ESCP Europe Alumni Magazine - n°130 - Mai 2010 - 18

Focus

Promoteur de jeunes pousses
Philippe SAMUEL [63]

D.R.

omment un senior plein de compétences peut devenir ou rester entrepreneur en étant Business Angel (ou Angel) ? La réponse nous est ici donnée par Philippe qui, malgré son âge, n’a pas l’intention de tourner la page. Faire du neuf avec les seniors semble être sa devise. Quelle définition donneriez-vous des Angels ? Je reprendrai la définition donnée par le site de la fédération nationale de France Angels : c’est un individu qui investit une partie de son patrimoine personnel dans des sociétés nouvelles, à fort potentiel et dans lesquelles il croit. Il leur apporte bénévolement son expérience, ses compétences et tout moyen de progresser vers leurs objectifs chiffrés.

Personnellement, je participe à la présélection des dossiers. Priorité est donnée à la proximité géographique, à la formation et à l’expérience du demandeur. Les secteurs sont variés : finance, informatique, industrie, services à la personne, e-commerce... La fiche de présentation, le business plan à trois ans, les résultats escomptés… tous ces critères ont leur importance. Après un deuxième tri consensuel sur la base d’une notation complète, y compris celle de la personnalité du créateur, 4 ou 5 projets sont présentés mensuellement à nos Angels cotisants qui, en fonction des fondamentaux et de leur conviction, négocieront pour apporter de 5 000 à 50 000 € selon accord sur la valorisation, le pacte d’actionnaires et la sortie envisageable. Une fois le projet retenu, êtes-vous spectateur ou acteur ? La décision d’investissement et son montant sont déjà une première démarche personnelle mais les choses ne s’arrêtent pas là. Nos compétences, notre réseau sont utilisés pour mener à bien et contribuer à la réussite des projets retenus, à chaque étape de la croissance de l’entreprise. La contribution à la résolution de conflits internes ou litiges externes, par exemple, ne sont pas différents de ceux d’un responsable de PME ou d’un grand compte de multinationale. Être Angel ne pourrait-il pas être l’avenir de beaucoup de seniors qui veulent rester dans le coup professionnellement ? Si, et il faudrait promouvoir cette voie. Une seule exigence : le senior doit être adaptable car, dans une économie en mouvement comme la nôtre, il est impératif de l’être. Devenir Business Angel pourrait être un nouveau commencement pour le senior à titre personnel, et utile pour l’économie. Avez-vous une activité au sein de l’École ? Je fais partie du comité Taxe d’apprentissage. Il s’agit d’un chantier plus limité mais qui cherche d’urgence des seniors ouvriers. l Propos recueillis par Nicole Gérald

Devenir

Business Angel pourrait être un nouveau commencement pour le senior, à titre personnel, et utile pour l’économie.

Quelle a été votre démarche pour le devenir ? Au-delà de la boutade périmée qui voyait dans les Angels des préretraités ou chômeurs désoeuvrés, ma motivation a été de me joindre, il y a dix ans, à l’une des premières associations fondées en Île de France, Investessor. Il s’agit du club des Angels de Paris/Hauts de Seine, constitué d’une centaine d’adhérents. J’ai constaté très vite qu’il existe de très petites entreprises dont les créateurs, jeunes ou plus expérimentés, quittent leur statut de salarié pour faire financer, en plus de leurs économies, un projet personnel. Quels critères appliquez-vous pour sélectionner les projets ? Le projet doit évidemment être plein de VA, innovant et correspondre à l’expérience du postulant. Ce dernier aura dû, au préalable, analyser le marché, évaluer les besoins financiers et présenter les résultats escomptés à moyen terme. Il s’adresse à des investisseurs privés mais garde son autonomie de décision et de gestion, ce qui n’est pas toujours le cas avec des fonds, autrement plus contraignants. De nombreux canaux efficaces (régions, Oséo, écoles) collectent quotidiennement des projets de nouveaux entrepreneurs. Investessor, par exemple, en reçoit jusqu’à 400 par an. Il y a une recrudescence depuis peu.

ESCP Europe Magazine N° 130 - Mai 2010

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°130 - Mai 2010

Couverture
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Sommaire
Editorial
Personnalité du mois
Focus
Itinéraires
Entretiens
Vie du réseau
Évolution professionnelle
Voyages
À lire
École
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Vie étudiante

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