ESCP-EAP Mag - n°122 - Janvier 2009 - 50

Évolution professionnelle On a gagné ! Par Rosine MAKHLOUF [01] omment réussir à piloter sa trajectoire professionnelle quand on est avant tout sportif de haut niveau ? À quel moment doit-on « anticiper » sa reconversion ? Comment préparer le passage à la vie 100 % cadre, celle d’après la compétition, les stades et les terrains de jeux, lorsqu’on s’entraîne plusieurs heures par jour et que l’on a une discipline d’enfer à respecter ? Rencontre avec 2 de ces champions toutterrain qui racontent comment avec l’aide du PEP, il ont préparé et réussi leur reconversion professionnelle. C François MOUNIER (01) François a 30 ans, un parcours presque classique : 2 ans de prépa, ESCP-EAP avec une Majeure Finance et un stage chez Arthur Andersen en audit. À 21 ans, il est champion de rugby au Stade Français où il a reçu sa formation pendant 13 ans avant de la compléter par 2 séjours en Afrique du Sud et en Australie. Avant d’enfiler définitivement son costume-cravate en 2008, il jonglait encore avec son maillot de rugbyman professionnel. À son actif, 2 sélections avec les British Barbarians et plus d’une centaine de matchs professionnels. Le Stade Français, Cardiff RFC, AS Béziers, RC Massy Essonne et Racing Metro 92 sont les clubs où il a évolué pendant près de 10 ans durant lesquels il a gardé parallèlement un pied dans le monde de l’entreprise : Arthur Andersen, Infovista, puis la Société Générale depuis 2005. Comment avez-vous réussi à raccrocher sereinement vos crampons ? « En 2003 après mon retour à Paris, je savais déjà que je voulais travailler dans une entreprise internationale de services financiers où le rugby est bien vu, avec un emploi du temps qui me permettrait de continuer à jouer de façon professionnelle. Mon projet était là, mais pas encore tout à fait mûr ». Pendant un an, il est le 1er joueur professionnel du club RC Massy Essonne et participe à la promotion du club dans la division supérieure. Il est en même temps chef de projet « Financial Services » d’Infovista, une entreprise de logiciels d’analyse de la performance informatique. Très vite, Infovista lui propose un poste à forte responsabilité à condition… qu’il oublie le rugby. Malgré l’offre séduisante, François n’est pas encore prêt à abandonner sa passion et veut continuer à faire ce qu’il aime : « Jouer dans un club de qualité et travailler dans une entreprise à temps partiel, mais avec un job qui s’inscrit dans la durée. D’où la nécessité de trouver une grosse structure ». C’est à ce moment là qu’il contacte le PEP. « De façon analytique et pragmatique, on m’a posé les bonnes questions : - Quel serait ton emploi du temps idéal entre rugby et entreprise ? Pendant combien de temps souhaites-tu allier les 2 ? - Qu’auras-tu à offrir à l’entreprise qui t’embauchera au terme de cette expérience ? - Quelles sont les compétences que tu peux mettre au service de l’entreprise ? Les réponses à ces questions nous ont permis ensuite de travailler ensemble la manière d’articuler mon discours et mon argumentaire. J’ai appris à être réaliste, donc convaincant ». Son projet clarifié et son discours mis au point, François s’attaque au choix de ses entreprises cibles avec pertinence. « Une grosse structure de services financiers qui sponsorise le rugby avec une identité française. La Société Générale correspondait parfaitement à mes critères de recherche ». Pendant 3 ans, il alterne entre les matchs avec son équipe du Racing Metro 92 dont il devient capitaine et les 30 agences de la Société Générale dont il est le responsable Marketing. Cette double expérience s’arrête comme convenu en 2008. François rejoint alors à temps D.R. 50 ESCP-EAP MAGAZINE N° 122 - Janvier 2009

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