ESCP-EAP Mag - n°122 - Janvier 2009 - 22

Focus Plonger pour mieux rebondir D.R. Par Jérôme NALLIOD-IZACARD [92] A ujourd’hui Directeur Marketing de Pâtisseries Gourmandes, son passé sportif de plongeon à haut niveau transparaît dans sa façon de diriger ses équipes et de vivre son métier au quotidien. Récit d’une reconversion réussie. J’ai pratiqué le plongeon (tremplin 3 mètres) à un haut niveau, de 1982 (équipe de France Cadets à 16 ans, lycéen en seconde) à 1994 (équipe de France Senior à 28 ans, Assistant chef de produit marketing chez Nestlé), soit une double vie licite pendant près de quinze ans, entre le chlore et l’école, entre l’INSEP et ESCP, puis entre les gâteaux glacés et les blessures. Cette discipline, bien que l’une des plus anciennes inscrites au programme des JO, souffrait déjà en France d’une absence de professionnalisme qui me laissait peu d’espoir de vivre un jour de mon activité en tant qu’athlète et offrait seulement quelques rares perspectives d’entraîneur ou de maîtrenageur après ma carrière, peu attractives à mon goût. À la quête du Graal Très tôt, j’ai réalisé que le sport de haut niveau, c’est une pratique de haut niveau pour tous mais des résultats de haut niveau seulement pour certains. Alors quelles perspectives après une carrière sportive ? Une vie professionnelle pauvre parce que sacrifiée à la quête Viser des objectifs ambitieux, s’adapter, prendre des risques. D.R. d’un Graal très aléatoire et ce, pendant un temps habituellement consacré à l’apprentissage d’un métier ? Ce n’est pas tant la crainte de me retrouver à surveiller les bassins en claquettes qui m’a conduit à toujours vouloir combiner sport et études, mais bien la prise de conscience progressive, au fil des ans et des compétitions, que je devais absolument me doter de compétences professionnelles solides pour retrouver dans mon futur métier des défis à la hauteur de ceux rencontrés durant ma carrière sportive : viser des objectifs ambitieux, m’adapter à de nouvelles situations, prendre des risques calculés, persévérer, progresser. Pourtant ce choix était paradoxal car en le faisant je prenais aussi le pari de ne pas me consacrer entièrement au plongeon et de diminuer ainsi mes chances de réussite sportive. Mais je n’ai jamais regretté un seul instant mon choix. De la méthodologie En 1988, j’ai participé aux JO de Séoul. Si cette participation ne fut pas mémorable sur le plan sportif (24ème), elle reste d’abord un moment fort dans ma mémoire et surtout un moment charnière de ma vie sportive, personnelle et professionnelle, comme un déclic. En 1989, un nouveau titre national et une place de 8ème aux Championnats d’Europe, puis une médaille de bronze aux Coupes d’Europe de 89, 90 et 91. Mais surtout, j’avais goûté au plaisir de faire partie d’une élite (274 sélectionnés sur 10 000 pré-sélectionnés), de côtoyer des personnes talentueuses, combatives et très souvent exceptionnelles. Ce mois coréen m’avait conforté dans l’idée que j’étais capable, moi aussi, de tout mettre en oeuvre pour atteindre un objectif ambitieux et faire des choses rares, à condition de reproduire 22 ESCP-EAP MAGAZINE N° 122 - Janvier 2009

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