ESCP-EAP Mag - n°123 - Mars 2009 - 25

Business D.R. beaucoup monté ? Pourtant, il y a deux ans, les logements se vendaient comme des petits « pâtés ». Cherchez l’erreur ! N’y a-t-il pas en ce moment des affaires à faire, mais pour combien de temps : réfléchissez ! Des mesures de relance très attendues N’est-il pas plus intéressant d’acheter aujourd’hui qu’il y a un an ? Logements : vers la pénurie Dans l’ancien, quand les propriétaires ayant absolument besoin de vendre auront vendu, le marché se rééquilibrera. Ne suffit-il pas que deux « véritables » acheteurs au lieu d’un seul s’intéressent au même moment à un même bien pour que le vendeur ne brade pas, s’il n’en a pas l’impérieuse nécessité ? Dans le neuf, les promoteurs ont certes quelques stocks, mais ils sont majoritairement situés dans des endroits -la fameuse zone C des « Robien de la colère »- où la construction de logements a été excessive, notamment par rapport aux besoins locatifs. À l’instigation du gouvernement, ils sont d’ailleurs en train de vendre certains de ces stocks aux bailleurs sociaux (30 000 logements sont concernés). Ailleurs, l’offre achevée est faible : quasi inexistante dans les cœurs de villes ou l’on parle de seulement 6 mois de vente en moyenne Depuis octobre dernier, les prix ont baissé de l’ordre de 10 % sur certains programmes en cours de construction, mais pratiquement pas, voire pas du tout sur les opérations les mieux placées, faute d’offre disponible. La fabrication de nouveaux logements a été immédiatement stoppée. Les promoteurs, et les banquiers qui les financent, n’accepteront de mettre de nouvelles opérations sur le marché que lorsqu’ils seront certains de les vendre à des prix où ils ne perdront pas d’argent. À partir du moment où l’acquéreur raisonne à long terme (complément de retraite, sécurisation de sa famille, etc.), n’est-il pas objectivement plus intéressant d’acheter aujourd’hui qu’il y a un an, alors que les prix avaient déjà Conscient de la nécessité absolue de relancer la construction, un formidable cadeau fiscal a été voté en catimini par le Parlement fin 2008. Le père Noël passerait-il en janvier ? Cette action discrète, en raison de la sensibilité politique ambiante alors que les pouvoirs publics décidaient de plafonner les niches fiscales, a pris le nom du député Scellier, à son initiative. Elle succède aux Lois Méhaignerie, Périssol, Besson, Robien, et autres Borloo… qui avaient chacune à leur tour contribué à la relance du secteur, souvent avec succès, parfois avec excès. Mais énorme différence, ses avantages sont à la hauteur de la dépression probable de l’immobilier si rien n’avait été fait. Paroles d’un professionnel du secteur depuis plus de trente ans : face à une pénurie réelle qui n’en finit pas, les étudiants ESCP-EAP qui cherchent à se loger en région parisienne en savent quelque chose. Cette loi va relancer la construction par le redémarrage du marché du neuf qui entraîne toujours dans son sillage l’augmentation des transactions dans l’ancien. Quant au juste prix : c’est l’idée qu’on s’en fait ! Merci Monsieur Scellier… Vous avez raison et vous n’aurez pas même eu besoin d’être Ministre du Logement pour laisser votre nom dans l’histoire. Quand le bâtiment va… tout va ! l D.R. ESCP-EAP MAGAZINE N° 123 - Mars 2009 25

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