ESCP Europe Alumni Magazine - n°129 - Mars 2010 - 46

Voyages
tout la nuit quand le tonnerre gronde et que les éclairs frappent l’eau partout tout autour du bateau dans un vacarme assourdissant. D’autres concurrents ont comparé ces conditions à celles du pot-au-noir. sommes 9ème, et meilleurs amateurs. Nous avons fait un résultat respectable, et nous avons navigué « proprement ». Sur 24 bateaux au départ, 14 seulement sont à l’arrivée. Bien des pros ont du faire demi-tour et abandonner. Et nous avons battu des bateaux et des équipages expérimentés, au palmarès prestigieux. L’ambiance après le passage de la ligne est extraordinaire. Bien que nous arrivions au beau milieu de la nuit, l’accueil du peuple mexicain est chaleureux. Il y a beaucoup de monde sur les quais, de la musique, c’est la fête. Un mélange de sons et de couleurs inoubliables.

Un arrêt éclair à Saint Barth ?

Oui, nous avions un peu sous-estimé nos besoins en gasoil. Plutôt que de finir la course à la dure, sans gasoil donc sans électricité, c’est à dire sans instrument de communication, nous avons préféré nous arrêter. C’était en pleine nuit. Des amis nous ont aidé pour le ravitaillement, et nous en avons profité pour nous réapprovisionner en légumes et fruits frais pour la dernière semaine de course. Grâce à l’aide de l’équipage de Magic Cat, un superyacht au mouillage à Gustavia, nous avons également pu réparer notre génois qui avait souffert des conditions rencontrées après le départ et nous sommes repartis gonflés à bloc après un petit-déjeuner réparateur. Cette voile nous sera très utile par la suite... en nous permettant de faire mieux que rattraper le temps perdu pendant l’escale.

Puis, la mer des Caraïbes ?

Derniers jours de course. Nous étions talonnés par d’autres concurrents. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous déconcentrer un seul instant. La régate était passionnante, et en même temps un peu frustrante : la mer des Caraïbes est diablement exotique avec ses histoires de pirates, de trésors, d’esclaves et de galions engloutis. Les îles nous semblent toutes plus attirantes les unes que les autres, autant d’escales impossibles : Porto Rico (l’Hispaniola de l’Île au Trésor !), Saint-Martin, Antigua, Anguilla, Saint-Domingue, Haïti, la Jamaïque, et bien sur Cuba !

Oui. Nous avons construit ce voyage avec constamment présent à l’esprit des valeurs fortes. Celles de la course au large, tout d’abord : l’aventure, la nature, les grands espaces, la liberté, la découverte, l’innovation. Et puis des valeurs qui nous sont plus personnelles, à mon co-skipper et à moi : l’amitié, la persévérance, la tolérance, l’engagement… Et si je devais n’en garder qu’une, je dirais que la plus importante de toutes était peut-être le respect. Respect de la mer, de la nature, des éléments, des autres concurrents, d’autrui. Une valeur qui est au cœur du travail de tant d’associations qui comme Plan France, font un travail énorme dans l’humanitaire ! l

Le mot « valeur » revient souvent quand vous parlez de votre aventure ?

D.R.

Respect de la mer, de la nature, des éléments...

PARRAINER UN ENFANT D’UN PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT… … est une question qui va au-delà d’un moment d’émotion. Cette démarche suppose un investissement au long court avec l’espoir que les enfants parviendront ensuite à s’épanouir, à bâtir un monde plus juste et plus solidaire. Parmi les ONG vouées au parrainage d’enfants à travers le monde, Plan est la plus ancienne et sans doute la plus expérimentée. Cette organisation humanitaire internationale de développement est centrée sur l’enfant, sans affiliation religieuse, politique ou gouvernementale. Sur le terrain, Plan se refuse à considérer les enfants et leurs familles comme des pauvres à qui l’on ferait la charité. « Il s’agit de concevoir des programmes en fonction de leurs souhaits, de leur besoins, avec leur participation à chaque étape : réflexion, mise en place et suivi des projets. Concrètement, être parrain ou marraine dans le cadre de Plan, c’est s’engager à faire des dons d’environ 25 € par mois pendant 5 à 10 ans. Quelques chiffres : Au niveau international, l’ONG Plan c’est : l 1,4 millions de parrains et marraines du Nord et autant d’enfants du Sud parrainés. l 18 pays du Nord qui recrutent des parrains -mais aussi des entreprisespour financer des projets dans 48 pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie. l 7 000 salariés et 60 000 bénévoles sur le terrain, dans les pays du Sud. l Un « chiffre d’affaires » de 540 millions de dollars. • Une présence dans 21 000 villages ou communautés. • 5 000 projets lancés chaque année dans tous les domaines : protection de l’enfance, santé, école, habitat, microcrédit, etc.

Enfin il y a eu l’arrivée à Progreso, au Mexique…

Oui. Aprés 32 jours de mer, un peu plus longtemps que prévu donc, car nous avions prévu de mettre entre 26 et 28 jours… C’est un grand moment de bonheur. Une libération. Nous sommes arrivés au bout. Nous terminons assez loin du premier certes, mais nous
D.R.

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