ESCP-EAP Mag - n°123 - Mars 2009 - 11

Business rentable depuis 2006, sa réussite est également éditoriale et conceptuelle puisque Trace est aujourd’hui une marque média de référence, clairement identifiée, reconnue et appréciée dans l’univers des musiques et cultures urbaines. TRACE Le partenariat Trace/ESCP-EAP En discutant avec Olivier, vous ne vous ennuyez pas une seconde car il a tant de choses à dire, et son débit de paroles coulant à flot, vous avez intérêt à vous accrocher. Ainsi, il veut aussi parler du partenariat que Trace et ESCP-EAP essaient de nouer. Le projet s’appelle Business Camp. Il s’agit d’un projet d’émission de télé-réalité sur l’entrepreneuriat et la diversité ; l’objectif étant de faire que les grandes écoles cessent d’être le bastion symbolique de la non diversité. « Il est impératif de donner un coup de pouce à des jeunes issus de tous milieux et de toutes origines et qui ont envie d’entreprendre », analyse Olivier. Quand on sait qu’un candidat Bac + 5, issu d’une minorité ethnique, met cinq fois plus de temps à trouver un job qu’un candidat français blanc et qu’aucune chaîne de TV ne s’intéresse à la création d’entreprise et à la promotion de la diversité dans le monde économique, c’est tout à fait regrettable. Trace veut relever le défi en prenant ESCP-EAP comme partenaire académique de l’opération. Remettre indéfiniment son ouvrage sur le métier La TNT (Télévision Numérique Terrestre, lancée en 2005) permet aux téléspectateurs de recevoir 3 fois plus de chaînes gratuites hertziennes. Associée à des partenaires, Trace a en son temps été candidat à l’attribution de fréquences mais n’a pas été retenue par le CSA. « Si au niveau national, nous pouvons comprendre ce refus, il n’en est pas de même en 2007 pour notre candidature à la TNT en Île de France. Nous avions un dossier béton, regrette Olivier qui déplore la politique des copains… Ce refus est un échec mais surtout beaucoup de frustration. Parfois, on peut ne pas être bon mais là, ce n’était pas justifié », répète t-il. Il faut rappeler que la fréquence TNT est aussi l’occasion d’ouvrir le spectre hertzien, jusqu’ici limité à de nouveaux entrants, d’où l’hostilité manifestée par certaines chaînes commerciales (notamment les chaînes à diffusion gratuite comme M6 et TF1) qui craignent une saturation de l’offre d’espace publicitaire et une réduction de leurs ressources de financement La TNT aurait donné à Trace la possibilité de faire encore plus s’exprimer les jeunes par le biais d’émissions non musicales. La chaîne bénéficie en effet d’une relation privilégiée avec les jeunes urbains qui se sentent valorisés quand on leur donne la parole. Ils sont alors poussés à s’investir et à se mobiliser plutôt que de brûler des voitures pour régler les problèmes. Opéré par Trace, le média TNT, fort de sa faculté et son expertise de facilitateur serait devenu médiateur, comme Olivier en rêve. Mais l’herbe lui a été coupée sous le pied ! Et la cerise sur le gâteau : depuis janvier 2009, les chaînes de France Télévisions sont au régime sans publicité après 20h. Or, Trace a un contrat de régie publicitaire depuis 4 ans avec France Télévisions Publicité de sorte que cette évolution pourrait avoir des conséquences importantes sur l’évolution des recettes publicitaires de la chaîne. C’est pour Olivier « une mesure de bon sens que le service public soit financé par des fonds publics, à condition que l’on ne fasse pas un service public au rabais et que France Télévisions ait les moyens de continuer à produire et à acheter des émissions de qualité ». Les jeunes urbains sortent valorisés quand on leur donne la parole. Faire le gros dos Si depuis l’été 2007 le monde traverse une crise économique conséquente, Trace appréhende l’ouragan avec sérénité et s’en sort même renforcée car la chaîne est atypique. Olivier analyse : « Notre modèle économique est un modèle anti-crise. On est sur une logique d’abonnements avec des contrats pluriannuels et quoi qu’on dise, le loisir télé reste l’un des moins chers du monde. Ce qui nous cause davantage de souci à l’heure actuelle est la baisse du dollar en raison d’une part significative de nos revenus dans cette monnaie alors que la plupart de nos charges sont en € ! » ESCP-EAP MAGAZINE N° 123 - Mars 2009 11

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