ESCP Europe Alumni Magazine - n°130 - Mai 2010 - 9

Business
abouti quelques mois plus tard, après un revirement de l’actionnaire principal. Le Président de Colony Capital, Sébastien Bazin, connaissait ma prise de position et m’a alors proposé de « reprendre du service » à ses côtés avec un rôle et un statut de… conseiller. Ce changement m’a procuré une grande liberté dans l’organisation de mon emploi du temps et m’a permis de diversifier mon portefeuille d’activités. C’est ainsi qu’en 2002, je prends, entre autres, la présidence de la holding contrôlant Dagard après en avoir été administrateur. Cette société, située dans le centre de la France, est un fabricant de panneaux isolants pour chambres froides et salles propres utilisés par les industries comme la pharmacie ou le nucléaire ou encore l’hospitalier. C’est aujourd’hui une grosse PME de 500 salariés avec un CA de 75 millions d’€. En 2002, j’ai eu la possibilité de monter un tour de table pour reprendre l’affaire avec des amis et des membres de ma famille à hauteur de 50 % du capital. Les autres 50 % étaient détenus par des fonds contrôlés par des banques. Fin 2007, comme souvent dans des LBO, l’un d’entre eux, actionnaire minoritaire, a racheté l’entreprise en devenant actionnaire majoritaire avec d’autres minoritaires, dont moi. Je suis, aujourd’hui, Président de Financière Dagard. Mais qu’est-ce qui vous fait encore courir aujourd’hui ? Venir travailler me motive. De plus, j’aime les gens avec lesquels je travaille et j’en apprécie la diversité. Pour beaucoup d’entre eux, je les connais depuis 25 ans et j’ai la faiblesse de croire que je peux encore leur apporter quelquechose. Pourquoi ? Parce que, ayant été confronté à des situations différentes, dans des cadres diversifiés, je peux les aider dans leurs prises de décision et dans leur choix de collaborateurs... Dans cette tâche, je pense avoir une qualité indispensable : une bonne capacité d’écoute. C’est également une satisfaction pour moi de participer à la réussite de l’entreprise dans laquelle j’investis et je m’investis. Je mets, en effet, toujours de l’argent dans les entreprises que je conseille. Je suis persuadé qu’on ne peut bien conseiller que si on place une partie de son argent dans le dispositif. Cette implication est nécessaire sinon on ne raisonne pas comme le propriétaire. On évite, d’autre part, la critique que les conseillers ne sont pas les payeurs... Vous avez donc encore plusieurs cordes à votre arc ? Oui, je parlerai d’un trépied :
D.R.

Plus belle la vie véhicule des messages de tolérance, de respect et d’ouverture.

- depuis 2001, je suis conseiller du président chez Colony capital mais n’interviens plus que ponctuellement, à sa demande ; - depuis 2007, je suis président de Financière Dagard (sté holding de Dagard qui est implantée dans la Creuse). J’y vais une à deux fois par mois mais suis en relation régulière avec le management ; - j’ai une troisième corde à mon arc. Il y a une vingtaine d’années à Radio Nostalgie, j’ai connu Fabrice Larue, qui, de directeur des ventes est devenu DG à l’époque où j’étais administrateur. J’ai un peu contribué à lui mettre le pied à l’étrier à l’époque. Nous sommes restés très proches et lorsque Fabrice Larue a monté une société d’investissement, j’ai pris une participation à ses côtés. Celle-ci a une activité dans la production audiovisuelle. Associée à BPCE, elle a acheté Telfrance qui produit de nombreuses séries dont Plus belle la vie. Rarement une série aura aussi bien porté son titre, car outre l’engouement rencontré auprès du public, ce phénomène de télévision se révèle un miroir de notre société qui véhicule des messages de tolérance, de respect et d’ouverture. Tous ces aspects en font aujourd’hui un rendezvous incontournable du petit écran. Et tout récemment, FLCP a repris l’affaire de Caué puis le groupe Capa, entreprise de productions audiovisuelles. Dans la société d’investissement, je suis senior advisor auprès de Fabrice Larue. En dehors de cela, je suis actionnaire et conseil d’une demi douzaine de sociétés. Je suis proche de dirigeants de sociétés comme Alain Bauer Associates où je suis également membre du conseil de surveillance.

persuadé qu’on ne peut bien conseiller que si on met une partie de son argent dans le dispositif.

Je suis

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