ESCP Europe Alumni Magazine - n°131 - Juillet 2010 - 12

Personnalité du mois
une économie à visage humain. On peut toujours rêver… Par quels arguments inciterais-tu un jeune de l’École à se lancer dans le social business ? Muhammad Yunus ne cesse de répéter à qui veut l’entendre : « Sachez quel monde vous voulez créer, écrivez-le, accrochezle sur le mur et travaillez pour ça ! ». Je souscris absolument à cette réflexion et pense qu’il est important de dire aux jeunes d’ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure. Il y a tant de belles choses mais il y a aussi tant de problèmes à surmonter (humains, écologiques, économiques, financiers…), qu’ils doivent rapidement prendre conscience de tous ces défis aux conséquences multiples sur le long terme. C’est aujourd’hui qu’ils doivent agir, chacun à son niveau, et ne pas attendre. Ce serait être myope et en même temps du gâchis que de ne pas saisir les opportunités qui sont offertes à chacun de contribuer à un monde plus solidaire. La mobilisation de tous pourrait éviter sans doute bien des catastrophes ou tout au moins les amoindrir. Quel est ton rêve pour dans dix ans ? Je voudrais avoir déclenché un mouvement de fond qui aurait sensibilisé les gens à se mobiliser pour une action collective. Je voudrais les avoir encouragés à être toujours plus porteurs d’initiatives et à les partager dans un esprit très collaboratif. Je voudrais surtout que les mentalités aient évolué et que nous puissions nous dire que, tous ensemble, nous avons contribué à construire un monde meilleur. Propos recueillis par Nicole Gérald

D.R.

Meilleurs Étudiants MBA de l’Année.

Questionnaire de Proust :
As-tu un défaut que tu aimerais corriger ? L’exigence vis-à-vis de moimême Quelle est la plus grande qualité que tu apprécies chez les autres ? L’attention aux autres Quels sont tes centres d’intérêt autres que le travail ? L’alpinisme, la course de fond (marathon…), la danse classique, le yoga Quel message écrirais-tu sur une page blanche à l’adresse des jeunes d’aujourd’hui ? Chacun a des capacités qui lui sont propres. Il faut croire en ses idéaux. C’est la meilleure façon de faire de belles choses.

l’éducation des femmes car elles sont les chevilles ouvrières du développement. Je voudrais insister sur le fait que les pauvres ont beau être démunis, ils sont riches d’idées et d’énergie qui leur permet de devenir créateurs d’entreprise. Le microcrédit est un moyen qui leur permet de lutter contre l’exclusion. Cette démarche résulte d’un double constat : d’abord, à côté du travail salarié, le travail indépendant a aussi sa place ; ensuite, les personnes démunies remboursent de façon très rigoureuse, même si elles n’ont pas d’apport personnel ou de garantie réelle. Grâce à l’appui des banques, le microcrédit peut se développer rapidement. Le vrai problème consiste à lever les obstacles à la création comme la lourdeur des cotisations sociales, les contraintes réglementaires propres à chaque métier, le manque de fonds propres ou de ressources d’accompagnement. À ton avis, la crise que nous venons de traverser est-elle une chance pour déboucher sur une économie plus solidaire ? La crise financière peut être l’occasion de redessiner le système et cela dépend de nous tous. Mais avons-nous, collectivement, la force et la volonté de remettre en question notre système capitaliste en essayant de mieux concilier business et social ? Cela imposerait aussi plus de transparence et de régulation dans nos échanges. L’éthique prendrait tout son sens dans les relations internationales et il serait alors envisageable de promouvoir

ESCP Europe Magazine N° 131 - Juillet 2010

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°131 - Juillet 2010

Couverture
Zapping
Sommaire
Editorial
Personnalité du mois - Lindsey NEFESH CLARKE
Focus - Hors des sentiers battus
Itinéraires
Entretiens - Banque
Vie du réseau
Évolution professionnelle
À lire
Voyages
École - When the ICP¨becomes a reality
Fondation
Vie étudiante

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