ESCP-EAP Mag - n°119 - Juillet 2008 - 28

Entretiens Banque d’affaires Coverage : une nouvelle source de créativité Frank BERVILLÉ [92] et Virginie GROUSELLE [92] Spécialisée dans les activités de Banque de Financement et d’Investissement (BFI), Calyon, filiale du Groupe Crédit Agricole, permet à ses collaborateurs de profiter de multiples opportunités de carrière grâce à sa dimension internationale et la variété de ses métiers. L’activité Coverage regroupe l’ensemble des responsables de relations grandes entreprises, fonds de Private Equity et institutionnels, donnant ainsi aux clients un point d’entrée privilégié pour l’ensemble des métiers spécialisés. Virginie GROUSELLE et Frank BERVILLÉ, tous deux diplômés de l’École, évoquent leur métier. Comment avez-vous évolué vers des fonctions de Coverage clientèle ? Y at-il un chemin tout tracé pour faire ce métier ? FB : À ma sortie de l’École, j’ai effectué un VSN (équivalent du VIE) pour la Banque Indosuez au Kenya puis j’ai continué à travailler au sein de la même banque à l’Inspection Générale pendant 5 ans avant d’exercer une activité de « Coverage », en tant que Responsable de la relation avec de grands clients entreprises (appelé « Senior Banker » dans le jargon des banques). Plus généralement, il n’y a pas vraiment de chemin tracé vers le Coverage mais il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance de la banque et de ses produits. C’est un poste qui vient souvent après une première expérience dans d’autres métiers de la banque (marchés de capitaux, M&A, Inspection, etc.). VG : Pour ma part, après l’École, j’ai également commencé chez Indosuez à l’Inspection Générale avant de rejoindre la Syndication de Crédits pendant 2 ans. J’ai ensuite choisi d’aller vers le Coverage, d’abord sur les entreprises « upper mid cap » et plus récemment sur les fonds de Private Equity. Outre une bonne connaissance des métiers de la Banque, le Coverage demande d’être à l’écoute des besoins de son client, de comprendre ses problématiques afin de pouvoir lui proposer des solutions adaptées, innovantes et compétitives. Il faut faire preuve, de persévérance et de persuasion pour mobiliser les équipes d’experts sur de nouveaux sujets et de créativité pour susciter un intérêt neuf chez nos clients par rapport aux produits de nos concurrents. Que vous a apporté ESCP-EAP dans l’évolution de vos carrières respectives ? VG : Outre l’enseignement théorique, nous avons bénéficié d’une approche pratique via des études de cas enrichies par des interviews avec des responsables d’entreprises. L’École nous a incités à multiplier les contacts avec des professionnels et à travailler en groupe. Les qualités relationnelles et la conduite de projet en équipe sont au cœur du quotidien de notre métier de Coverage. Aujourd’hui, ESCP-EAP se révèle être encore plus 28 ESCP-EAP MAGAZINE N° 119 - Juillet 2008 attractive grâce à son cursus international : un atout indéniable pour rejoindre Calyon. Calyon est l’une des premières banques d’affaires françaises. Quels sont vos atouts ? FB : Calyon se positionne dans le top 3 des BFI françaises. Je pense que nous le devons entre autres à l’esprit d’équipe, à l’expertise, au dynamisme des équipes, mais aussi à la puissance financière de notre maison mère, le groupe Crédit Agricole. Calyon compte également parmi les premières BFI en Europe et notre dispositif international –présence dans 58 pays– nous permet d’accompagner nos grands clients dans le monde entier. Quel a été l’impact de la crise des subprimes sur vos clients et sur votre métier de banquier ? FB : Les grandes entreprises avec lesquelles je travaille se portent bien et n’ont pas été vraiment touchées par la crise financière qui frappe les banques depuis l’été dernier. À part quelques exceptions, la plupart des grandes entreprises n’ont pas eu à lever des financements importants au cours des derniers mois, donc elles ont été assez épargnées. Le seul impact « visible » de la crise a été la baisse du cours de la bourse, mais les fondamentaux restent très solides. La baisse du dollar a également pénalisé fortement certains exportateurs depuis le début de l’année, notamment dans le secteur aéronautique. Enfin, j’observe une plus grande prudence de mes clients dans leur politique d’acquisition de sociétés. Ils préfèrent étudier aujourd’hui des cibles de taille moyenne (plus faciles à financer) que des très grosses cibles. VG : Les fonds de Private Equity sont moins présents sur les acquisitions de grosse taille (plus d’un milliard d’euros) depuis l’été 2007 en raison de la rareté des financements. La crise des subprimes a donc entraîné un recentrage sur des opérations « mid cap ». Nous sommes néanmoins toujours actifs grâce aux relations durables du groupe Crédit Agricole avec ses clients, tant en conseil en fusionsacquisitions qu’en financement LBO. Calyon reste ainsi prêt à soutenir de plus larges transactions de qualité. l Propos recueillis par Juliette Loir

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