ESCP Europe Alumni Magazine - n°138 - Septembre 2011 - 66

Voyages
ment colonial un peu décrépi, pas très attirant de loin sous la pluie, mais avec une architecture intéressante quand on le regarde de plus près. En nous en approchant, nous réalisons qu’il ne se visite pas car c’est devenu un tribunal, mais nous nous obstinons un tout petit peu. Les gens sont amusés par notre curiosité et une fille de l’entrée nous emmène dans les étages pour demander l’autorisation que nous visitions. Un clerc rigole de nos salutations en chichewa, la principale langue du malawi, et une femme haut gradée nous demande combien de temps nous souhaitons rester. Nous jugeant certainement inoffensifs, elle autorise le clerc à nous faire visiter. Il nous fait passer à travers le bureau de l’assistante du président, à travers l’ancien bureau de Banda (présidentdictateur de 1961 à 1994) à la place duquel il fait asseoir Stan, et à travers l’ancienne salle pour les parlementaires, encore conservée. Un centre culturel unique en Afrique La mission de Mua a été créée en 1902 lorsque 3 pères blancs (missionaires d’Afrique) ont planté leurs tentes sous un baobab. Église, hôpital, école et maison de lépreux ont été les principaux éléments de cette mission, première implantation catholique au Malawi. Dans les années 1960, le père Claude Boucher, un prêtre québecois, s’interesse de très près aux cultures des ethnies malawaiennes. Lui-même artiste, il noue de très bonnes relations avec des sculpteurs et des peintres locaux. Et il est même initié aux traditions secrètes du « Gule Wamkulu », un ensemble de danses traditionnelles, alors que ce privilège est très rarement accordé à des gens extérieurs. Après une formation d’anthropologie, il ouvre à côté de la mission de Mua le centre culturel « KuNgoni » en 1976, et ses amis artistes le rejoignent. 30 ans plus tard, environ 200 sculpteurs sont affiliés à KuNgoni, ainsi que des peintres. Ce centre est probablement un des rares endroits en Afrique où des oeuvres ne sont pas fabriquées uniquement pour être vendues à des touristes. Il a désormais une réputation mondiale, et ses artistes ont meublé des églises et des bâtiments officiels. Certains de ces artistes ont une carrière internationale, et la créativité y est toujours très importante, avec de jeunes artistes et des nouveaux styles qui émergent régulièrement. À côté de cela, le père Boucher a aussi fait en 30 ans un travail considérable de documentation dans un musée passionnant qui détaille les traditions de 3 ethnies malawiennes (les Chewas, les Ngonis, les Yaos), et expose une collection unique au monde de masques cérémoniaux utilisés pour le « Gule Wamkulu ». 66
D.R.

Au-delà du travail de la mission, Mua est devenu un centre indispensable pour la culture malawaïenne. Mais encore... Les levers de soleil sur le lac malawi, une nuit d’orage à dormir sur le pont du ferry Ilala qui traverse le lac, un cours de cuisine malawaïenne dans un village au bord du lac, avec la femme et les belles-soeurs d’un serveur de l’auberge où nous logeons... Nos souvenirs sont innombrables, ensoleillés des sourires des gens rencontrés.
D.R.

Une classe de maternelle gérée par l’ONG BonGo.

Souvenirs innombrables, ensoleillés des sourires de gens rencontrés.

ESCP Europe Magazine N° 138 - Septembre 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°138 - Septembre 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Alain MISSOFFE (90) : Porté par l'innovation
Focus - Big Bang dans la santé
Itinéraires
Entretiens - Santé/pharmaceutique, Audit, Entrepreneuriat, Agroalimentaire
Vie du réseau
Carrière - Les dessous de la chasse de tête
Voyages - Où allons-nous nous installer ?
A lire - Vos publications
École
Fondation - Financements 2011 : une action renforcée
Vie étudiante - Bienvenue à bord de l'Orient ESCPress

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