ESCP Europe Alumni Magazine - n°135 - Mars 2011 - 9

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l’opportunité d’apprendre un nouveau métier, en tant que directeur général, au sein d’un environnement journalistique méconnu pour moi mais qui m’attirait. J’ai vite compris que, une fois la ligne éditoriale clarifiée avec les différentes rédactions, je devais donner à ces dernières une certaine autonomie, une liberté, bien entendu contrôlée et pratiquer la délégation, propre à l’essence de ce métier ».
D.R.

Respecter le travail des journalistes

« Les journalistes ont en effet des compétences rédactionnelles que je n’ai pas et je leur laisse donc faire leur travail en professionnels. L’opérationnel du quotidien est de leur ressort après que l’on ait dialogué et poussé l’argumentation. Leur responsabilité est de ne pas rester dans l’anecdote ou la prise de position arbitraire, précise t-il, mais toujours de pousser l’analyse, le décryptage, avec parfois l’envie de surprendre et même de déranger ». Ce fut le cas, en effet, durant l’été 2010 avec la Une sur l’affaire Domenech-Anelka. Le parti pris avait été de donner la primeur de ce scoop au journal, étant un média payant. « Ce fut un vrai coup médiatique, renchérit François, mais notre objectif n’est pas la course au scoop. Nous ne regrettons cependant rien dans ce contexte bien spécifique. Quand un média révèle des informations, c’est parfois dérangeant, mais c’est aussi notre rôle de le faire, après avoir, bien entendu, vérifier les sources, dit François calmement. Nous ne sommes pas à l’origine du problème et n’avons rien inventé », rajoute t-il. « Nous avons également été les premiers, en janvier 2011, à faire savoir à nos lecteurs que l’argentin Messi avait fait la passe de deux, en recevant le Ballon d’Or 2009 puis 2010, de mes mains. Ce fut une grande fierté pour moi et une belle publicité pour le Journal, rappelle François avec enthousiasme ». Pour François : « Le sport est un miroir agrandissant de la nature humaine car, très exposé médiatiquement, les hommes s’y révèlent. D’un côté, le sport magnifie la grandeur de l’homme et de l’autre, il met en exergue toutes ses bassesses. Il conjugue donc le meilleur et le pire, et le rôle du média qu’est L’Équipe est de révéler et de décrypter toutes ces situations, le plus objectivement possible, sans parti pris », conclut-il.

Le groupe cherchait un Directeur Général et François n’hésita pas à saisir la balle au bond...

tés et je voulais, à mon tour, faire confiance à ceux qui m’entouraient, et je n’ai pas été déçu. À chacun son métier ! D’autre part, je me suis donné à moi-même une leçon de management en me rendant vite compte que j’avais tout avantage à passer plus de temps à maximiser les talents et le potentiel des gens en leur redonnant du souffle, de l’envie, de l’envergure, plutôt que de m’efforcer de dénoncer et de corriger les défauts. J’ai été aidé dans cette œuvre de reconstruction par Fabrice Jouhaud qui est arrivé au même moment que moi, et qui est aujourd’hui directeur des rédactions, fonction qu’il exerce avec un très grand talent. Tous deux formons un binôme très complémentaire au niveau de notre savoir-faire et sommes arrivés à instaurer une bonne alchimie entre les Anciens du groupe et les nouveaux embauchés », poursuit François avec satisfaction.

Je pris vite

conscience avantage à

que j’avais tout maximiser les talents des gens plutôt que de dénoncer leur défauts.

À chaque jour suffit sa peine…

Redonner du souffle

Les difficultés et les défis auxquels il s’est heurté en arrivant à ce nouveau poste l’ont beaucoup stimulé. « J’ai particulièrement apprécié la confiance que le groupe me faisait en me donnant de telles responsabili-

L’ampleur de la tâche aurait pu effrayer François qui, au contraire, l’a trouvée enthousiasmante. Le potentiel était là mais la routine s’était installée et il fallait redonner confiance aux équipes démotivées : la diffusion du journal baissait depuis 2006. C’est seulement au second semestre 2009 que les vents contraires se sont calmés. Les ventes ont alors rebondi sans événement sportif majeur, et des parts de marché ont été regagnées en 2010. Cet environnement incertain fait que le passage au tabloïd n’est plus d’actualité pour le moment et François s’en explique : « Tout est figé à ce niveau car il y a plus de risques

ESCP Europe Magazine N° 135 - Mars 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°135 - Mars 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - François MORINIERE(87) : Partageons le sport
Focus - Où vont les médias
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau - Votre espace personnel sur www.escpeuropealumni.org
A lire
Évolution professionnelle - 2010 UK Careers Events : a business model that works
Voyages - Une Odyssée à travers les Amériques
École - L'institut pour l'Innovation et la Compétitivité
Fondation - 5 ans et un premier "Mur des donateurs"
Vie étudiante - Le Téléthon à ESCP Europe

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