ESCP Europe Alumni Magazine - n°148 - Mai/Juin 2013 - 13

Personnalité du mois

globale de leur portefeuille. Les 80 sociétés
de marché sont rattachées à quatre régions : Asie,
Amériques, Europe-Afrique et France ;
- enfin, l’engagement des hommes et des femmes
du groupe, unis par une culture unique autour de
la convivialité.
Quels ont été les grands moments de
croissance externe du groupe ?
Les trois « big bangs » de la décennie 2000 : les
acquisitions de Seagram, Allied Domecq et de
Vin&Sprit ont complètement changé la donne
puisqu’elles ont permis au groupe de passer du
numéro sept au numéro deux mondial du secteur,
de multiplier nos profits par cinq et notre capitalisation boursière par six ! Grâce à ces acquisitions, nous avons désormais l’un des plus beaux
portefeuilles de l’industrie et sans doute le réseau
de distribution propre le plus global et le plus
performant. Depuis 2009, nous nous sommes
concentrés sur la croissance organique et le
désendettement.
Parlez-nous de vos très bons résultats sur
l’exercice juin 2011/juin 2012 ?
Pernod Ricard a réalisé en effet sa meilleure croissance depuis 2007/2008. Les résultats ont dépassé les objectifs communiqués aux marchés,
qu’il s’agisse du résultat opérationnel courant en
croissance organique de 9 % vs 6 % initialement
annoncés, ou encore du désendettement avec un
ratio dette nette/Ebitda de 3,8. Avec un CA de
8 215 millions d’€, en hausse de 8 % (en croissance interne), le groupe réalise une des meilleures performances de son secteur, avec notamment
17 % de croissance dans les pays émergents et
2 % dans les pays matures.
Le fait d’être un groupe familial y est-il pour
quelque chose ?
Sans aucun doute puisque Pernod Ricard a un
actionnariat familial de référence, depuis son origine, avec environ 13 % du capital détenu par la
holding familiale Société Paul Ricard SA et près
de 19 % des droits de vote. La famille est un soutien indéfectible au développement long terme
du groupe et la mise en œuvre très rapide de la
nouvelle gouvernance, après le décès de Patrick
Ricard, est l’illustration de sa grande cohésion :
Danièle Ricard a été nommée Présidente, et
Alexandre RICARD (95) Directeur Général
Délégué, avec la perspective de devenir Président
Directeur Général début 2015 à la fin du mandat
de Directeur Général de Pierre Pringuet.
La famille, actionnaire de référence, est clairement
un atout pour le Groupe. Elle donne de la visibilité long terme par son engagement et garantit la
pérennité de notre culture et de notre business
model. Elle est le garant de l’indépendance du
groupe.

Comment affectez-vous les bénéfices
dégagés ?
Nous sommes une valeur de croissance, tant
externe qu’organique. Une partie importante de
notre Cash flow est donc destinée aux réinvestissements derrière la croissance future et au
remboursement de notre dette d’acquisition. Par
ailleurs, notre politique de dividendes, 1/3 de
notre résultat net courant, est constante dans le
temps et donne une bonne visibilité aux investisseurs. Depuis 2000, le taux de retour annuel
moyen pour l’actionnaire a été de près de 15 %,
soit la meilleure création de valeur de l’industrie
sur la période. 75 % de la création de valeur
est venue de la croissance du cours de bourse
et 25 % du dividende.
L’économie mondiale montre des signes de
ralentissement. Quelle est votre stratégie
pour que les résultats du groupe ne soient
pas impactés ?
Le fait d’être un groupe global et diversifié est la
meilleure protection. Nous sommes certes un groupe français mais la France ne représente plus que
8 % de l’activité du groupe aujourd’hui et la zone
euro moins d’un quart du CA du groupe. Ce profil
global de leader de l’industrie des vins et spiritueux
rend le groupe attractif et équilibré et lui permet
d’être en capacité d’aller chercher la croissance
là où elle se trouve et d’absorber les soubresauts
macro-économiques ici et là.
Comment se comporte votre concurrent,
le n° 1 des spiritueux, dont je tairai le nom…
Nous sommes en effet le n° 2 mais, depuis
plusieurs années, nous affichons les meilleurs
taux de croissance organique du secteur. Notre
objectif vise à continuer à gagner des parts de
marché et, sur le plan qualitatif, à nous comporter
comme le leader, c’est-à-dire celui qui innove et
qui prend l’initiative avant les autres.
Où en est le désendettement du groupe ?
Le bilan du groupe s’est largement renforcé depuis quatre ans. Après l’acquisition de Vin&Sprit,
son endettement atteignait 6,2 fois l’Ebitda, juste
avant la faillite de Lehman Brothers.
Notre première priorité a consisté à désendetter rapidement le groupe (via la croissance de
l’Ebitda et le cash flow) et à refinancer la dette. Celleci était à l’origine de près de 13 milliards d’euros,
quasiment entièrement bancaire, avec des échéances de remboursement importantes en 2013.
Nous avons procédé, après l’acquisition d’Absolut,
à 1 milliard d’euros de cessions et avons optimisé
la génération de cash et la croissance organique,
ce qui a permis de faire baisser à fin juin 2012
notre leverage à 3,8 fois l’Ebitda et à ramener la
dette à 9,3 milliards d’euros.
Cette évolution vertueuse a été reconnue par les
agences de notation qui ont réévalué notre note à

ESCP Europe Magazine N° 148 - Mai/Juin 2013 -

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°148 - Mai/Juin 2013

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Gilles BOGAERT (91) : Acteur de la performance
Focus
Sur tous les fronts
Au coeur de la création de valeur
Soigner sa communication
Transformer la fonction
Piloter la performance
The navigator
Efficience and performance
Chef de choeur
Des défis à revendre
De l’audace, toujours de l’audace
Itinéraires
Le goût de l’aventure
Créer sa « boutique »
Entretiens
Promo 78 : 35 ans après
Promo 88 : 25 ans après
Tourisme & loisirs
Agro-alimentaire
Banque/finance
Développement durable
Innovation
BTP
Avocat
NEWS
Vie du réseau
Alain PROST (83), Président de Maison Lejaby
Nominations
Groupe Automobile : La stratégie de Renault en Chine
La 57 pleure…
Groupe RH : du système D au système CO
Carnet
London Gala
Agenda
À lire
Carrière Le DAF du 21ème siècle
Voyages Maroc-Martinique à la rame
CAMPUS
École
Start@Europe 2013
Crise de l’euro : les craintes sont-elles dissipées ?
Le MS Finance fête ses 25 ans
Fondation 2013 : une action renforcée !
Vie étudiante
Au grand galop !
Noisy week-end

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