ESCP-EAP Mag - n°122 - Janvier 2009 - 21

Business Entre vents et marées Par Marc AUDINEAU [97] D.R. A ncien SHN en voile, Marc a dû tirer des deux bords pour arriver à son but : devenir Directeur de la Communication du Groupe immobilier Foncia. Il a su naviguer entre études, sport et entreprise et explique sa démarche. J’ai pratiqué la voile à haut niveau de 1988 (17 ans) à 2004 (33 ans), avec en tête la conviction qu’il faudrait naviguer mais également préparer l’avenir de terrien. Je savais qu’il était essentiel de s’ouvrir à autre chose que son sport pour ne pas se trouver démuni une fois sorti de ce monde parallèle. Il est tellement facile de se couper de la réalité de la vie dans l’univers de SHN. On est cocooné par un « staff » d’encadrement (entraîneurs, kinés), et entouré par les autres athlètes qui vivent cette même vie, passant d’une compétition à une autre, d’un entraînement à la préparation physique, etc. On n’a qu’une idée en tête, un seul objectif : performer. Le sport de haut niveau demande de nombreux sacrifices pour y arriver, mais peu d’élus se retrouvent sur la plus haute marche. J’ai cependant toujours eu conscience qu’il faudrait se doter de solides « armes » pour pouvoir rebondir une fois la page sportive tournée. J’étais également persuadé, qu’en tant que SHN, nous avions toutes les qualités requises : gestion de la performance, capacité à travailler en équipe, détermination, organisation, gestion du stress… pour réussir dans le monde de l’entreprise à condition d’acquérir les compétences nécessaires. Un sevrage difficile À l’heure de la transition nous avons tous connu le blues post-sportif. On ne peut l’éviter, c’est physique, hormonal. Le sportif connaît des montées d’adrénaline, des émotions fortes, tout au long de sa carrière. Le sport devient alors un peu comme une drogue. Et le sevrage est d’autant plus pénible que la transition est brutale. Plusieurs facteurs sont essentiels à une transition en douceur. La formation mise en place par ESCP-EAP permet d’acquérir des compétences pour pouvoir être à la hauteur des défis rencontrés en entreprise et lever le doute quant à ses capacités professionnelles. Le dosage entre études et formation est propre à chacun. L’important est de trouver un équilibre. Le sportif carbure à la confiance, lorsqu’elle est présente, il peut soulever des montagnes ! C’est un élément important du puzzle pour une reconversion réussie. La méconnaissance du monde de l’entreprise met le sportif dans une position de faiblesse. Pour y remédier, il est important d’aller au contact de ceux qui sont déjà dans leur « deuxième vie » pour reccueillir leurs témoignages sur les difficultés rencontrées. Faire tomber les barrières et les idées reçues est essentiel. Une reconversion en deux temps Après avoir mené de front sport de haut niveau et études, avec une priorité pour ces dernières, j’ai décidé de mettre le cap sur les J.O. une fois mon diplôme en poche. En 2000, n°1 mondial depuis 3 ans au classement mondial, favori pour le podium à Sydney, je n’avais pas préparé une fin de carrière en queue de poisson mais une blessure viendra me barrer la porte des JO. J’ai tourné la page à ce moment… un peu brutalement. Je suis alors entré sur le marché du travail dans le marketing sportif pour allier ma passion du sport et mes études. J’ai d’abord travaillé à la communication et marketing du Défi français pour la Coupe de l’America, le Défi Areva, du nom de son sponsor principal. Aller au bout de ses rêves Mais après presque 2 ans de reconversion, je gardais une frustration, un goût d’inachevé : ne pas être allé au bout de mes rêves. Un défi s’est alors imposé à moi en 2003 : pourquoi ne pas tenter un retour pour une qualification aux JO d’Athènes en 2004 ? Tout mon entourage me le déconseillait, redoutant pour moi une reconversion encore plus difficile ensuite. Et malgré tout, j’ai décidé de relever le défi et j’ai réussi mon pari : revenir au meilleur niveau en une petite année, avec à la clef une médaille de bronze aux championnats d’Europe mais surtout une participation aux JO d’Athènes. La suite fût beaucoup plus simple. Après l’échéance des Jeux passée, fort de mon expérience du monde de l’entreprise, j’ai pu rapidement retrouver du travail. J’étais beaucoup mieux préparé à ce deuxième plongeon dans la vie active. J’ai pu très vite mettre mon expérience au service de mes nouvelles missions. l 21 D.R. ESCP-EAP MAGAZINE N° 122 - Janvier 2009

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