ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011 - 14

Personnalité du mois
D.R.

est assuré aux 2/3 par les banques et pour 1/3 par les marchés de capitaux. L’ensemble des acteurs qui exercent des métiers d’argent doivent réaffirmer sans cesse l’intégrité, la transparence, défendre la prévention des conflits d’intérêts et surtout la primauté des intérêts du client. Comment promouvoir un capitalisme d’entrepreneur et non de spéculation ? Chacun sait que le capitalisme est le meilleur système mais il doit être réglementé. Cependant, je pense qu’on ne peut pas opposer le capitalisme d’entrepreneur et le capitalisme de marché. Quand vous prêtez à une entreprise, l’activité de prêt a une rentabilité faible. Et lorsqu’on vous demande d’augmenter la taille et la rentabilité de votre bilan et ce, dans un contexte de résultats trimestriels, la tentation est grande d’augmenter le risque. C’est ce qui s’est passé avant la crise. Il y a de bonnes innovations financières, alors que d’autres sont à bannir. Certaines institutions n’ayant pas trouvé une rentabilité suffisante dans des activités légitimes pour elles sont allées chercher des compléments de rentabilité dans des produits à risques qu’elles ne maîtrisaient pas. Et ce qui devait arriver arriva… La réglementation est donc une bonne chose. Le renforcement du contrôle des banques, aussi. Après cette crise, croyez-vous que rien ne sera plus comme avant ? Toute crise est salutaire car elle fait progresser mais dans un monde ouvert, où nul ne détient seul l’intégralité des clés, c’est par un effort prolongé et concerté que l’on avancera. Il faut renforcer, comme on l’a vu, le prudentiel et prendre conscience de ce qui s’est passé, accepter que la financiarisation doit diminuer et que l’objectif est le développement de la croissance. Je suis plutôt confiant dans la discipline de l’Europe, relativement confiant dans la discipline des grands pays émergents mais plus inquiet des politiques de quantitative easing à l’américaine. Dire que plus rien ne sera comme avant, je l’espère mais n’en suis pas sûr. J’ai peur que les mémoires restent courtes. Comment qualifieriez-vous l’année 2010 pour les banques d’affaires et pour DB en particulier ? Comment envisagez-vous 2011 ? 2010 a été pour la DB une année très solide malgré les mois de juin et juillet, plus faibles au niveau de l’activité. Mais celle-ci a repris après l’été.

Défendre la primauté des intérêts du client.

bonnes innovations financières alors que d’autres sont à bannir.

Il y a de

dination encore renforcée entre tous les superviseurs dans un contexte de règles harmonisées. Je rajouterai que les banques ne sont qu’un des acteurs des marchés financiers, et que si on leur met trop de contraintes alors qu’elles sont déjà régulées, le service qu’elles rendent en donnant de la liquidité au marché et en favorisant la fluidité des échanges, sera géré par d’autres, en particulier les hedge funds qui sont beaucoup moins bien régulés que les banques. Il faudrait en effet règlementer les fonctions (financement, investissements, gestion,…) et pas les statuts (banque, hedge funds, asset management…). Alors, les règles s’appliqueront également à tous les intervenants du marché. Des réflexions doivent également se développer sur les shadow banques. Comment restaurer la confiance et endiguer la panique financière ? Comment redonner du sens à la finance ? Il faut renforcer la solidité financière et la capacité des acteurs de la finance à faire face dans l’avenir à des chocs de liquidité. En Europe, le financement de l’économie

ESCP Europe Magazine N° 134 - Janvier 2011

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Marc PANDRAUD (81) : Passion to perform
Focus - Banques d’affaires et marchés
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau - Votre nouveau site web
A lire
Évolution professionnelle
Voyages - La raid Amazones
École - Entrepreneurialement vôtre
Fondation - La Fondation en brèves
Vie étudiante - Entrepreneurs of dreams

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