ESCP Europe Alumni Magazine - n°130 - Mai 2010 - 29

Business
On connaît justement le goût des Français pour le vin ou le champagne, mais qu’en est-il en Asie ou aux États-Unis ? Nous possédons l’un des portefeuilles de marques les plus prestigieux de l’industrie : l’anis Ricard, les scotchs whiskies Ballantine’s, Chivas Regal et The Glenlivet, l’Irish Whiskey Jameson, la vodka Absolut, le cognac Martell, le rhum Havana Club, le gin Beefeater, les liqueurs Kahlúa et Malibu, les champagnes Mumm et Perrier-Jouët ainsi que les vins Jacob’s Creek et Montana. Notre portefeuille nous permet de couvrir un large spectre des attentes des consommateurs : cognac et whiskies en Asie par exemple, whiskies et vodka aux Amériques, champagne dans d’autres zones… Tout cela, à consommer avec modération, bien entendu… Nous sommes conscients des risques qu’une consommation d’alcool excessive ou inappropriée présente pour l’individu et la collectivité. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’adopter une attitude proactive : mettre en œuvre un marketing éthique, sensibiliser les jeunes, lutter contre l’alcool au volant, informer les femmes enceintes, montrer l’exemple ou encore créer des partenariats sont au premier rang de nos priorités. Vous êtes aujourd’hui co-leader du marché des vins et spiritueux. Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? Il y a encore dix ans, le groupe jouait en deuxième ligne. Aujourd’hui, nous sommes co-leader loin devant le troisième acteur de notre secteur. L’objectif de leadership est donc légitime et naturel. Le leadership, c’est avant tout un état d’esprit qui passe par la créativité et l’innovation : un leader ne suit pas le mouvement, il montre le chemin ! Encore une fois, la décentralisation libère les initiatives individuelles ! C’est un encouragement permanent à l’innovation. C’est cette audace, ce goût du risque que je tente de faire passer à chacun de mes collaborateurs. En tant que dirigeant de grand groupe, quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui arrivent aujourd’hui sur le marché de l’emploi ? Aujourd’hui, il me semble important de choisir une spécialité dans sa première partie de carrière. Il est certes tentant de vouloir élargir très tôt ses domaines de compétences mais c’est à mon sens une erreur. Il faut d’abord se construire autour d’un axe professionnel fort et, dans un deuxième temps, élargir son domaine de compétences pour acquérir une vision plus globale de l’entreprise. À vouloir le faire trop tôt, le risque est de ne pas développer d’aspérités fortes autour d’une expertise reconnue. l

La décentra-

lisation présente aussi l’avantage de pouvoir être proche des consommateurs et d’être à l’écoute de leurs attentes.

Propos recueillis par Juliette Loir

Son parcours : Des bancs de l’École à la tête du numéro 2 mondial des Vins & Spiritueux
Diplômé ESCP en 1980, Thierry Billot rejoint Pernod Ricard en 1982 en qualité d’Auditeur Interne. Il devient Directeur Administratif et Financier de Cusenier en 1985 avant d’être nommé Directeur Financier de Pernod Ricard en 1986. En 1992, il rejoint Austin Nichols aux États-Unis en qualité de Président-Directeur Général. En 1996, il est nommé Président-Directeur Général de Pernod, puis en 2002, Président-Directeur Général de Pernod Ricard Europe. Depuis le 1er juillet 2008, il est Directeur Général Adjoint, Marques et est responsable des sociétés « Propriétaires de Marques » qui définissent en particulier la politique des 15 marques stratégiques du groupe.

ESCP Europe Magazine N° 130 - Mai 2010

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°130 - Mai 2010

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