ESCP Europe Alumni Magazine - n°143 - Juillet/Août 2012 - 11

Personnalité du mois

Vous avez décidé de faire l’ENA après ESCP Europe. Certains pourraient interpréter ce complément de formation prestigieuse comme un manque de formation préalable… Non, je ne ressentais aucun manque. C’est une série de concours de circonstances qui se sont présentés à moi et sur lesquels j’ai rebondi. Parmi ceux-ci : un accord d’échange dans une université indienne, l’Indian Institute of Management of ahmadabad (IIMa), au cours de ma scolarité à ESCP Europe, où j’ai découvert un corps professoral particulièrement brillant et formé à l’international. C’est là-bas que l’un de nos professeurs nous a dit avoir été impressionné par l’excellence des étudiants de l’ENa lors d’un séminaire qu’il avait conduit dans cette école. Quand quelqu’un qui ne vous parle que de Yale, Harvard ou MIT vous vante tout d’un coup l’excellence de petits français au fin fond du Gujarat… ça interpelle ! Il y a aussi eu un stage à la Commission européenne, toujours dans le cadre de l’École, qui m’a sensibilisé à la chose politique et à l’intérêt collectif. Enfin, suite à un accident de ski, j’ai été exempté de service militaire alors que je m’apprêtais à faire ma coopération. Je décidais donc de profiter de cette année et demi « gagnée » en tentant l’ENa ! Mais j’avoue aussi que je trouvais les matières enseignées pour le concours de l’ENa, comme l’histoire politique, le droit public, les relations internationales, très complémentaires de celles étudiées à ESCP Europe. C’est toujours excitant d’apprendre. Toutes ces raisons ont fait que je me suis pris au jeu et me suis retrouvé sur les bancs de l’ENa.

Ce fut donc pour vous une sorte d’initiation au Développement Durable… absolument. Mais plusieurs fonctions que j’avais occupées à Bercy m’avaient déjà confronté au développement durable, notamment celles liées à l’aide au développement ou aux garanties du commerce extérieur. Ce sont des sujets sur lesquels les ONG faisaient déjà pression, au début des années 2000, pour que les banques mais aussi les assureurs publics reprennent à leur compte des exigences de préservation de l’environnement. C’est aussi l’époque où l’OCDE est devenue active sur le sujet. Évidemment, les deux années passées aux côtés de Michel rocard, à essayer de promouvoir des règles internationales satisfaisantes pour protéger les pôles, m’ont fait découvrir tous les enjeux et la complexité du changement climatique, que ce soit sur un plan scientifique ou politique.

Bio express
Né en 1966, diplômé de ESCP Europe en 1989, Stanislas POTTIEr est aussi ancien élève de l’ENa (94), promo antoine de Saint-Exupéry. En 1994, il débute sa carrière au Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Il occupe les fonctions d’adjoint au Chef de Bureau Europe centrale et orientale puis de la Propriété Intellectuelle et des Services. En 1998, il part à Washington DC et intègre la Banque Mondiale comme économiste. En 2000, il revient au Ministère de l’Économie pour occuper les fonctions de Chef du Bureau des Financements publics puis de l’assurance-crédit. En 2005, il devient conseiller de Thierry Breton (Ministre de l’Économie et des Finances), et Directeur adjoint du cabinet du ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos, puis Christine Lagarde qui le remplace en 2005. Devenu son Directeur de Cabinet en 2006, il suit Christine Lagarde comme conseiller spécial à l’agriculture puis à l’Économie entre 2007 et 2009. Entre 2009 et 2011, il est conseiller spécial auprès de Michel rocard dans le cadre des négociations internationales sur l’arctique et l’antarctique. En septembre 2011, Stanislas rejoint Crédit agricole Sa (Casa) en tant que directeur du Développement Durable.

Vous êtes de la promo 94 de l’ENA, dénommée « Antoine de Saint Exupéry ». Peut-on y voir un lien avec votre goût du large et plus spécifiquement de la préservation du Cercle Polaire ? Pas du tout. Le choix des noms de promo à l’ENa est un sujet en soi. Il a été déterminé, comme cela se fait dans cette école, au cours d’un weekend d’intégration et est largement le fruit du hasard. En fait, c’est un ami passionné par l’antarctique qui m’avait invité à l’accompagner en tant que photographe amateur pour un reportage sur le Spitzberg, en 1999. Et j’ai vite attrapé le virus pour ces paysages grandioses. Cette affection pour les régions polaires ne s’est plus démentie. En 2006, nous avons créé avec un petit groupe de passionnés l’association Le Cercle Polaire dont l’objet, entre autres, est d’œuvrer pour la préservation des environnements polaires en raison de leur beauté et de leur fragilité.

À 45 ans, en septembre 2011, vous passez dans le secteur privé en intégrant Casa. Un ras le bol du public ? L’envie de voir autre chose ? Je ne renie et ne regrette rien de mon expérience en administration, institution internationale ou dans les différents cabinets ministériels. Je me suis offert une « respiration » assez exotique sur l’arctique et l’antarctique, après plus de quatre ans de cabinet, mais j’avais depuis longtemps envie de m’investir

ESCP Europe Magazine N° 143 - Juillet/Août 2012 -

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°143 - Juillet/Août 2012

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Stanislas POTTIER (89) : La green attitude
Focus
- Une démarche vertueuse
- Un label de qualité
- Une nouvelle ère
- Des investissements responsables
- En quête de sens
- Dans le respect de nos valeurs
- Un personnel pluriel
- L’humain au coeur du projet
- De la valeur ajoutée à la valeur étendue
Itinéraires
- Agriculture de proximité
- Toutes en course
- La fabrique à cocktails
- Rendre le monde meilleur
Entretiens
- La convivialité à l’épreuve de la crise
- Chine : le succès du foie gras
NEWS
Vie du réseau
- Alumni Forum 2012 : pari réussi
- Catherine BARBA (96), Alumni of the Year 2012
- Nominations
- Vision Chine
- Les 11 commandements de la création
- Boom immobilier en Pologne
Agenda/Carnet
Carrière Créer de la valeur autrement !
Voyages Un tour de France à pied
À lire
CAMPUS
École
- Made in ESCP Europe 2012
- Make some NOISE : le bruit d’un monde qui change !
Fondation Soutenir l’ouverture sociale
Vie étudiante
- Tous en scène !
- TrottMyWorld

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