ESCP-EAP Mag - n°119 - Juillet 2008 - 27

Business Performance s’interroge sur la mise en place d’un substainable management adéquat G. Nurdin « Spin Ethic ». cultures différentes, un objectif commun de réussir ensemble, une culture de la qualité et une fierté partagée par tous de travailler sur le programme Ariane. Tout cela aboutit naturellement à une culture de l’audace et de l’innovation. Je crois que c’est là que j’ai vécu le management durable ou construire dans la durée. Mon expérience de la conduite du changement dans le conseil par la suite, m’a dotée d’une forte sensibilité aux enjeux systémiques et collectifs. La réussite, la performance, la capacité à fabriquer de la diversité et de l’innovation est systémique et nous travaillons sur tous ces facteurs de performance. GN : L’entreprise est à l’alpha et à l’oméga de la chaîne causale du sustainable development : non seulement par ses modes de production, partie la plus visible, mais surtout par les schémas et comportements de consommation et life styles qu’elle induit, projette et conduit ainsi que par les modes de management, les structures organisationnelles et les attitudes qu’elle impose. La question est donc : l’entreprise a t-elle en place un sustainable management adéquat, est-elle tendue vers une enduring performance ? La réponse à cette question est aujourd’hui globalement négative, mais des exemples précurseurs existent comme Toyota, Scania, et d’autres. C’est cette démarche que propose SpinEthic Performance, et ce, pour des entreprises de toute taille. Georges Nurdin ESCP-EAP, MBA, Docteur ès Sciences économiques. Fellow of the Institute of Directors. Co-auteur de la Méthode MBM (Éditions d’Organisation) , Shingo Prize aux USA, et auteur de International Business Controlling and Governance (Elsevier). Directeur Associé de SpinEthic Performance. À quelles difficultés vous heurtezvous ? « Spin Ethic se situe à l’intersection de trois lignes de force majeures : le développement durable, la performance durable et la diversité culturelle ». GN : Parmi les principales : l’absence générale de sens de l’urgence dans les Boards, l’hyper financiarisation de l’entreprise liée à l’hyper court-termisme ambiant. 67 % des actions cotées à New York sont dans les mains d’investisseurs institutionnels contre moins de 1 % en 1950 ! Plus important encore est le manque d’outils managériaux adéquats pour passer à l’action. Mais ces obstacles ne sont pas insurmontables. L’effort réside dans le changement de regard, de grille d’analyse, et de formation interne qui doit jouer tout son rôle. C’est en procédant ainsi que j’ai mené neuf opérations internationales de ce type en Allemagne, UK, Brésil, Afrique du Sud, Suisse, Moyen-Orient, Russie, Chine, en améliorant leurs performances pérennes de l’ordre de 8 milliards d’euros. J’ai à l’esprit la Scania Academia do Brasil que j’ai montée pour ce groupe suédois constructeur de poids lourds qui prônait le Management by Means-MBM, en opposition au Management by Results. Cette démarche a permis non seulement d’augmenter substantiellement la performance globale du groupe pour toute l’Amérique Latine, mais aussi de positionner un modèle environnemental au niveau managérial et opérationnel : un bel exemple d’eco-efficiency. CP : Il faut effectuer un vrai travail culturel qui ne se décrète pas. Et ce n’est pas toujours facile de réussir dans le brûlot de l’action. Je suis convaincue de l’importance de la formation pour faire émerger un référentiel, des réflexes, une culture, des valeurs communes. C’est la raison pour laquelle SpinEthic Performance propose aux entreprises les formations appropriées par le biais principalement d’universités d’entreprises et de séminaires intra… Quelle est la spécificité de la démarche de SpinEthic ? Nous avons construit, à partir de nos expériences communes et recherches, un modèle de diagnostic permettant de situer une organisation par rapport à ses enjeux. Nous sommes à même de décliner une démarche spécifique pour les Boards et leurs directions en termes de stratégie, marketing, commerciale, financière, RH, logistique et production. l ESCP-EAP MAGAZINE N° 119 - Juillet 2008

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