ESCP Europe Alumni Magazine - n°142 - Mai/Juin 2012 - 44

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Jean-Pierre raffarin en 11 dates
1948 : Naissance à Poitiers 1972 : Diplômé ESCP 1988 : Président du conseil Régional Poitou-Charentes 1989 : Député européen 1995 : Ministre des PME, du Commerce et de l’Artisanat 1995 : Sénateur de la Vienne 2003 : Premier Ministre (pendant 3 ans) 2007 : Vice-président de l’UMP 2009 : Représentant permanent du Président de la République pour la Francophonie 2009 : Président du Forum annuel du comité France-Chine 2010 : Vice-Président du Sénat

valeurs comme la gentillesse et le respect ne sont pas dépassées. Chasser l’affectif de la vie politique est une erreur. La technocratie a plus déçu que l’affectif. D’ailleurs nos présidents n’échappent pas à ce clivage. Giscard est un affectif trop cérébral et Mitterrand lui a « volé » le concept et l’a enfermé dans la caricature de l’expert froid. Chirac est un affectif assez naturel et spontané. Sarkozy est un affectif contrarié qui construit des barrières, entre autres celle de l’efficacité à tout prix. Pour illustrer ce clivage, je dirais que je me méfie des hommes de partis qui se lèvent le matin en comptant leurs adversaires. Je préfère ceux, les affectifs, qui se lèvent en comptant leurs amis ! Au sein des entreprises il y a un même dilemme au niveau du leadership entre l’affectif dont on se méfie et le super efficace que l’on craint… Or l’attitude de l’affectif en terme de rapport au consommateur -au client- c’est le respect, l’écoute, la prise en compte de tout ce qui compose l’intégralité de l’être. Souvent nos entreprises et notre société fragmentent trop l’individu, au lieu de reconnaître l’unité de sa personne… Alors que cette sensibilité, cette écoute, composent les atouts d’un management par l’affectif. Ce qui signifie que l’homme politique, comme le manager, doivent, d’après toi, se doter de « boussoles » philosophiques pour mieux diriger… Oui, car la grandeur du manager, c’est la cohérence entre l’action et la réflexion. Il est nécessaire de structurer sa pensée en s’appuyant sur des penseurs du passé ou du présent. J’ai, ainsi, toujours eu beaucoup d’admiration pour Matteo Ricci, un jésuite du XVIème siècle, parti pour Pékin et qui va réussir un rapprochement entre le Christ et Confucius, en rendant compatibles deux mondes si lointains. Aujourd’hui, je sens que nous sommes souvent au carrefour de différentes problématiques : respect de l’autre, recherche de l’équilibre et de la réciprocité, besoin de dépassement, recherche d’une transcendance intérieure et extérieure… Tu viens d’évoquer la Chine et je ne peux terminer cette interview sans te faire parler de ce qui semble être devenu un part de ta vie… Cette affection que j’ai pour ce pays n’est pas nouvelle. Elle s’est construite sur 40 ans de voyages fréquents et je suis, du coup, une sorte de témoin du mouvement de la Chine. Si je fais fréquemment office de guide pour des jeunes leaders hexagonaux, c’est pour qu’ils découvrent cette civilisation intrigante, au-delà même de sa puissance financière et de son impact économique. Pour qu’ils utilisent les passerelles qui existent entre nos deux univers. Vue d’ici la Chine paraît complexe et

Puis c’est 1981, la victoire de la gauche et ton retour à la vie d’entreprise. Et pendant un septennat, chez Bernard Krief, pour y développer le conseil en stratégie avec comme clients de grandes entreprises et de grands patrons du commerce et de l’industrie. Tout en travaillant le week-end sur mes terres de Poitou-Charentes pour mieux connaître ces « fameux » citoyens, en arpentant les villes, les villages, les marchés, pour apprendre, apprécier, mesurer les problèmes concrets et surtout évaluer les solutions possibles. Jusqu’en 1988, où ce travail de fond paie puisque je suis élu plus jeune Président de région de France et l’année suivante, député européen. Cette période est sans doute la plus agréable de toute ma vie politique. Car diriger une région, c’est une formidable expérience de management global, de pouvoir opérationnel, de prises de décisions utiles pour la communauté. Bref une double action de patron et de fédérateur… Exaltant ! Nous avons tous en tête la suite de ton ascension, ministre en1995, élu sénateur la même année, puis, bien sûr, Premier Ministre de 2003 à 2005… Les lecteurs trouveront dans ton livre tous les détails de cette réussite et de ton action au service de la France. Ce que j’aimerais c’est que tu nous expliques le titre de ton livre, ce rôle de « l’affectif » qui semble si important pour toi dans la vie politique. Et en quoi ce qualificatif est applicable dans l’entreprise ? La dimension affective est omniprésente dans ma génération, celle des baby-boomers, pour qui des

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Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°142 - Mai/Juin 2012

Couverture
Zapping
Sommaire
BUSINESS
Personnalités du mois Francis ROUSSEAU (76) : À contre-courant
Focus
- Évoluer en s’adaptant
- Des marges de progrès
- Consulting in China
- Du sur mesure
- High performance
- Engagés à vos côtés
- Être force de propositions
- Une longueur d’avance
- Un modèle d’avenir
Itinéraires
- Apporteur de solutions
- Chasseur d’entreprises
Entretiens
- Un cabinet où il fait bon travailler
- Être utile à nos clients
- La passion du métier
- Acteurs de l’innovation
- Inventez le quotidien de demain
- Jeunes talents
NEWS
Vie du réseau
- Jean-Pierre RAFFARIN (72) : Mémoires d’un affectif
- Le virus de la création
- On et Off line : quelles convergences ?
- Art et luxe, influences croisées
- Et si vous choisissiez l’assurance ?
- La 56 au Poulpry
- Rendez-vous en 2030
Agenda
Nominations
À lire
Carrière Two individual stories…
Voyages Tribulations en Amérique Latine
CAMPUS
École Savoir et demande dans la relation de conseil
Fondation La Fondation reconnue d’utilité publique !
Vie étudiante Nouvelles ambitions !

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