ESCP Europe Alumni Magazine - n°127 - Novembre 2009 - 20

Focus Beauty is a never ending story Marc DUBRULE [84] D.R. J ouer la carte de la diversité et apprendre à connaître ses clientes pour toujours mieux les satisfaire, en allant au-devant de leurs attentes, telle est l’ambition des différentes marques de L’Oréal, Produits de Luxe, dont Marc assure la Direction du Développement Stratégique au niveau international. Quel est le périmètre de L’Oréal Produits de Luxe ? L’Oréal Produits de Luxe est l’une des grandes Divisions du Groupe. Elle trouve son origine dans le rachat de Lancôme en 1964. Ce fût la première pierre d’un édifice formidable qui fera ensuite plusieurs acquisitions et des signatures de licences majeures dans les domaines des cosmétiques et parfums. Nous sommes aujourd’hui les leaders mondiaux dans la distribution sélective des Parfumeries, Grands Magasins et du Travel Retail, avec un portefeuille de 20 marques prestigieuses dont les fers de lance sont Lancôme, Yves Saint Laurent, Giorgio Armani, Ralph Lauren, Diesel, Biotherm, Kiehl’s, Shu Uemura, Cacharel, Helena Rubinstein. Le CA 2008 de la Division s’est élevé à 4,2 milliards d’euros. En quoi consiste votre fonction et comment est organisée la Division des Produits de Luxe de L’Oréal ? Après l’École, j’ai fait ma coopération à Johannesburg et ai décidé de travailler dans un univers mêlant la création, la dimension internationale et l’esprit entrepreneurial. Je suis alors rentré chez L’Oréal et y fais carrière depuis 23 ans. J’ai fait mes classes dans le marketing avant de diriger L’Oréal Produits de Luxe en Corée, l’affaire Biotherm puis Lancôme au niveau mondial. J’ai pris depuis 3 ans la Direction du Développement Stratégique du pôle Luxe de L’Oréal. Ma fonction couvre essentiellement la Stratégie Internationale de portefeuille de marques dont les acquisitions (comme YSL Beauté en 2008) ou les licences, la prospective et les études, et un suivi tout particulier du marché US. La Division est organisée avec des Directions de Marques Internationales en charge de dé- velopper les mix produits et l’image de leur marque respective, des Directions de Zones qui gèrent l’efficacité économique de leur périmètre géographique et des filiales pays opérationnelles qui s’assurent d’une parfaite exécution des lancements et d’une distribution optimale pour nos marques. Quels sont aujourd’hui les critères de choix de la clientèle de la beauté de luxe ? Comment évolue la demande ? La clientèle de luxe est très exigeante. Ses critères de choix sont avant tout la performance, l’efficacité des produits, mais viennent tout de suite après les notions de naturalité des produits, d’expertise scientifique, de conseils personnalisés et de plus en plus de comportement éthique de nos marques. Aujourd’hui plus que jamais, les clients de nos parfums et cosmétiques sont particulièrement sensibles à l’innovation réelle, à une plus grande accessibilité en prix des nouveautés, et toujours au rêve que leur proposent les marques. Pour eux, la beauté est aussi essentielle à la vie que l’alimentation. Beauty is a never ending story, comme nous disons souvent ici. Le marché cosmétique mondial a donc plutôt bien résisté à la crise, même s’il existe des disparités dans la dynamique des circuits de distribution. Certains pays asiatiques, en particulier la Chine et la Corée, sont même en pleine expansion en 2009 ! Comment se comportent vos marques en cette période de crise ? Lancôme, Yves Saint Laurent, Giorgio Armani, pour n’en citer que quelques-unes, s’appuient sur une renommée bâtie depuis de longues années et une réalité R&D incomparable. Ce sont des marques en qui les femmes ont une très grande confiance. Compte tenu de l’évolution de la demande, une marque comme Kiehl’s, qui s’appuie sur une offre très performante, autour du naturel et avec des prix raisonnables, tout cela dans une distribution hyper sélective au service irréprochable, connaît une croissance à deux chiffres en 2009 malgré le contexte économique. « Aujourd’hui plus que jamais, les clients de nos parfums et cosmétiques sont particulièrement sensibles à l’innovation réelle. » ESCP Europe Magazine N° 127 - Novembre 2009

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