ESCP-EAP Mag - n°119 - Juillet 2008 - 32

Entretiens Systèmes d’information Du sur-mesure face à la compétitivité Christophe AMOUROUX [MSY 95] Partner chez CSC, cet Ancien de l’École -en charge de l’offre business solution CRM- revient sur les évolutions des systèmes d’information tout en évoquant les mutations du métier de consultant. Les entreprises se trouvent confrontées à un environnement de plus en plus concurrentiel induit par la mondialisation. Comment peuvent-elles se différencier ? Les organisations doivent être plus innovantes, plus agiles et plus rapides que leurs concurrents pour se différencier. Dans cette conjoncture, les systèmes d’information sont un levier intéressant pour améliorer la compétitivité des entreprises. Ces dernières sont ainsi en mesure de réduire leur « time to market » tout en maîtrisant leurs coûts d’exploitation. Comment les systèmes ont-ils évolué afin de mieux répondre au besoin des entreprises de se démarquer ? Au regard des récentes mutations, des solutions de plus en plus personnalisables ont émergé. En fournissant des progiciels très paramétrables et nécessitant peu de maintenance, les éditeurs ont rompu avec la rigidité des ERP dites de « première génération ». Aujourd’hui, les entreprises sont donc en mesure de construire des systèmes d’information plus souples et plus évolutifs, permettant de coller au plus près aux attentes de leurs marchés. Peut-on en conclure que votre métier de consultant en systèmes d’information a pris une nouvelle dimension au regard de ces mutations ? Auparavant, notre rôle se bornait à faire fonctionner un système dans un environnement relativement rigide et cette situation était parfois frustrante. La personnalisation des solutions donne un nouvel élan à notre métier puisque nous avons désormais la tâche de concevoir des systèmes qui intègrent toutes les spécificités métiers de nos clients. Cette nouvelle donne induit le développement d’une compétence extra-technique : une réelle maîtrise des enjeux et spécificités économiques propres à l’environnement de nos clients. Pour tirer le maximum de bénéfices de ces solutions, nos consultants doivent donc s’appuyer sur une compétence métier en plus de leurs compétences système et gestion de projet. Il s’agit d’un vrai tournant pour notre métier. 32 ESCP-EAP MAGAZINE N° 119 - Juillet 2008 Comment votre Groupe intègre-t-il les nouvelles exigences des marchés et les évolutions des systèmes ? Le degré d’exigence de nos clients et la réduction des délais de mise en œuvre rendent les projets de plus en plus complexes. Notre niveau d’engagement s’en trouve, par conséquent, démultiplié. Pour relever ces défis, l’une de nos spécificités consiste à faire converger toutes nos expertises métiers pour délivrer à nos clients des « business solutions » répondant à leurs enjeux. À l’adresse des jeunes diplômés de grandes écoles de commerce comme ESCP-EAP, nous cherchons/ mobilisons des talents stimulés par cette complexité et qui participent à la polyvalence des équipes. La taille importante des projets offre par ailleurs à de jeunes diplômés la possibilité de développer rapidement une compétence en matière de management d’équipe. Pourriez-vous illustrer votre propos ? Citons la création d’une « Business Solution » pour répondre aux besoins d’un marché émergent, celui des services à la personne (aide à domicile, garde d’enfants, soutien scolaire). Dans le cadre de la loi Borloo, le gouvernement a en effet, fait appel à de grands groupes pour jouer un rôle d’intermédiation entre clients et prestataires, et ainsi favoriser la création d’emploi. Nouveauté oblige, la compétence métier et les « bonnes pratiques » s’affinent au fur et à mesure, d’où un investissement particulier de nos consultants. C’est en travaillant à la fois sur l’organisation, les processus et les systèmes d’information que nous pouvons aujourd’hui apporter une solution globale aux acteurs de ce secteur. En 2007, vous avez recruté 700 nouveaux talents. Qu’en est-il pour 2008 ? Afin de supporter une croissance organique de 20 % –quand le marché français du conseil progresse lui de 6 %– CSC recrutera tout autant en 2008. C’est un objectif ambitieux mais réaliste car nous avons l’ossature pour encadrer ces nouveaux collaborateurs, jeunes diplômés ou confirmés, et favoriser leur épanouissement professionnel. l Propos recueillis par Emilie Vidaud

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