ESCP Europe Alumni Magazine - n°137 - Juillet 2011 - 11

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Lorsqu’il s’agit de films dont nous avons les droits, nous choisissons les titres à restaurer en fonction du potentiel spectaculaire du film, en fonction du critère de la rareté et enfin quand il y a une exploitation commerciale possible. Parmi toutes les distinctions que vous avez reçues, quelles sont celles dont vous êtes le plus fier ? Ma préférée est la plus obscure : celle de Pordenone (petite ville de Frioul), le Prix Jean Mitry, reçue en 1997. Elle récompense les acteurs du cinéma muet et du cinéma de patrimoine. Mitry était l’un des fondateurs de la Cinémathèque française. Ce prix correspond, en quelque sorte, au prix Nobel du cinéma. Je l’ai reçu en 97, à 36 ans et j’en ai toujours été très fier car c’est un prix qu’on reçoit plutôt quand on a 60 ans… J’ai aussi été honoré du grade d’officier des Arts et des Lettres en 2010, reconnu pour le travail de conservation du patrimoine de Lobster Films ; j’ai aussi reçu un César en 2010 pour L’Enfer d’Henri-George Clouzot (également sélectionné en hors compétition à Cannes), et le Legacy of cinéma award en 2010 décerné par Los Angeles Film Critics association pour l’ensemble du travail mené avec Lobster Films depuis 25 ans. Je suis aujourd’hui Président de la société Lobster, producteur, réalisateur, mais aussi directeur artistique du festival international du film d’animation d’Annecy, membre du conseil d’administration de la Cimémathèque française et de la Fondation Groupama-Gan pour le Cinéma, animateur de TV et directeur de collection. Toutes ces distinctions sont bien la preuve que je fais, de ma passion de l’image, un métier… voire une obsession ! Les métiers du cinéma s’apprennentils à ESCP Europe ? Pourquoi avoir choisi de faire l’École plutôt qu’une école spécialisée dans le cinéma ? ESCP Europe m’a appris beaucoup, ce fut un moment formidable. L’École a été une expérience unique. Elle m’a permis d’appréhender le monde d’une manière différente, plus réaliste et de devenir un acteur dans mon métier. Je redis que c’est grâce à ESCP Europe que ma passion s’est transformée en métier. Ce qui me différenciait des autres étudiants, à l’époque, était mon intérêt très vif pour le patrimoine cinématographique alors qu’il n’y avait pas alors d’école spécifique. J’ai donc décidé d’apprendre d’abord les outils managériaux pour les mettre ensuite au service de ma passion. Ainsi fut fait… J’ai acquis une formation concrète et active pour devenir un acteur

Questionnaire de Proust :
Quel film a marqué votre enfance ? Charlot au Music Hall Quelle est votre scène fétiche ? La fin de Certains l’aiment chaud, et la célèbre réplique « Personne n’est parfait » Quel est le film que vous avez le plus vu ? Le voyage dans la lune de Georges Méliès. Je le connais image par image, et je l’ai vu plusieurs centaines de fois. Qu’est-ce qui vous fait rire ? La phrase de Pierre Desproges : « Un gentleman est quelqu’un qui sait jouer de la cornemuse… et qui n’en joue pas ! » Le cinéaste absolu ? Chaplin Une réplique que vous connaissez par cœur ? Ce n’est pas parce qu’on dit : « Ferme la porte, il fait froid dehors », qu’il fera moins froid dehors quand on aura fermé la porte... Si le cinéma disparaissait à tout jamais. Quelle épitaphe écririezvous ? On a bien ri !

du monde dans un cadre international. Et je m’en félicite. Comment est financé le cinéma français en général et qu’en pensent les différents partis concernés ? Le système français fait cohabiter des financements de marché (des distributeurs, exportateurs ou éditeurs vidéo), des financements publics (comptes de soutien gérés par le CNC, crédit d’impôt, aides des régions) et des financements privés résultant d’obligations légales (notamment la contribution des chaînes de TV en clair et celle particulière de Canal+). Notre cinéma est parmi les plus vivants et originaux d’Europe, et tous s’accordent à un objectif prioritaire : sauvegarder l’exception culturelle française. Qu’entend-on par « exception culturelle française » ? C’est la volonté politique de favoriser la production en donnant au CNC des soutiens financiers pour promouvoir l’industrie du cinéma (grâce en partie aux taxes sur les entrées en salles) et surtout pour défendre son indépendance artistique. Ce système offre la possibilité de pouvoir faire un cinéma indépendant, exigeant, même s’il ne rencontre pas a priori une demande du public, et c’est formidable. Les régions et les conseils généraux y contribuent

Notre cinéma est parmi les plus vivants et originaux d’Europe.

ESCP Europe Magazine N° 137 - Juillet 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°137 - Juillet 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Serge BROMBERG (83) : La magie des images
Focus - Des Alumni font leur cinéma
Itinéraires - L’oeuvre ultime, c’est vous !
Entretiens - Conseil
Vie du réseau - Votre nouveau site web
A lire
Évolution professionnelle - Se séparer de son entreprise
Voyages - Regatta ESCP Europe dans le golfe de Naples
École - Management des industries culturelles et médiatiques
Fondation - Le fundraising progresse à grands pas
Vie étudiante - Le théâtre musical au service du caritatif

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