ESCP Europe Alumni Magazine - n°140 - Janvier 2012 - 61

Business
Banque

Le gestionnaire de patrimoine, un virtuose du sur-mesure !
Stéphane GÉRARD [Cadre dirigeant 98]
preuve d’empathie, avoir une certaine objectivité mais surtout savoir garder de la distance avec le client et j’ajouterais même avec la réalité ! Nous évoluons dans un univers qui n’est pas forcément le nôtre, auprès de clients fortunés dont les préoccupations sont bien différentes des préoccupations de la grande majorité des citoyens. La diversité des produits financiers et des possibilités de gestion implique de la part du gestionnaire un très bon niveau de culture générale et une curiosité permanente des évolutions du monde qui l’entoure. Quel impact la crise a-t-elle eu sur votre profession ? Elle a tout changé, a effacé les points de repère traditionnels mais a été propice à une prise de conscience de ce qu’est le vrai risque. Celui-ci n’apparait plus aujourd’hui comme une hypothèse d’école, il y a une volonté de comprendre où sont les risques et de les maîtriser. À ce titre, je suis persuadé, d’ailleurs, que le risk management est une matière universitaire appelée de plus en plus à se développer dans les années à venir. Justement, cette notion de prise de risques a-t-elle eu une répercussion sur le type d’investissements ? Aujourd’hui, l’investisseur ne sait plus trop où investir… Il y a un phénomène de grands dangers de risques systémiques. Pour se rassurer il se tourne à nouveau vers le foncier, les terres qui ont une valeur résiliente. Notre rôle est de lui apporter une solution dont il comprend les paramètres de risque et rendement mais aussi qui soit adaptée à ses objectifs d’investissements (temps, diversification par classe d’actif et géographique, etc.). Vous êtes également enseignant-chercheur, que vous apporte cette double casquette? Je suis actuellement responsable du D.U. « Gestion de patrimoine du dirigeant d’entreprise » et travaille également à une thèse. Cette double casquette me permet de me confronter aux autres et de m’enrichir. l Propos recueillis par Armelle Lelimouzin

D.R.

rouver le meilleur équilibre entre risque et rentabilité pour développer et optimiser le patrimoine de clients fortunés, telle est la complexité du métier de gestionnaire de patrimoine. Une profession exigeante et qui demande un solide bagage technique mais aussi une grande empathie. Explications avec Stéphane Gérard, directeur de centre patrimonial « Pays de la Loire », banque Neuflize OBC. Comment définiriez-vous votre métier ? Le conseiller en gestion de patrimoine est une sorte de maïeuticien ; son rôle est de guider les clients fortunés dans leur stratégie patrimoniale en les aidant à faire les bons placements bien sûr mais aussi à les gérer durablement dans le temps. Pour cela, il doit savoir prendre en compte de nombreux critères tels que l’âge, les revenus, la situation fiscale et surtout la composition familiale et la stratégie successorale… mais doit aussi être en mesure d’instaurer une véritable relation de confiance permettant des échanges sincères. Est-ce une profession qui a le vent en poupe ? Oui, et je dirais même que c’est pour cela que j’y suis resté après avoir occupé diverses fonctions de banquier d’entreprises, de financements internationaux ou de management d’équipes ! C’est une profession de plus en plus demandée et qui a acquis sa légitimité auprès des clientèles fortunées. Aujourd’hui malgré la crise, c’est un métier qui a toujours le vent en poupe du fait de la complexité croissante des règles juridiques, fiscales et de la diversité des produits financiers dans un monde comportant de plus en plus de risques. Quels sont les qualités pour faire un bon gestionnaire de patrimoine ? L’un des impératifs de ce métier : connaître les grandes tendances de l’économie et disposer d’un solide bagage technique dans les domaines juridique, financier, économique et fiscal. En somme, il faut être multi compétent, faire

des généralistes de la spécialité.

Nous sommes

ESCP Europe Magazine N° 140 - Janvier 2012

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°140 - Janvier 2012

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Alexandre Ricard (95)
Focus - Commercial : sales business ou sale business ?
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau
A lire
Carrière : Le coverage : un métier méconnu et plein d’avenir
Voyages : Expatriation en Chine, un voyage ou des voyages ?
École - Taxe d’apprentissage : engagez-vous !
Fondation
Vie étudiante

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