ESCP-EAP Mag - n°123 - Mars 2009 - 32

« Nous ne nous interdisons rien » Chaîne généraliste, accessible à tous et ouverte sur la diversité, TF1 - qui compte dans ses rangs quelques diplômés ESCP-EAP - a engagé une politique volontariste en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Guylaine Baudry, responsable de la Mission Handicap de TF1, et Audrey Sénépart, chargée de mission. TF1 et ses partenaires sociaux ont signé en juin 2008 un accord sur l’intégration des personnes handicapées. Pourquoi ? Audrey Sénépart : L’attention du groupe à cette problématique remonte à 1997. En 2007, la direction générale a souhaité donner un coup d’accélérateur aux actions menées jusqu’alors. Après un état des lieux, réalisé avec un cabinet extérieur, le groupe a créé une Mission Handicap, en décembre 2007, puis a formalisé son engagement au travers d’un accord avec les partenaires sociaux. S’appliquant à nos 36 ﬁliales, il recouvre six axes d’actions : recrutement de personnes handicapées, gestion des salariés handicapés en poste, formation professionnelle, accessibilité, recours au secteur adapté, information et communication. L’accord ﬁxe-t-il des objectifs chiffrés ? Guylaine Baudry : Il prévoit de recruter 30 personnes handicapées en trois ans et de faire passer le chiffre d’affaires réalisé avec le secteur protégé de 183 000 € à 250 000 €. Le nombre de recrutements est conséquent car il s’inscrit dans un contexte économique difﬁcile, qui touche tous les secteurs. Depuis septembre 2008, nous avons déjà recruté 11 personnes handicapées, auxquelles s’ajoutent des stagiaires. Vos 270 métiers sontils tous accessibles aux personnes handicapées ? G. B : La grande majorité nécessite un niveau bac + 5, ceux liés à l’audiovisuel proprement dit relevant au minimum d’un niveau BTS. Dans ce cadre, nous ne nous interdisons rien, sous réserve que les compensations, mises en place pour permettre aux personnes handicapées de travailler, soient raisonnables. Par exemple, l’un de nos collaborateurs mal entendant est assisté par deux interprètes en langue des signes dans les réunions de travail auxquelles il participe. Les choses peuvent être moins évidentes pour les compensations organisationnelles : si une personne doit subir régulièrement une dialyse, le service doit pouvoir s’organiser pour lui en donner le temps. La situation est toujours étudiée avec attention par le service concerné, la médecine du travail et la Mission Handicap. Quelles sont vos actions de formation et d’information? A. S : Les recruteurs et les managers reçoivent une formation de deux jours, pour leur donner des outils permettant de recruter différemment. Parallèlement, des référents handicap ont été nommés dans nos ﬁliales. G. B : La formation est un travail de longue haleine et former ne sufﬁt pas : il faut entretenir la thématique. En collaboration avec Publicis Consultant RH, nous allons mener un travail de fond en interne. Tout d’abord une analyse qualitative, grâce à des tables rondes avec les managers, recruteurs et collaborateurs. Les objectifs sont simples : analyser et évaluer la volonté, la perception et la réception du message sur le handicap. Puis une étude quantitative auprès de tous les collaborateurs via notre intranet. Le résultat de cet état des lieux sera traduit par des actions de communication, internes et externes. Nous poursuivrons nos actions de sensibilisation auprès des grandes écoles, dont la vôtre. Nous avons besoin de tous les talents. Contactez-nous…

Table des matières de la publication ESCP-EAP Mag - n°123 - Mars 2009

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