ESCP Europe Alumni Magazine - n°127 - Novembre 2009 - 23

Business À la conquête de l’or blanc Jean-Luc RUPHY [88] une confirmation de réservations plus tardive. C’est là toute la difficulté de notre métier. Enfin, l’environnement économique avec par exemple la question des parités de change pour la clientèle étrangère influent terriblement sur la fréquentation touristique de nos stations. Ainsi, aujourd’hui, avec une livre sterling très basse, la Grande Bretagne, habituellement 1ère clientèle européenne de nos stations de ski françaises, laisse présager un repli important de fréquentation et même une vague d’annulation. Que représente la période de Noël dans votre activité hôtelière ? Quelles sont les nouvelles exigences des clients ? La période Noël-Jour de l’An représente le pic annuel de fréquentation de la station de La Clusaz. Mais l’été offre d’autres distractions : promenades dans les prés, balades en forêts, randonnées en montagnes… Pour revenir aux vacances de Noël, ces 10 à 15 jours peuvent représenter 15 % de notre CA annuel ! Nous sommes donc dans l’obligation de toujours davantage mieux répondre à la demande de la clientèle dont le niveau d’exigence monte graduellement. Je dirai que leurs besoins évoluent. C’est pourquoi, dans nos deux hôtels par exemple, l’hôtel Beaulieu et l’hôtel Carlina, nous offrons toujours davantage d’ingrédients du plaisir, avec un spa, des soins après ski, tant appréciés des skieurs en fin de journée mais également des non skieurs. Tous sont ici pour retrouver la forme et se détendre. Notre priorité consiste à devancer leurs désirs en leur proposant toujours davantage de douceur de vivre. Pouvez-vous indiquer votre positionnement stratégique ? Nos deux hôtels ont respectivement deux et trois étoiles et sont affiliés à des chaînes nationales d’établissements de prestige comme « Châteaux & Hôtels Collection » et « Hôtels & Préférence ». Ces affiliations nous démarquent d’autres établissements et constituent notre Valeur Ajoutée. Nous y attachons beaucoup d’importance car notre clientèle (tant familiale que professionnelle) y est sensible. La clientèle d’affaires par exemple apprécie les déplacements à la montagne pour l’organisation de séminaires (souvent en janvier), et vont uniquement dans des hôtels référents. Que les Anciens qui veulent se faire plaisir en s’évadant n’hésitent pas à se rendre dans l’un de nos hôtels où j’aurai le plaisir de leur offrir une fondue ou une tartiflette face à la chaîne des Aravis avec une bouteille d’Apremont ! l Propos recueillis par Nicole Gérald ESCP Europe Magazine N° 127 - Novembre 2009 23 D.R. aire de vos vacances un moment privilégié et propice à tous les bonheurs, tel est l’objectif de Jean-Luc, originaire des Alpes et aujourd’hui directeur de deux hôtels à la Clusaz. Ecoutons-le expliquer pourquoi et comment il invite tout un chacun à s’offrir de temps à autre une parenthèse de joie de vivre grâce à un bon bol d’air, en prenant de l’altitude ! Comment se présente la saison d’hiver 2009/2010 ? Il est prématuré de tirer un bilan d’activité alors que l’année 2009 n’est pas terminée mais les choses se présentent plutôt bien. Les réservations pour cet hiver ne démontrent pas de fléchissement net par rapport à l’année dernière. Les sports d’hiver semblent peu impactés par la crise. Les touristes ont besoin de se détendre, de s’évader, de retrouver une certaine authenticité et beaucoup font des sacrifices financiers sur d’autres postes budgétaires mais peu le font sur leurs vacances. La solution pour beaucoup est de diminuer la durée de leur séjour plutôt que d’y renoncer. Ce qui peut influer davantage sur les réservations d’une saison que l’on qualifierait de « bonne », et qui sont indépendantes de notre volonté, sont d’abord les conditions d’enneigement. Si la neige est abondante sur l’ensemble des massifs français, la répartition de la clientèle se fera de façon régulière ; sinon ce seront les stations d’altitude qui seront privilégiées. Ensuite, je parlerai du calendrier des vacances scolaires qui est plus ou moins favorable selon les années. Et le secteur d’activité de l’hotellerie, en particulier, y est sensible : un contexte de calendrier de vacances concentré engendre Les sports d’hiver semblent peu impactés par la crise. D.R.

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