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Business
trois ans), de chercher dans le monde entier des trésors oubliés dormant dans les granges, les caves et les greniers de particuliers afin de les restaurer (www.lobsterfilms. com). Avec mon camarade Éric Lange, nous avons ainsi constitué la « collection Lobster » forte de 100 000 bobines représentant un patrimoine inestimable. Ces joyaux qu’elle continue de dénicher et de sauvegarder, je souhaite aussi et surtout les faire découvrir. Mon objectif est de maintenir en vie ces films merveilleux qui sont encore capables d’impressionner les foules même s’ils ne sont plus contemporains. C’est pourquoi, depuis 1992, je donne rendez-vous régulièrement au public pour lui montrer les dernières trouvailles au cours d’un spectacle intitulé Retour de flamme. Je raconte mon envie de maintenir la flamme fragile de l’émerveillement cinématographique. C’est bien un spectacle car les films sont diffusés chaque fois dans un lieu original (comme au CENTQUATRE dans le cadre du festival Paris Cinéma, en juillet 2009), et dans une ambiance recréant la magie des projections des débuts du cinéma. Je présente chaque film, raconte son histoire et l’accompagne au piano comme à l’époque. Qu’apportez-vous à vos spectateurs ? J’essaie de leur faire découvrir qu’en visionnant un film noir et blanc et muet, on entre dans un univers magique qui n’a rien perdu de son pouvoir de fascination aujourd’hui. Les films ne se conjuguent qu’au présent. Et j’estime avoir gagné lorsque je les vois s’étonner, frémir et rire de bon cœur. Retour de flamme dont je viens de vous parler est une machine à remonter le temps qui n’a pas d’autre prétention que de recréer cet émerveillement originel. Je suis donc un passeur d’images, un passeur de moments de plaisir. Le film n’est qu’un prétexte pour voyager en compagnie d’amis, ce qui agrémente encore la soirée. Les films n’ont jamais été faits pour être ennuyeux. C’est un business, après tout : ils sont faits pour être vendus, attirer des gens, leur faire plaisir et leur donner envie de revenir. Il n’y a pas, comme disait Bertrand Tavernier, « des vieux films et des nouveaux films » ; il y a des bons films et les autres. Mes programmes mélangent les genres : films comiques, drames, dessins animés, longs métrages, documentaires… sans oublier les réclames, ces ancêtres des publicités actuelles dont le charme désuet fait aujourd’hui sourire. Ces séances s’adressent à des spectateurs de 7 à 77 ans et passionnent chaque fois un public plus nombreux.
D.R.

Images coloriées dans la foulée du tournage.

Jusque là, que devenaient les premiers films ? Quel était le matériau utilisé dans la fabrication des films ? Durant les 40 premières années du cinéma, personne ne songeait à conserver les films. Parfois, même inconscients de leur valeur, nos ancêtres les faisaient disparaître volontairement comme on jette un journal après l’avoir lu. Le seul moyen de retrouver ces bobines avant qu’elles ne se décomposent c’est le hasard. Et je le rappelle à la fin de chaque spectacle. Peu en retrouvent, évidemment, mais il suffit d’une fois… Le nitrate était le matériau utilisé jusque dans les années 50 pour fabriquer les films. Celui-ci présente deux inconvénients majeurs : celui d’être inflammable, ce qui a valu aux films de cette époque l’appellation de « films flamme », mais aussi celui de se décomposer inexorablement. Dès lors, la recherche et la restauration de ces premiers films deviennent une course contre la montre. À quand remonte le premier film ? Quels sont les grands moments du cinéma français ? À la fin du 19ème, la France fournit plusieurs pionniers tels que les frères Auguste et Louis Lumière, inventeurs du cinématographe. En décembre 1895, la première projection publique et payante se déroule à Paris. Au programme notamment L’arroseur arrosé et la sortie de L’usine

Je faisais le pari de collecter le patrimoine dormant dans les granges, les

caves, les greniers de particuliers afin de les restaurer.

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