ESCP Europe Alumni Magazine - n°137 - Juillet 2011 - 16

Focus

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Sophie KAMMERER-FARANT [93]

D.R.

hâteau fort puis palais royal, le Louvre est devenu un musée ouvert à tous en 1793. Sa mission de service public consiste, entre autres, à conserver les collections publiques nationales, à les mettre en valeur, les enrichir par de nouvelles acquisitions, notamment lorsque des œuvres de première importance sont menacées de quitter le pays, et à les rendre accessibles à tous. L’une des sources de financement désormais incontournables : le mécénat. Tour d’horizon grâce à Sophie KAMMERER-FARANT chargée du mécénat international au Louvre. De quelle façon le Louvre, fleuron du patrimoine culturel français fait rimer mission de service public et rentabilité ? Le Louvre est, avant tout, une institution culturelle de premier plan qui cherche à accomplir ses missions avec une grande exigence de qualité. Pour ce faire, elle est de plus en plus amenée à développer ses ressources propres et à faire intervenir des financements privés mais nous ne sommes pas pour autant dans une logique implacable de « rentabilité ». Si nous nous efforçons, bien entendu, de ne pas perdre d’argent et d’exercer une gestion

budgétaire rigoureuse, nous nous autorisons, par exemple, à mener une politique d’expositions temporaires « pointue ». Très peu sont rentables sur la vingtaine d’expositions organisées annuellement. De même, j’insiste sur le fait que la mission première du service public est de valoriser le patrimoine et le rendre accessible au plus grand nombre. Notre quête est, en effet, d’aller toujours davantage à la rencontre de nouveaux publics pour diffuser la connaissance et la culture. Par exemple, nos multiples actions en faveur des « publics empêchés » (les plus démunis socialement, les personnes hospitalisées, les handicapés, les détenus pénitenciaires…) en sont une illustration. Aujourd’hui, le budget du Louvre est financé à environ 50 % par ses ressources propres (billeterie, mécénat…) et par les subventions de l’État pour l’autre moitié. Un contrat de performances, renouvelé tous les trois ans, est signé entre le Louvre et l’État. Il définit les engagements des deux parties et notamment les objectifs quantitatifs et qualitatifs que le Louvre se doit d’atteindre. Comment avez-vous acquis, par exemple, les « Trois Grâces » de Lucas Cranach ? Pour réunir le dernier des quatre millions nécessaires à l’achat de cette œuvre, le musée a fait appel à la générosité des Français. En échange de leur don, déductible à 66 % de leur IR depuis la loi de 2003, particulièrement incitative pour les donateurs privés comme pour les entreprises, les donateurs ont vu leur nom inscrit sur la liste des mécènes remerciés au musée du Louvre. Que recouvre le mécénat international dont vous êtes en charge ? Il consiste avant tout à rechercher des mécènes à l’étranger auprès d’entreprises ou de Fondations. Ceux-ci émanent à 50 % d’Asie, à 45 % des USA et à 5 % d’Europe. Ils contribuent à financer des expositions temporaires, des restaurations d’œuvres, des aménagements de salles, des programmes pédagogiques ou scientifiques… Nous avons également en charge la valorisation de certaines de nos expositions à l’étranger que l’on pourrait qualifier de « clé en main ». La prestation de conception de ces expositions et le travail

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ESCP Europe Magazine N° 137 - Juillet 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°137 - Juillet 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Serge BROMBERG (83) : La magie des images
Focus - Des Alumni font leur cinéma
Itinéraires - L’oeuvre ultime, c’est vous !
Entretiens - Conseil
Vie du réseau - Votre nouveau site web
A lire
Évolution professionnelle - Se séparer de son entreprise
Voyages - Regatta ESCP Europe dans le golfe de Naples
École - Management des industries culturelles et médiatiques
Fondation - Le fundraising progresse à grands pas
Vie étudiante - Le théâtre musical au service du caritatif

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