ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011 - 37

Business
nérales du marché, nous nous appuyons également sur la proximité entretenue avec nos clients, au cours d’échanges réguliers, nous permettant d’améliorer nos connaissances de leurs activités et de leurs besoins… ce qui convient parfaitement à un Directeur Crédit qui a en charge d’apprécier le risque de contrepartie. Outre les points réguliers auprès de nos délégataires, nous intervenons en cours d’année à l’occasion de demandes ou de projets ponctuels de nos clients. C’est un métier axé sur la prévision, semble-t-il. En effet, même si l’environnement rend parfois l’exercice difficile. L’idée est bien d’être lisible pour nos clients : anticiper les difficultés, communiquer clairement notre position au client, lui faire part le plus en amont de nos éventuelles exigences ou demandes. Si je ne suis actuellement pas en contact direct avec la clientèle, le métier de Directeur Crédit doit donner du sens à la relation client : donner aux responsables de relations des pistes, qu’elles soient pour augmenter notre dispositif crédit ou le sécuriser, et, dans tous les cas créer l’échange et la discussion avec le client. En quoi la crise économique actuelle a-telle un impact sur votre relation client ? Nous avons très tôt joué le jeu de l’accompagnement et accordé lorsque nous le jugions pertinent plus de souplesse aux entreprises. Nous avons ainsi mené deux campagnes systématiques auprès de nos clients pour obtenir le plus en amont des atterrissages, des prévisionnels, afin de distinguer ce qui provenait du conjoncturel de ce qui venait du structurel. Avec cette approche, nous avons multiplié les visites et les réflexions sur des projets, nous avons consolidé notre accompagnement et travaillé à une vision actualisée de leur situation avec des diagnostics et des plans d’action. Quelles conséquences directes ont pour vous les changements de taux d’intérêt ? Vaste question qui touche l’ensemble des métiers de la banque, que ce soit le coverage ou les fonctions centrales ! Durant la crise, nous avons vécu plusieurs épisodes : de hausse, tout d’abord, quand le financement inter bancaire a rencontré quelques difficultés, je ne reviens pas sur ces épisodes largement commentés dans la presse ; de baisse, enfin, avec des taux Euribor ou Eonia atteignant des niveaux bas historiques… Nos clients Grandes Entreprises, qui se financent principalement à taux variable, y ont trouvé un intérêt certain… Ce phénomène n’a pas pour le moment entraîné de baisse de nos marges et nous avons maintenant à conseiller nos clients avec pertinence en matière de couverture de ce risque de taux, puisque qui dit taux bas, dit augmentation probable... mais quand ? Pour mes analystes, l’exercice de lecture des bilans sur cet aspect couverture est aujourd’hui un élément à ne pas négliger. Quelles sont, selon vous, les compétences requises pour exercer ce métier ? Évidemment, le goût de la banque et de la finance ! Mais aussi une grande ouverture d’esprit et un bon sens du contact et de la négociation. C’est autant un métier très technique et pointu, qui demande rigueur, organisation, esprit d’analyse et de synthèse, qu’un métier de curiosité où il faut se tenir constamment en lien avec l’actualité économique et faire partager son analyse auprès des clients et des délégataires. Êtes-vous en relation avec les grandes écoles ? Le Crédit Agricole participe régulièrement à des forums de grandes écoles, dont ESCP Europe. Il anime aussi des groupes d’Anciens de l’École avec des capitaines d’école. Nous sommes très présents auprès des jeunes diplômés dans l’objectif de leur faire mieux connaître les métiers de la banque. LCL offre des opportunités réelles de carrières passionnantes et évolutives. En tant que filiale du Crédit Agricole, nos collaborateurs bénéficient de la force d’un grand groupe et de nombreuses passerelles. Nous avons par exemple un cursus de managers commun avec le Crédit Agricole. Un grand groupe offre aussi de grandes possibilités de mobilité, y compris à l’international, ce qui est très attirant pour des jeunes gens. Que vous reste-il d’essentiel de votre cursus à ESCP Europe ? L’essentiel, le fondement, c’est-à-dire la découverte de ce métier grâce à un professeur ! Et puis, bien sûr, des amis… l Propos recueillis par Mireille Peña

ESCP Europe Magazine N° 134 - Janvier 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Marc PANDRAUD (81) : Passion to perform
Focus - Banques d’affaires et marchés
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau - Votre nouveau site web
A lire
Évolution professionnelle
Voyages - La raid Amazones
École - Entrepreneurialement vôtre
Fondation - La Fondation en brèves
Vie étudiante - Entrepreneurs of dreams

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