ESCP-EAP Mag - n°119 - Juillet 2008 - 23

Business Du contrôle au partage Par Véronique TOUZAN [92 BE] e métier de Contrôleur peut recouvrer différentes facettes. Véronique sait de quoi elle parle puisqu’elle l’a exercé à la Redoute, et aujourd’hui chez Finaref tout en enseignant parallèlement. Originaire de Toulouse elle est installée dans la Métropole lilloise depuis 13 ans et ne le regrette pas. C’est une proposition de poste de la Redoute qui m’a fait poser mes valises en 1995 dans cette région dont je ne connaissais pratiquement rien. Les clichés plutôt négatifs véhiculés sur le Nord n’ont pas eu raison de ma motivation d’autant plus que grâce à l’EAP, j’avais pu « bourlinguer » à Paris, en Angleterre, en Allemagne et même en Thaïlande. L’ouverture d’esprit que j’avais ainsi acquise a donc grandement facilité mon éloignement de mon Sud-Ouest natal pourtant très attractif. J’ai donc fait mes débuts comme Contrôleur de gestion à La Redoute où je suis restée pendant 4 ans. Entre-temps, La Redoute était devenue un acteur majeur de la vente à distance en acquérant le groupe Brylane aux États-Unis ou Ellos en Scandinavie, ce qui a donné naissance à la fin des années 1990 au groupe Redcats. Celui-ci emploie aujourd’hui 22 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d’€. L cier et opérationnel et depuis 2 ans, en contrôle permanent. Créée il y a près de 40 ans par La Redoute, Finaref avec ses 1 450 collaborateurs est une société financière qui commercialise du crédit à la consommation et des produits d’assurances. Son chiffre d’affaires (ou Produit Net Bancaire) est de 713 millions d’€ en 2007. Comme d’autres acteurs majeurs de ce secteur tels que Cofidis, filiale des 3 Suisses, Finaref est donc une émanation de la grande distribution. Cédée par PPR en 2003, elle est devenue une filiale de Crédit Agricole S.A. au même titre que Sofinco. Contrôler pour améliorer Toujours mieux rebondir « Parallèlement à mon activité professionnelle principale chez Finaref, j’interviens à l’école de commerce l’IÉSEG ». Au bout de 4 ans, je n’ai eu aucune difficulté à changer d’entreprise tout en restant dans la région que j’avais définitivement adoptée puisque j’y ai rencontré mon conjoint, originaire de Picardie. Chez Castomara, j’ai participé à la construction du nouveau groupe de 40 000 personnes et de 9 milliards d’€ de CA en mettant en place les systèmes de reporting et de consolidation jusqu’au rachat de la société par le Groupe britannique Kingfisher en 2003. Finaref où je travaille depuis 4 ans m’a permis de rebondir avec succès en m’offrant l’opportunité d’exercer plusieurs postes dans le domaine du contrôle de gestion finan- Le métier de contrôle permanent que j’exerce actuellement et dont on a beaucoup entendu parler en début d’année avec l’affaire de la Société Générale provient d’une obligation réglementaire pour les banques et sociétés financières de mettre sous contrôle leurs activités. En effet, les pouvoirs publics se doivent d’intervenir afin de réguler le secteur bancaire et limiter les risques systémiques majeurs (Règlement CRBF 97-02, Accords Bâle 2). L’enjeu de mon métier est de convaincre les opérationnels récalcitrants de l’intérêt de renforcer leurs contrôles pour la maîtrise des risques et ainsi de transformer une contrainte réglementaire en réelle opportunité d’amélioration de la qualité des prestations. Parallèlement à mon activité professionnelle principale chez Finaref, j’interviens régulièrement à l’école de commerce, l’IÉSEG, depuis 4 ans pour enseigner dans la filière « Audit et contrôle de gestion », ce qui me permet d’alterner théorie et pratique et de transmettre ainsi aux étudiants tout l’intérêt que je porte à mon métier. Avec son programme en 5 ans après le bac, dont le diplôme est visé par l’État et revêtu du grade national de master, l’IÉSEG appartient à l’Institut Catholique de Lille, autre grande institution qui emploie plus de 3 000 personnes. L’IÉSEG, qui vient également d’ouvrir un campus à Paris accueillera 500 étudiants de première année à la rentrée prochaine. Ainsi, ce qui fait pour moi le principal attrait de cette région, c’est de pouvoir bénéficier de réelles opportunités professionnelles, notamment dans des grands groupes internationaux tout en profitant d’une qualité de vie provinciale. l ESCP-EAP MAGAZINE N° 119 - Juillet 2008

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