ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011 - 22

Focus

Revenir dans les clous
Par Christophe MOULIN [83]

D.R.

près un coup de froid dans les transactions bancaires et financières, suite à l’impact de la crise financière, l’activité semble repartir, comme le constate Christophe MOULIN, Managing Director, Investment Banking Europe, sous de meilleurs auspices... Les métiers de l’Investment Banking recouvrent typiquement les activités de financement sur les marchés financiers (obligataires et actions), conseil en fusions et acquisitions (M&A) ainsi qu’arrangement de crédits syndiqués ou de financements d’acquisition (« Corporate » et LBO). Ces activités ont été impactées par la crise de façon variable : la réduction des opérations de M&A et LBO ont asséché le marché du financement d’acquisition pendant que la baisse des marchés boursiers réduisait les introductions en bourse. En revanche, les entreprises ont dû restaurer leurs bilans, engendrant un niveau élevé d’augmentations de capital puis d’émissions obligataires en 2009.

financière exige aujourd’hui le retour du client, des financements bancaires plus contraints, un poids grandissant des marchés financiers et le développement des M&A.

ciers : les entreprises européennes devraient de ce fait se financer demain moins auprès de leurs banques et davantage sur les marchés financiers (à l’instar des USA historiquement moins « intermédiés » que l’Europe). Des pays comme l’Allemagne ou l’Italie, plus intermédiés que le Royaume-Uni ou la France, devraient voir un essor de leurs marchés obligataires et actions au cours des prochaines années, avec un effet positif sur les activités d’Investment Banking. - Le développement du M&A : le besoin des banques de financement et d’investissement d’améliorer leur retour sur fonds propres les conduit à privilégier les activités moins gourmandes en capital. Les opérations de conseil en M&A n’en consomment pas. Elles procurent de plus une intimité stratégique avec le client qui permet de mieux sécuriser en amont d’autres opérations. Au total, la crise et l’arrivée de Bâle 3 vont amener les banques à repenser leur portefeuille d’activités, voire leur business model. D’ores et déjà, on voit des banques (ex : Barclays, SocGe) accélérer leur développement dans le M&A ; d’autres (ex : RBS, Crédit Agricole) ont annoncé leur retrait de certaines activités. BNP Paribas a mis en place une nouvelle division Investment Banking Europe, destinée à renforcer le dialogue stratégique et sa présence auprès de ses plus grands clients européens.

La crise

Redistribution des cartes

Ramener la confiance

Ainsi, après une année très difficile en 2008, les activités d’Investment Banking ont réalisé d’excellentes performances en 2009, tandis que 2010 apparaît plus contrasté. Quel impact la crise financière aura-t-elle ? Quelques pistes de réflexion : - Le retour du client : après un fort développement des activités de trading et de produits structurés dont les risques n’ont pas toujours été bien appréhendés, les banques remettent le client au cœur du dispositif. Moins d’embauche dans les salles de marché et davantage de ressources dans les équipes de « couverture » clients ; plus de produits pour financer/couvrir des opérations générées par l’activité des clients que de trading pour compte propre. - Un financement bancaire plus contraint : deux facteurs : l’affaiblissement de nombreux établissements de crédit du fait de la crise (par exemple, en Irlande, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni) dont la capacité de mouvement est réduite et l’arrivée progressive de Bâle 3. Ces normes vont amener certaines banques à mettre plus de capital en face de leurs encours pondérés, avec deux options : augmenter leurs fonds propres ou réduire leurs prêts. - Un poids grandissant des marchés finan-

Des métiers revisités

Certains métiers sont durablement affectés parce que leur business model est remis en cause comme les produits très structurés (dans les dérivés actions, titrisations). D’autres sont affectés conjoncturellement par la baisse d’activité liée à la crise économique (financements LBO, financements d’acquisition). D’autres sont moins affectés et bénéficieront à terme des évolutions décrites ci-dessus (émissions obligataires et actions, conseil M&A, produits de flux dans les dérivés). Enfin, certains sont en essor du fait de nouveaux besoins (ex : coverage, contrôle des risques, gestion actif-passif des banques). l

ESCP Europe Magazine N° 134 - Janvier 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
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Focus - Banques d’affaires et marchés
Itinéraires
Entretiens
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École - Entrepreneurialement vôtre
Fondation - La Fondation en brèves
Vie étudiante - Entrepreneurs of dreams

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