ESCP Europe Alumni Magazine - n°144 - Septembre/Octobre 2012 - 14

Personnalité du mois

monde. Sa présence industrielle est donc non négligeable ; on y fabrique environ 25 % de nos volumes. Le vrai problème de notre présence sur l’hexagone est double : d’abord, nous devons faire des progrès en termes d’efficacité et nous sommes benchmarkés dans cette démarche avec Nissan ; ensuite, le montant des charges est exorbitant dans ce pays puisqu’il y a, à ce niveau, un écart de 1 200 € entre la nouvelle Clio fabriquée à Flins et la même fabriquée à Bursa, en Turquie. Compte tenu du niveau du marché européen, la surcapacité est aujourd’hui de l’ordre de 30 % et nous effectuons un gros travail de réduction des capacités. Nous nous efforçons de tout faire pour ne pas fermer d’usine. Des capitaux étrangers sont-ils amenés à entrer dans le capital de Renault comme PSA avec GM ? Ce n’est pas d’actualité. Au contraire, Avtovaz rentre dans le giron de Renault et de Nissan. Avec Daimler, ainsi que Mercedes, avec lequel nous avons des coopérations et un échange capitalistique à hauteur de 3 %. Les restructurations n’étant pas terminées dans le monde de l’automobile, nous sommes ouverts à toute discussion. De quelles compétences faut-il disposer pour travailler dans le secteur automobile ? Faut-il être un passionné de l’automobile pour y travailler ? Dans le secteur de l’automobile, un constructeur doit avoir des organisations et des RH performantes dans tous les métiers car un constructeur traite de tous les métiers : la conception, l’ingéniérie, la fabrication, la logistique, le dessin, la commercialisation, l’innovation, la publicité… Si vous n’êtes pas bon partout, vous disparaissez. Et pour être bon partout, il faut avoir les meilleures compétences dans tous les métiers. Quelle marque vous fait le plus rêver ? Je ne vais pas vous parler d’une marque vintage. Je ne veux pas être tourné vers le passé. Je préfèrerais opter pour une marque qui n’existe pas encore, qui apporte quelque chose à la société dans le cadre de la mobilité. Qui apporte du rêve. Vous qui avez beaucoup vécu à l’étranger, quelles observations feriez-vous au niveau des compétences professionnelles ? En France, j’ai toujours été frappé par la compétence des gens liée à la formation de première qualité reçue dans les écoles comme ESCP Europe. Toutefois, il est difficile de comprendre la mentalité des Français. Au Brésil, lorsque vous parlez à un Brésilien, il vous dit ne pas bien aller mais être sûr que demain, ce sera mieux. Il est tiré par le futur. En

Dans l’automobile, si vous n’êtes pas bon partout, vous disparaissez. sommes tous retrouvés dans une dépendance néfaste. Il est vrai que nous sommes dans l’obligation de réduire nos coûts et une dépendance de notre part trop forte vis-à-vis d’un nombre restreint de fournisseurs risquerait de les étrangler. Les responsabilités sont donc partagées et les deux parties doivent s’en libérer. Nous nous efforçons ensemble de retrouver notre indépendance : eux pour trouver d’autres clients pour garantir leur compétitivité et nous, pour diversifier nos sources d’approvisionnement. La relation n’en sera que plus saine. N’incitez-vous pas les équipementiers à vous suivre là où vous produisez ? Nous n’exerçons aucune contrainte auprès des équipementiers. Ceux qui nous ont suivis ont voulu le faire et de leur plein gré. Dans la majorité des cas, ils ont été ravis du résultat car ils ont pu ainsi faciliter leur entrée dans des pays dans lesquels ils n’étaient pas encore implantés et se sont ouverts de nouveaux marchés. Dans toute collaboration, chaque fois que l’on a des partenaires : collaborateurs, partenaires sociaux, fournisseurs, équipementiers… il faut d’abord discuter, savoir ce que l’on partage ensemble, et trouver des terrains d’entente. Cela doit être notre façon de faire. L’automobile a constitué pendant longtemps un secteur phare en France et est aujourd’hui devenue déficitaire. Comment lutter contre la désindustrialisation et notre perte de compétitivité ? Renault a 14 usines en France sur 38 dans le

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Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°144 - Septembre/Octobre 2012

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Jérôme STOLL (80) : Changeons l'automobile
Focus
- Filière en mutation
- L'esprit club
- Triade et émergents
- L'innovation n'attend pas
- En route vers le futur
- Car sharing stays the course
- Entretenir la légende
- Entre rêve et passion
- Des profils internationaux
- Une éternelle émergence
Itinéraires
- Plaisir partagé
- Bon appétit !
- Bien s'entourer
Entretiens
- Audit
- Santé
- Logiciels
- PACA/Conseil
NEWS
Vie du réseau
- Irma PANY, de la Pop Soul ESCPienne
- Bilan d'une première année réussie pour ESCP Europe au Féminin
- Non Profit Organizations & Solidarity : come back réussi
- Normandie
- Promo 57
- Start-ups cherchent prétendants
- Nominations
- La 52 souffle ses 60 bougies !
- Golf : du côté de l'Irlande
- Carnet
Agenda
À lire
Carrière Accepter ses fragilités pour mobiliser ses forces
Voyages Innovators Nation
CAMPUS
École ESCP Europe, c'est aussi une école spécialiste de formation continue
Fondation Le nombre de bourses a doublé !
Vie étudiante
- Cinq étudiants prennent le large !
- Un Automobile Club sur le campus

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