ESCP Europe Alumni Magazine - n°131 - Juillet 2010 - 9

Business
me suis plus particulièrement engagée dans cette association car c’est une petite structure qui me permet d’être en contact direct avec le terrain où il y a tant à faire. Et c’est pour moi un réel plaisir que de voir des enfants démunis reprendre goût à la vie grâce au coup de pousse qu’on peut leur donner et à l’amour qu’on peut leur apporter. Parallèlement, je suis membre de l’organisation humanitaire Caméléon, basée également aux Philippines. Cette association prodigue des soins aux enfants des rues qui ont été victimes d’abus physiques ou sexuels. En mai 2008, j’ai ressenti le besoin de compléter ma formation auprès de la Grameen Bank. Il s’agit d’un organisme de microcrédit à grande échelle qui a été fondé dans les années 70 au Bangladesh par le Professeur Muhammed Yunus, prix Nobel de la paix. Son objectif est de soulager la pauvreté en accordant des prêts à taux préférentiels aux plus déshérités, et je crois très fort en ce concept. En mars 2010, j’ai lancé une plateforme à but philanthropique : the Women’s Worldwide Web. Parle-nous aussi de cette plateforme sur Internet. En quoi les nouvelles technologies peuvent être utilisées au service des pauvres ? Notre plateforme a pour but de promouvoir la condition des femmes dans le monde par l’éducation, le microcrédit, le mentoring et le networking. Le financement de nos actions sera assurée par des dons et des micro-prêts. J’ai choisi le 8 mars 2010 pour l’inaugurer puisque c’est la date symbolique de la journée mondiale de la femme. Son business model social m’a été inspiré par Muhammad Yunus qui vient d’écrire le livre : « Créer un monde sans pauvreté ». Il traite du social business et du futur du capitalisme. La microfinance se met donc à l’heure d’Internet et c’est une excellente chose, encore faut-il y avoir accès... En supprimant les distances et en rendant les communications instantanées, les NTIC font évoluer le monde. Il existe de nombreux sites ou plateformes, aujourd’hui, à but philanthropique. Women’s Wordwide Web a pour but de proposer aux individus qui y aspirent un monde pacifique, plus juste et plus solidaire, où chaque personne devrait pouvoir vivre dignement. Pourquoi ce site est-il plus particulièrement dédié aux femmes ? Car je suis convaincue que ce sont elles qui permettront des progrès sociaux et économiques. Ce sont elles, en effet, qui élèvent les enfants et leur donnent une éducation. Malheureusement, peu sont
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Soulager la pauvreté en accordant des prêts aux plus déshérités.

en mesure de participer à cette évolution car trop vivent encore dans une absolue pauvreté, travaillent énormément et sont exploitées ; elles sont souvent illettrées, en mauvaise santé, subissent des sévices… alors que lorsqu’elles sont en mesure de faire valoir leurs droits, elles ont un potentiel entrepreneurial extraordinaire qu’il faut valoriser. C’est mon ambition de faire évoluer le monde en ce sens. Pourquoi as-tu choisi de travailler dans le social business ? Quelles valeurs défends-tu ? Je veux travailler dans le social business au travers de la microfinance et du microcrédit pour aider les pauvres. L’objectif est de leur donner accès au microcrédit pour leur développement personnel ou celui de leur micro entreprise. Ces personnes gagneront ainsi un peu d’argent qui les aidera à vivre dignement. Le microcrédit est l’un des moyens les plus efficaces de soulager la pauvreté surtout s’il est combiné avec d’autres actions telles que l’accès à l’éducation et à la santé. Le social business ne distribue pas de dividende. Il ne rémunère pas ses actionnaires et son objectif n’est pas exclusivement la maximisation du profit. Il est avant tout social et environnemental. Ce modèle économique me plaît et j’utilise mes

Alumni of the Year 2010 !
Après des demi-finales organisées en Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie, treize finalistes étaient en lice pour remporter le titre d’Alumni of the Year 2010, attribué cette année à Lindsey Nefesh Clarke ! Son brillant parcours a remporté les suffrages des délégués et illustre en tous points l’esprit du prix « Alumni of the Year » qui depuis cinq ans récompense chaque année un diplômé d’ESCP Europe, âgé de moins de 40 ans, qui affiche un parcours très international et est allé « très haut, très loin, très vite » l’année précédant son élection. Bravo Lindsey !

ESCP Europe Magazine N° 131 - Juillet 2010

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°131 - Juillet 2010

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Lindsey NEFESH CLARKE
Focus - Hors des sentiers battus
Itinéraires
Entretiens - Banque
Vie du réseau
Évolution professionnelle
À lire
Voyages
École - When the ICP¨becomes a reality
Fondation
Vie étudiante

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