ESCP-EAP Mag - n°122 - Janvier 2009 - 46

Vie du réseau RUGBY L’épopée du 11 septembre Par Jean TOUBOUL [01] nze septembre… pas la meilleure date pour commencer une épopée, et pourtant… ce jour-là, une vingtaine de Gitans se retrouvent sur un improbable quai de la Gare d’Austerlitz : direction Bayonne, objectif le 8ème Bouclier des Anciens du Rugby des Grandes Écoles, le mythique BARGE. Surmotivés par les nombreux échanges de mails qui rythment leur vie depuis plusieurs mois, la glorieuse phalange a fière allure : des jeunes plein d’envie, des moins jeunes qui ont soulevé de la fonte tout l’été en ne pensant qu’à ça, des encore moins jeunes sortis de la quasi pré-retraite mais qui sont prêts à tout donner… c’est un casting Gitan de haut vol qui débarque rempli d’ambitions sur la Côte Basque. Pour respecter les traditions locales, c’est sous un déluge que va se dérouler le 1er match des Gitans. Trempés jusqu’aux os dès l’échauffement (le refroidissement généralisé serait plus exact…), les Gitans attaquent leur tournoi par la face Nord : leur 1er adversaire est Centrale Lille, multi-vainqueur du BARGE les années précédentes… c’est du lourd en face, et comme seul le 1er de chaque poule passera en demi-finale : pas de droit à l’erreur ! Un casting Gitan de haut vol. O Le déluge du premier match Malgré une envie de tous les instants, les ambitions gitanes de jeu ouvert, de doubles croisées et de chisteras dans la course s’accordent mal aux conditions de jeu, et à la savonnette qu’est devenue le ballon… Pif, paf, 2 interceptions, 2 essais en contre, et 0-10 au marquoir à la mi-temps… Aïe ! Grosse remontée de pendule la mi-temps : on n’a pas fait tout ça pour que ça s’arrête au bout d’un quart d’heure, quand même ! Alors les Gitans deviennent amphibies, adaptent leur jeu au déluge qui se transforme en orage de grêle, plaquent à tour de bras, pressent, mettent la main sur la savonnette… et reviennent au score : un 1er essai transformé, 7-10, un 2ème essai, re-transformé, 14-10, et puis une fin de match aux barbelés pour ne rien laisser passer. Premier match, premier défi, première victoire… rien n’est encore fait mais tout reste ouvert ! Détente entre deux Ce qui ne reste pas ouvert, en revanche, ce sont les terrains basques. Les jardiniers de la mairie de Bayonne se sont réveillés pendant le match du Gitan, et tous les matches sont remis au lendemain. Les Gitans vont alors donner une première démonstration de leur adaptabilité légendaire : puisqu’une après-midi libre se profile, toute l’équipe décide de s’affranchir de l’officiel symposium « Rugby & Management », et montent au débotté un contre-symposium sur un thème d’avenir : « Vin blanc & Sport de Haut Niveau ». Animé sous un soleil timide dans un établissement de bord de mer à la réputation impeccable, ce contre-symposium voit ainsi les Gitans passer quelques heures à se retrouver, à se (re)découvrir, à créer ou renforcer les liens qui sont indispensables à la réussite de toute équipe de rugby -y compris lors d’un bain de minuit (de 18h) dans une mer démontée ! Soirée tranquille ensuite, et couvre-feu pour tout le monde, largement favorisé par les bakchichs passés par notre avisé capitaine à tous les videurs de boîte de la Côte Basque… Le message est clair : « Ce soir, on se couche tôt, demain on joue, on gagne et ensuite on fera la fête ». Le Gitan en finale D.R. La journée du samedi recommence… sous la pluie. Terrains tristement impraticables à 46 ESCP-EAP MAGAZINE N° 122 - Janvier 2009
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