ESCP Europe Alumni Magazine - n°133 - Novembre 2010 - 45

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avec un conseil d’administration élu par l’assemblée générale des adhérents (ou de leurs délégués), et à participer au respect de l’individu en luttant contre la discrimination. Elles n’exigent donc pas de questionnaire médical ou un âge limite avant une adhésion. Elles jouent un rôle social et sociétal actif en participant à des réalisations sanitaires et sociales : centre d’optique, centre d’audioprothèse, système de soins infirmier à domicile, insertion des handicapés, accompagnement des aidants. Nous ne dépendons pas d’actionnaires et nous n’avons donc aucun but lucratif. Le principe est simple : la redistribution des bénéfices à nos adhérents par le développement de notre qualité et de nos propositions de services. Nous travaillons aussi sur la responsabilisation. Nous avons par exemple instauré un système de compte-points responsable : si l’adhérent est économe dans la gestion de sa santé, ses cotisations sont réduites ou il peut bénéficier de plus de prestations. Comment le voyez-vous évoluer ? Toujours dans l’esprit de favoriser l’accès aux soins à nos adhérents, nous cherchons constamment à innover dans nos prestations telles que la prise en charge des traitements anti-tabac, l’ergothérapie ou les médecines douces. Notre souci est de toujours garder une vision globale de la santé, ce qui signifie de fait un très important volet préventif. Nous n’hésitons d’ailleurs pas à entrer dans des programmes nationaux -campagnes sur La Sécurité Routière, de lutte contre le cancer du sein- en répondant aux demandes de la Caisse d’assurance maladie. C’est tout ça, l’esprit mutualiste ! Pour résumer, nous sommes affiliés au Code de la mutualité, et non au Code des assurances, dont le caractère et les buts peuvent être très éloignés de celles des mutuelles. Justement, de plus en plus d’assurances pénètrent le secteur de la santé. Cela at-il des répercussions sur votre métier ? En effet, il y a de plus en plus d’assurances sur le front de la santé, même les banques proposent maintenant des assurances santé. Elles ont la même approche terrain que les mutuelles, mais avec une éthique totalement différente. Jusqu’à peu, le secteur de la mutualité était très protégé, ancré dans une tradition. Ce n’est plus le cas. Avant 2003, on comptait 5 000 mutuelles, en 2010, il en reste 600. La concurrence est féroce, les offres sont pléthores, les demandes de plus en plus exigeantes et regardantes. Les 75 000 personnes qui travaillent en France dans la mutualité doivent dorénavant apprendre à le faire comme dans une méthode capitaliste. De vrais nouveaux métiers sont d’ailleurs créés. Place à l’innovation, donc. Les mutuelles auraient-elles un avenir incertain ? Le système mutualiste est une spécificité française et les adhérents sont très attachés à ses valeurs. Il s’agit de se battre avec pour objectif un développement constant. Le temps de la niche, de la spécialisation est terminé. Il est nécessaire d’atteindre le décloisonnement privés/fonctionnaires, de grappiller tous les marchés, de toucher tous les secteurs professionnels. Le canal de l’innovation produit est le chemin de l’avantage concurrentiel et de la progression. Dans dix ans, il restera probablement sur le marché une centaine de mutuelles, dont une trentaine de grands groupes qui auront été et seront en capacité de rivaliser avec les groupes d’assurances. Mutualiser les compétences, recruter des salariés de plus en plus spécialisés au regard de la prégnance de la réglementation, là est l’avenir. Nous devons conserver notre mission d’alternative au modèle capitaliste, et pour ce faire, nous avons un challenge à gagner : comment rendre pérennes les structures et les valeurs mutualistes ? Quelle formation avez-vous suivie à ESCP Europe ? J’ai obtenu en 2003 le diplôme de Cadre Dirigeant (anciennement DMSE) suite à ma nomination de Directeur du contrôle de gestion, de l’audit et des achats à l’Union des Mutuelles de fonctionnaires. Qu’en avez-vous retiré ? Cette formation a été très importante pour moi car elle m’a permis d’appréhender toutes les facettes liées à la stratégie d’entreprise. l Propos recueillis par Mireille Pena

ESCP Europe Magazine N° 133 - Novembre 2010

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°133 - Novembre 2010

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - James BLOUZARD (92)
Focus - De l’audace, toujours de l’audace
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau
Évolution professionnelle
Voyages - Invitation au voyage
A lire
École - Entrepreneurialement vôtre
Fondation
Vie étudiante

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