ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011 - 11

Business
à l’américaine. Notre ADN est très proche d’une Morgan Stanley ou d’un Goldman Sachs. Parmi les FIB, les Wholesale Banks qui ont des activités de banques de réseau et de banques d’affaires comme la BNP ou la SocGé, sont également de formidables compétiteurs/partenaires. Je dirais volontiers que le modèle français a montré sa forte pertinence. Nous sommes heureux de pouvoir nous en inspirer. Y a-t-il un modèle plus performant qu’un autre ? Non, personne ne peut dire qu’un modèle est meilleur qu’un autre, et encore moins après la crise. En revanche, il faut savoir que pour survivre dans ces métiers, il faut être irréprochable dans son éthique et dans la gestion de ses risques. Il faut garder en tête que nos activités sont des activités de services et que nous devons donner satisfaction à nos clients. La crise nous a aussi montré que le conseilleur n’est pas toujours le payeur mais que, si l’on ne fait pas bien son travail, on ne peut pas survivre. La banque se doit donc avant tout d’être modeste, professionnelle et capable d’assurer une relation de confiance sur la durée avec ses clients. Pourquoi avez-vous commencé votre carrière dans un cabinet d’audit ? Considérez-vous que ce soit la meilleure formation pour travailler dans la banque ? J’ai commencé ma carrière dans l’audit et je ne peux que conseiller aux jeunes de l’École de passer par cette formidable école de la vie. Elle vous rend humble car elle vous permet de comprendre que vous n’êtes rien (même dans une position de contrôle du client) sans l’assistance de votre client. Cela renforce la nécessité du relationnel et l’attitude d’humilité. Si je n’avais pas connu cette expérience, je pense que je ne serais pas au poste que j’occupe aujourd’hui. Vous avez tout au long de votre carrière professionnelle sévi dans les Mergers & Acquisitions. Parlez-nous de ce métier ? Je commencerai par dire que j’ai également eu la chance de commencer ce métier aux États-Unis, après l’audit, où j’ai travaillé chez Bear Stearns. Mes patrons m’ont alors très vite responsabilisé en me donnant une trousse à outils et le champ libre. Le fait de débuter ma carrière dans une géographie différente, dans une maison très dynamique, à une époque, en 1985 où les M&A perçaient, m’a permis en quelques années, avec ma courte expérience, de me donner envie de gérer
D.R.

La banque se doit d’être modeste, professionnelle et d’assurer une relation de confiance avec ses clients.

moi-même un centre de profit. Je pense cependant que le fait de travailler dans ce secteur ne vous prédestine pas nécessairement à être dans la position dans laquelle je suis aujourd’hui. Ce qui vous prédestine, c’est de savoir montrer au fil des années que vous comprenez les produits de la banque sans être un spécialiste ; que vous vous refusez de faire du business avec des clients que vous ne « sentez » pas ; que vous gérez de façon prudente vos propres activités mais, sans complexe. Si vous partez gagnant, et ne prenez pas la grosse tête, vous gagnerez ! Pourquoi attachez-vous de l’importance à la notion d’ « équipe » ? Que signifie pour vous la « hiérarchie » ? Dans le rôle qui est le mien aujourd’hui, je suis tout à fait conscient que l’on est dans un métier où l’on ne fait rien tout seul. Le développement des personnes qui travaillent avec vous, assure également votre propre développement. Cela, je l’ai appris dans l’audit. Je dirige aujourd’hui une structure à taille humaine et suis conscient que, pour réussir, il faut être en parfaite symbiose avec les collègues qui travaillent avec vous. Ce ne sont pas des métiers sur lesquels les hiérarchies sont figées. Une hiérarchie n’est acceptable que si elle est acceptée. À la DB, je considère être un parmi d’autres, primus inter pares, responsable mais pas patron. Je dois donc montrer l’exemple et pour cela, je dois avoir vécu la vie des gens qui travaillent avec moi pour mieux les comprendre.

rend humble car il vous permet de comprendre que vous n’êtes rien sans l’assistance du client.

L’audit vous

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Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°134 - Janvier 2011

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Marc PANDRAUD (81) : Passion to perform
Focus - Banques d’affaires et marchés
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau - Votre nouveau site web
A lire
Évolution professionnelle
Voyages - La raid Amazones
École - Entrepreneurialement vôtre
Fondation - La Fondation en brèves
Vie étudiante - Entrepreneurs of dreams

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