMPUS
École
Start@Europe 2013
Crise de l’euro : les craintes sont-elles dissipées ?
Le MS Finance fête ses 25 ans
Fondation 2013 : une action renforcée !
Vie étudiante
Au grand galop !
Noisy week-end

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