ESCP Europe Alumni Magazine - n°127 - Novembre 2009 - 16

Focus jours pour valoriser les premiers et limiter les conséquences des seconds, avec une implication personnelle très forte de ma femme et de moi-même en tant que dirigeants. Concrètement, dites-nous en plus sur votre stratégie ? Notre action porte principalement sur la gamme de modèles qui doivent devancer les attentes des consommateurs et se différencier suffisamment des modèles des concurrents. La qualité du service aux distributeurs et à leurs clients est aussi primordiale. Nous sommes également vigilants sur le plan financier et faisons en sorte d’anticiper, en étant en contact permanent avec nos banques avec lesquelles nous avons parfois rencontré des difficultés de communication. D’autre part, nous essayons de répartir nos ventes au mieux entre le réseau traditionnel en France (ceux qu’on appelle les HBJO : horlogers, bijoutiers, joailliers, orfèvres), les grands distributeurs français et européens (centrales de groupes spécialisés, GMS et grande distribution) et l’international (où nous travaillons surtout avec des importateurs et groupes moyens et gros de distribution spécialisés, notamment au Japon, aux USA et dans les pays développés sensibles à la qualité et à l’image de la création française). Cette stratégie d’équilibre entre les marchés est plus difficile à tenir actuellement, car la plupart d’entre eux ont « flanché » en même temps. Le maintien de liens étroits avec nos clients lointains est l’une de nos priorités actuelles malgré les coûts que cela entraîne (voyages et réceptions, participation à des expositions professionnelles ou de distributeurs…). D.R. Chiffre d’affaires de l’horlogeriebijouterie en France en 2008 : - Bijoux en or : 50,6 % - Bijoux en argent : 10,7 % - Bijoux fantaisie : 9 % - Bijoux en plaqué et en or : 2,6 % - Montres : 23,4 % - Autres : 3,7 % Idé/Source : Société 5 – Les Échos du 5/09/09 La diversification est-elle une carte à jouer ? Je pense qu’elle serait une carte difficile à jouer aujourd’hui car elle nécessiterait des investissements relativement lourds qui risqueraient de ne pouvoir être rentabilisés rapidement, alors que nous avons besoin de retombées rapides. Nous nous concentrons donc plutôt sur nos points forts : l’innovation française en matière de produits et la qualité, reconnue par les labels Joaillerie de France (depuis 2007) et Entreprise du Patrimoine Vivant (qui nous a été accordé cet été). Cela nous permet de proposer à nos distributeurs une gamme variée de bijoux précieux avec des pierres naturelles (diamants, pierres de couleurs, perles de culture…), à prix raisonnables, faciles à porter et adaptés aux styles de vie actuels. Ils se différencient des « produits » internationaux banalisés. Nous cherchons aussi à utiliser nos savoir-faire pour développer des gammes bien spécifiques, compatibles avec nos compétences, et s’adressant à de nouveaux clients qui veulent se « différencier » de leurs concurrents. l Propos recueillis par Nicole Gérald D.R. ESCP Europe Magazine N° 127 - Novembre 2009

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