ESCP Europe Alumni Magazine - n°132 - Septembre 2010 - 52

Voyages
bien nous aider, mais il n’y a rien à faire. Nous sommes en plein soleil, il doit être 10 ou 11h du matin, nous sommes toutes les deux collées par la sueur et le liquide de refroidissement, et, ça y est, il n’y a plus d’eau dans le radiateur… quand tout à coup, on entend arriver une voiture ! On va pouvoir demander aux filles si elles ont un truc pour colmater la fuite, et avoir du réconfort aussi ! le coup (oui, c’est bien une soudure à froid, avec de la pâte qui devient dure comme du béton !). C’est un peu comme si on faisait une opération chirurgicale sur un petit vieux (le radiateur a déjà bien vécu selon David !) : d’abord on nettoie bien la plaie autour de la fixation du radiateur, on enlève toute la peinture pour que le fer soit « à vif », ensuite le Doc dit « pince », « pâte », « chauffe plus ». Avec la salive, la pâte durcit. « Tu laisses sécher, et tu remontes le radiateur, ok ? ». Il a tellement confiance en moi que je me dois de répondre oui avec assurance. Les gars repartent. Marie, elle, n’est toujours pas rentrée... Un organisateur arrivé à la balise : « Clémentine, ça fait combien de temps qu’elle est partie Marie ? », « C’est vrai que ça commence à faire long... » Le pire, c’est que comme le radiateur sèche, il est impossible d’aller chercher Marie avec la voiture ! Je commence à m’inquiéter et envoie les organisateurs en éclaireurs... Vingt minutes plus tard, alors que nous venons de réparer le radiateur et de le remettre en place avec d’autre gazelles, Marie réapparaît, épuisée, partie depuis une heure, la voiture était en fait garée beaucoup plus loin que ce qu’avaient dit les filles, et elle a vraiment eu chaud et peur (40°, soleil de plomb, pas de vent).
D.R.

Lorsque « les filles » arrivent, ce sont en fait des garçons ! Car pour la 20ème édition du rallye, il y a un équipage de gazous ! La première équipe masculine : David Casteu, pilote moto, et Eric Loizeau, navigateur de bateau. Ils se sont trompés de balise… En deux minutes on leur explique le problème, et David nous dit qu’il faut appeler l’assistance. Encore amères à cause des points de pénalité que nous avons pris la veille, il est pour nous hors de question qu’on fasse ça ! On veut réparer nous même pour ne pas prendre de points... « Bon, ok... dans ce cas, il faut démonter ». Marie, pendant ce temps, part rejoindre la voiture d’autres gazelles qui sont sur le même parcours que les gazous. Elles ont repéré de loin notre balise, mais ont parcouru 2km à pied pour ne pas faire de kilomètres en trop puisque ce n’est pas leur balise (de vraies gazelles quoi !). Bonne opération. Elles sont avec un autre équipage qui a peut-être du colmateur. Je reste avec David avec qui nous démontons le radiateur avec une grosse pince... Je mets assez longtemps à comprendre ce que l’on va faire exactement, mais je suis rassurée d’avoir un pro comme lui à notre secours ! « Il faut qu’on fasse passer le ventilateur du chauffage sur le radiateur ? », « mais non... on va... », « ah d’accord, en fait on va faire... c’est ça ? », « non, non, t’as pas compris ! ». Marie n’est plus là, David se tourne et me dit : « Tu n’oublies pas tout ce qu’il faut remettre en place une fois que tu remonteras le radiateur, d’accord ? ». Oh punaise... alors... je défais les vis, j’ai mis les deux cales en arrière, il ne faudra pas les oublier, avec les goujons et les anneaux en caoutchouc... il y a deux durites à remettre, ne pas oublier de serrer les colliers de serrage, deux sur chaque... everything under control... remettre les capteurs de température, bien enclencher le radiateur dans les cales ! Bref, on démonte tout, le radiateur est au sol, et c’est le moment que choisissent les canadiennes pour arriver... ah nos chères canadiennes, elles sont tellement bien équipées ! Colmateur, mais bien sûr qu’elles ont ! Et brosse en poils de fer pour nettoyer la peinture et surtout bien nettoyer autour du trou pour qu’on puisse faire une soudure à froid qui tiendra 52

Le rallye de la solidarité

Il vaut mieux bien étudier la route...

désespérer, toujours repartir, reprendre confiance en soi malgré les échecs et combattre ses doutes ! Mais aussi repousser ses limites, gagner en humilité et en courage...

Ne pas

Ne pas repartir...

désespérer,

toujours

Une fois remises de nos émotions (enfin surtout Marie qui a cru qu’elle allait finir séchée sur une pierre en plein Boudenib), on décide de se remettre en route ; toutes les filles sont parties ou presque. On calcule rapidement : on peut encore taper toutes les balises si on joue bien, et c’est parti avec un arrêt tous les 15-20 km pour faire refroidir le moteur et y remettre de l’eau. On a à chaque fois peur de vérifier si notre réparation tient... et elle tient ! Résultat, on obtient la balise 6 premières ex-aequo avec un autre équipage, incroyable ! Voilà donc un des premiers enseignements du rallye : ne pas désespérer, toujours repartir, reprendre confiance en soi malgré les échecs et combattre ses doutes ! Mais aussi repousser ses limites, gagner en humilité et en courage… Encore merci à nos sponsors, à nos familles, et enfin à nos amies gazelles et gazous qui rendent cette aventure possible et extraordinaire. l Si vous voulez en savoir plus : http://leparidesgazelles.over-blog.com

ESCP Europe Magazine N° 132 - Septembre 2010

http://leparidesgazelles.over-blog.com

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°132 - Septembre 2010

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Britt ECKELMANN
Focus - La symphonie allemande
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau
Évolution professionnelle
Voyages - Le rallye des gazelles
A lire
École - Meet ESCP Europe Entrepreneurs
Fondation
Vie étudiante

ESCP Europe Alumni Magazine - n°132 - Septembre 2010