ESCP Europe Alumni Magazine - n°144 - Septembre/Octobre 2012 - 12

Personnalité du mois

d’enseignements. Aujourd’hui, tout cela a changé. J’en prends pour preuve les enquêtes menées par l’automobile club allemand ADAC, qui mesurent la qualité des voitures vendues en Allemagne. Elles classent tous nos véhicules, depuis 2008, en tête de catégorie. Aujourd’hui, le haut de gamme est encore notre point faible mais nous ne baissons pas les bras. Ce segment correspond à des véhicules de plus de 50 000 € et nous n’avons pas encore de produit à offrir à notre clientèle. Nous sommes conscients de cette lacune et nous envisageons, par exemple, le renouvellement de l’Espace qui fut l’un de nos modèles phare. Toutefois, nous voulons rester fidèles à nos gènes, à l’ADN de la marque et à ses valeurs dont nous sommes fiers. Les voitures à bas coût semblent bien répondre à la baisse de la demande. Comment fournissez-vous les marchés européens et les émergents ? Il faut distinguer les logiques de marques et les logiques de modèles. Le groupe Renault gère aujourd’hui trois marques : la 1ère avec la marque Renault, mondiale ; la 2ème avec la marque Dacia, régionale en Europe et dans le pourtour méditerranéen et la 3ème avec la marque Renault Samsung motors, locale en Corée. Ces trois marques viennent « piocher » dans la gamme de véhicules que Renault développe pour alimenter les stratégies de croissance et de présence sur les différents marchés. Donc, plutôt que de parler d’une gamme low cost, nous parlons au sein du groupe d’une plateforme commune, industrialisée, en Roumanie, au Maroc, au Brésil, en Russie, en Inde… sur laquelle nous développons une carrosserie qui va être adaptée aux différentes marques : Renault, ou Dacia. Ainsi, Renault propose plus de sécurité et Dacia, plus de fonctionnalité. Le prix de la voiture dépend des structures de coûts des différents marchés car il ne s’agit pas du même univers, ni de la même marque, ni des mêmes procédés de commercialisation, ni du même business model. Dacia, par exemple, est considérée comme une marque entry ; Duster, un 4x4 fait un carton dans le monde entier. Son prix d’entrée en Europe, badgé Dacia, est d’environ 12 000 € mais d’environ 20 000 € au Brésil, badgé Renault ! Ce n’est pas du low cost ! On dit que la contrainte provoque l’innovation. En cette période de turbulence économique, quel rôle jouent chez Renault, la recherche et la créativité ? Un rôle majeur. Renault mise gros sur la Clio IV : une petite qui a tout d’une grande et qui veut réveiller le marché. L’important est de le faire savoir. Ainsi, le buzz sur ce véhicule a commencé sur Internet et les résultats ont été à la hauteur de nos attentes. Début juillet, j’ai réuni à Genève 5 000

Cette forme d’audace, réfléchie, stratégique, est au coeur de notre entreprise et de son ADN. connu un succès certain. La marque a également été décriée quand on a fait savoir notre intention de racheter Nissan, un constructeur japonais alors en faillite... Cette forme d’audace, réfléchie, stratégique, est également au cœur de notre entreprise et de son ADN. Vous avez aussi connu des échecs avec la VelSatis et l’Avantime : deux « erreurs »… et pourtant, vous voulez vous renforcer sur le segment haut de gamme, le fort des Allemands… Ces échecs étaient sans doute dus à trop d’audace… Pour être sérieux, pour Velsatis, le design était trop audacieux. Nous voulions nous démarquer d’une Berline classique et en fait la clientèle, assez conservatrice dans ce segmentlà, n’a pas du tout accroché. Quant à l’Avantime, le concept était nouveau et nous avons rencontré d’énormes problèmes « qualité » que nous ne considérions pas à l’époque, à tort, comme une priorité. Elles ont tué le modèle. Cette période a donc été douloureuse pour Renault mais riche

- ESCP Europe Magazine N° 144 - Septembre/Octobre 2012

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°144 - Septembre/Octobre 2012

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Jérôme STOLL (80) : Changeons l'automobile
Focus
- Filière en mutation
- L'esprit club
- Triade et émergents
- L'innovation n'attend pas
- En route vers le futur
- Car sharing stays the course
- Entretenir la légende
- Entre rêve et passion
- Des profils internationaux
- Une éternelle émergence
Itinéraires
- Plaisir partagé
- Bon appétit !
- Bien s'entourer
Entretiens
- Audit
- Santé
- Logiciels
- PACA/Conseil
NEWS
Vie du réseau
- Irma PANY, de la Pop Soul ESCPienne
- Bilan d'une première année réussie pour ESCP Europe au Féminin
- Non Profit Organizations & Solidarity : come back réussi
- Normandie
- Promo 57
- Start-ups cherchent prétendants
- Nominations
- La 52 souffle ses 60 bougies !
- Golf : du côté de l'Irlande
- Carnet
Agenda
À lire
Carrière Accepter ses fragilités pour mobiliser ses forces
Voyages Innovators Nation
CAMPUS
École ESCP Europe, c'est aussi une école spécialiste de formation continue
Fondation Le nombre de bourses a doublé !
Vie étudiante
- Cinq étudiants prennent le large !
- Un Automobile Club sur le campus

ESCP Europe Alumni Magazine - n°144 - Septembre/Octobre 2012