ESCP Europe Alumni Magazine - n°129 - Mars 2010 - 22

Itinéraires

Pour l’immersion linguistique
Par Antoine GENTIL [MSD 09] et Julien VIAUD [MSD 09]

D.R.

roposer la garde d’enfants exclusivement en langue étrangère, par un intervenant natif sélectionné et formé, tel est le concept de Baby-Speaking. Les deux fondateurs respectivement directeur commercial et marketing et DAF de cette structure répondent à nos questions. Comment vous est venue l’idée de créer Baby-speaking ? AG : J’ai vécu aux USA de 13 à 15 ans. Cela n’a pas été immédiat pour moi de parler couramment anglais et mon accent ne sera jamais celui d’un natif. En revanche, j’ai vu mes petites soeurs de 6 et 2 ans se mettre sans problème à la langue et on les prend pour des anglophones quand elles parlent. Pourquoi ne pas proposer cette immersion à des enfants qui n’ont pas forcément la chance ou l’occasion de vivre à l’étranger ? Les langues sont tellement importantes aujourd’hui !

Quelle est votre valeur ajoutée ? AG : Notre savoir-faire porte sur la sélection précise des intervenants ainsi que sur les trois formations que nous avons développées avec l’aide d’experts en acquisition du langage : Maria Kihlstedt (chercheur au CNRS en psycholinguistique) et John Herbstritt (Berkeley University, rhétorique du langage). Et ça marche ? AG : Oui ! ça démarre très bien et c’est excitant ! De nombreuses familles ont rapidement été séduites par notre concept, et les progrès des enfants dans la langue sont au rendez-vous. Le bouche à oreille a ensuite vite fonctionné. Quel est l’aspect le plus difficile ? JV : Le plus prenant et stressant : recruter des baby-speakers de qualité car on n’a pas le droit à l’erreur. D’où notre processus de recrutement très sélectif, l’aide apportée par des professionnels RH et une psychologue pour le recrutement. Nous communiquons pour cela auprès d’universités françaises et étrangères. Sur près de 2 000 candidatures, nous employons aujourd’hui une cinquantaine d’intervenants. De quoi avez-vous besoin ? AG : De visibilité que ce soit dans la presse écrite ou sur Internet ; de nouer des partenariats avec des comités d’entreprise et… de financement ! Où en êtes-vous dans votre processus de développement ? JV : Nous offrons nos services aujourd’hui sur Paris et région parisienne. La prochaine étape est bien sûr de proposer nos services dans d’autres villes ! Mais pas de précipitation. Nous allons d’abord consolider notre position et notre manière de faire sur Paris. Quels sont les tarifs ? JV : Nos tarifs débutent à 12 € après 50 % de déduction fiscale, pour la garde ; peuvent s’y ajouter les aides de la CAF. Pour nos ateliers linguistiques (dès 6 ans) nos tarifs débutent à 17,50 € de l’heure. Nos clients peuvent également nous régler en CESU (chèques emploi service universel). l

Antoine Gentil.

D.R.

À la sortie de l’École, nous avons donc créé la société Baby-speaking qui propose un concept novateur pour les enfants de 3 à 12 ans : de la garde d’enfants (le baby-speaking) et des ateliers linguistiques (le kid-speaking) en plusieurs langues étrangères. Nos intervenants de langue maternelle sont sélectionnés et formés. Quelles ont été les étapes clés de cette création ? JV : La création en soi ne nous a pas pris beaucoup de temps par rapport aux démarches administratives très lourdes... Nous avons ensuite eu une période test pour réajuster les outils à utiliser pendant nos prestations : nous remettions à l’intervenant un classeur établissant une trame des séances que nous avions conçue avec des experts. Nous nous sommes vite rendu compte que ce contenu n’était pas utilisé lors de nos prestations, notamment à la sortie de l’école où l’enfant est souvent fatigué… Nous avons donc repensé notre matériel et créé une mallette qui contient exclusivement des jeux, activités et chansons à utiliser avec l’enfant : l’apprentissage est donc un jeu, la langue un moyen de communiquer et non un sujet d’étude.

Julien Viaud.

ESCP Europe Magazine N° 129 - Mars 2010

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