ESCP Europe Alumni Magazine - n°137 - Juillet 2011 - 49

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bilité psychologique et à la poursuite de sa carrière. Aussi faut-il relativiser les seuls résultats matériels obtenus au cours d’une négociation. Car la manière dont on conduit cette négociation influe sur la façon dont on vit la situation et sur sa capacité de repositionnement. Hormis les aspects financiers (qui couvrent les revenus du travail passé et la compensation des préjudices subis), on peut aussi négocier des avantages matériels autres (un ordinateur, une protection sociale…), de l’accompagnement (de l’outplacement ou de la formation), du temps (ne pas effectuer son préavis), une communication bienveillante de son ancien employeur, voire même de se voir confier une activité en sous-traitance. Ces derniers points supposent que l’on se quitte en bons termes. De façon générale, il est essentiel d’installer une attitude constructive dès les premiers entretiens avec son employeur et de créer un climat de confiance. Ressasser le passé ne sert plus à rien et les éventuelles intimidations de l’entreprise ne doivent pas impressionner, elles font partie du jeu de la négociation. Le cadre n’a non plus rien à gagner à ébruiter les discussions à l’extérieur. Le cadre a tout intérêt à adopter un état d’esprit gagnant-gagnant : c’est le meilleur moyen d’obtenir de bonnes conditions de départ tout en préservant sa capacité de repositionnement professionnel. Favoriser son repositionnement professionnel Contrairement à la tentation qu’on pourrait avoir, il ne faut pas foncer tête baissée pour retrouver un poste immédiatement après avoir appris qu’on a perdu le sien. Pour deux raisons. D’abord car on ne sait pas encore ce qu’on veut faire. Si on croit vouloir refaire le même travail dans le même environnement, c’est souvent par défaut, sans s’être donné le temps d’y avoir vraiment réfléchi. Ensuite car on n’est pas à ce moment-là capable de communiquer de manière correcte. Il y a un grand risque de « griller » son réseau que de le mobiliser avec une communication désordonnée, un projet peu clair et une nervosité mal canalisée. Il est essentiel de se stabiliser psychologiquement à la suite d’un départ. De prendre le temps de réfléchir posément à son avenir et de mettre au point une bonne communication avant de démarrer une recherche proactive d’emploi. Autre point crucial : bien quitter son employeur. On ne peut bien se repositionner professionnellement que si on a, au préalable, réussi sa séparation. Cela signifie rester professionnel jusqu’au dernier jour, transmettre correctement ses dossiers et laisser un « bureau propre ». Comme c’est la dernière impression qu’il laissera dans l’entreprise, c’est dans l’intérêt du cadre qu’elle soit bonne : à l’ère des réseaux, le monde professionnel est devenu un village.

Il ne faut pas

avoir peur des séparations. Elles peuvent être vues comme une chance de s’adapter et d’évoluer. Non seulement une opportunité professionnelle, mais aussi une opportunité de vie.

En conclusion, que diriez-vous ?

Notre environnement économique est devenu extraordinairement mouvant, nos parcours professionnels y évoluent vite, parfois de manière soudaine, inattendue. Aujourd’hui les séparations ne sont plus des accidents de parcours et ne doivent plus être appréhendées de manière honteuse. Même en période de crise économique, une séparation peut constituer une opportunité pour un cadre. Quitter son entreprise, dans le cas d’un licenciement, constitue souvent une décision qu’il ne s’autorisait pas à prendre. Comme on l’a prise pour lui, il se sent libre de se lancer dans un nouveau projet ou dans une nouvelle vie, autant de perspectives que le maintien à un poste empêchait de considérer comme réellement possible. D’ailleurs de nombreuses séparations mènent à des réorientations de carrière, alors que les démissions pour changement de carrière sont très rares. Il ne faut pas avoir peur des séparations. Elles peuvent être vues comme une chance de s’adapter et d’évoluer. Non seulement une opportunité professionnelle, mais aussi une opportunité de vie. l

Prochaine conférence : « Optimisez vos conditions de départ pour mieux rebondir » - mardi 27 septembre 2011 de 18h30 à 20h30

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