ESCP Europe Alumni Magazine - n°127 - Novembre 2009 - 10

Personnalité du mois et le travel retail de par la baisse du trafic aérien ; les USA en raison de la baisse de la consommation des produits de luxe ; l’Italie en raison de la baisse de la consommation et du déstockage, et la Russie, en raison de la forte récession économique. En revanche, certains pays ont mieux résisté comme la France, l’Allemagne, l’Angleterre, grâce au soutien à la consommation. Parmi les pays émergents, le Brésil, l’Inde et la Chine ont tiré leur épingle du jeu. En Asie, les femmes se parfument encore peu et ce marché quasi inexistant ou très faible constitue un réservoir de croissance sur le moyen et le long terme. Le secteur du luxe, en général, vient de vivre 12 mois de baisse d’activité. Comment caractériseriez-vous cette année 2009 ? Une année difficile caractérisée par l’évolution défavorable des parités monétaires (dollar et livre sterling) qui a fortement pesé sur nos comptes et représenté un fort manque à gagner tant au niveau du CA que du résultat d’exploitation. Je vais vous donner quelques chiffres historiques puisque, depuis que le groupe est sorti de bourse, nous ne communiquons plus nos résultats au public. Fin 2008, le groupe employait 6 000 collaborateurs et faisait environ 1 milliard d’€ de CA avec un résultat net supérieur à 10 %. Notre performance 2009 sera supérieure au marché, tant en soins que en parfums, et ceci sans lancement majeur. La communication, grâce à une image, va exprimer tout l’imaginaire du produit. Comment avez-vous adapté votre business model en ces temps de crise ? La crise a définitivement marqué un recentrage de nos marques vers leurs fondamentaux et vers plus de sobriété. Nos deux piliers Mugler, Angel et Alien, continuent à connaître une belle dynamique de croissance malgré la conjoncture défavorable. Je pourrais également citer deux parfums masculins de légende : Azzaro pour Homme et Chrome qui connaissent un succès international. Cette stratégie de soutien des lignes existantes a été payante. Cela s’explique car, en travaillant sur notre portefeuille historique de produits, le consommateur est rassuré par des valeurs sûres dans lesquelles il croit. Nous n’avons pas non plus relâché nos efforts de développement. En termes d’investissements, nous avons récemment lancé quatre nouvelles marques : Porsche Design, David Yurman, My Blend et Kibio, qui petit à petit marquent des points. Je pense que la meilleure arme anti crise dans le luxe est la différenciation. Dans quel état d’esprit abordez-vous 2010 ? Si le déstockage s’est plutôt fait au cours du 1er semestre, le deuxième semestre a marqué une reprise et le restockage a débuté en prévision des ventes de Noël. Le travel retail reprend aujourd’hui la voie de la croissance avec le trafic aérien qui remonte et une saison touristique qui, finalement, n’a pas été si mauvaise que cela. Je serai donc plutôt optimiste en cette fin d’année 2009. Quelle force une marque de luxe recouvre t-elle ? Ce concept a-t-il évolué ? La marque est la base du luxe. Elle doit avoir du contenu et une identité forte avec un positionnement haut de gamme. Le luxe défend toujours les valeurs de qualité, de différenciation et de rareté auxquelles s’ajoute de plus en plus la notion d’éthique, avec le Développement Durable (DD). Le concept du luxe évolue aujourd’hui dans son contenu car il touche aussi l’univers de la haute technologie (écrans plats…), l’immatériel (un voyage extraordinaire ou un moment bien spécifique…), ou même la notion de temps qui semble devenir le luxe ultime… Si le prix joue toujours son rôle, en matière de luxe, cela est moins vrai pour le parfum qui relève plutôt du cadeau, et est un produit unique acheté en parfumerie. Il faut toutefois être vigilant et bien marier le prix et la qualité car le consommateur n’est pas dupe et fait la part des choses D.R. ESCP Europe Magazine N° 127 - Novembre 2009

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°127 - Novembre 2009

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Editorial
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