ESCP-EAP Mag - n°118 - Mai 2008 - 35

Conseil Le mariage réussi de la santé et de la stratégie Olivier WIERZBA [97] Son diplôme de l’ESCP en poche, Olivier WIERZBA rejoint, en 1998, les rangs de Boston Consulting Group (BCG), un cabinet de conseil en stratégie. Après avoir fait ses classes dans les secteurs de l’automobile, de la finance et du tourisme, il se spécialise dans le domaine de la santé. Itinéraire d’un parcours atypique. Pourquoi avoir choisi, en tant que consultant, le domaine de la santé ? C’est un peu par hasard que je me suis spécialisé dans le secteur de la santé. Après 2 ans au BCG, j’ai été transféré pendant 4 ans au bureau de New York. La diversité et la richesse des problématiques que l’on rencontre dans ce secteur, le côté très international des clients m’ont donné l’envie de me concentrer plus particulièrement sur cette industrie. Être consultant dans un cabinet de conseil en stratégie, c’est avoir l’opportunité de travailler sur les problématiques de direction générale les plus compliquées, pour des clients expérimentés et exigeants. Notre quotidien est rythmé par des entretiens avec nos clients, leurs fournisseurs, des analyses de données, des brainstormings, des recherches d’analogies, etc. Le secteur de la santé est si riche et si changeant qu’en faisant tout cela, on apprend et génère des idées différentes tous les jours. L’accent mis sur l’expérience internationale est-il un atout pour le développement professionnel, en particulier pour les jeunes diplômés ? Le réseau et notre volonté d’offrir des parcours individualisés et internationaux aux consultants permettent effectivement d’avoir une exposition internationale rapidement. Elle peut prendre la forme d’une participation à un projet réalisé par un autre bureau (pour une durée de 3 à 6 mois), d’un transfert temporaire (il existe des programmes d’échange « Ambassadeur » ou « Associate Abroad » au niveau mondial) ou permanent. Ce rayonnement international est très important, encore plus qu’hier, car la plupart de nos clients vivent ou ont vécu cette exposition. Elle nous permet en plus d’apporter des perspectives fortement diversifiées à nos clients. Votre mission est d’aider les grandes entreprises à créer un avantage concurrentiel durable. Comment cela se traduit-il dans le domaine de la santé ? L’avantage concurrentiel peut se construire par la mise en œuvre de multiples leviers. D’un point de vue stratégique, nous travaillons avec nos clients à la définition de nouveaux modèles commerciaux, à l’évaluation de modèles alternatifs de recherche et développement, aux opportunités de bien tirer partie de la croissance et des ressources des pays émergents ou encore aux réponses potentielles aux évolutions des contraintes réglementaires. D’un point de vue opérationnel, nous aidons nos clients à identifier et mettre en œuvre les opportunités d’être plus performants et cela aussi peut créer des avantages concurrentiels : amener des produits plus rapidement sur le marché, mieux comprendre les attentes des clients au sens large et offrir des produits plus adaptés, etc. Que diriez-vous aux jeunes diplômés désireux d’intégrer un cabinet de conseil en stratégie ? Y-a-t-il un profil type ? Il y a un mix relativement équilibré entre diplômés d’école d’ingénieur, de commerce mais aussi des profils moins classiques comme des docteurs en médecine ou en sciences ou encore des diplômés de Sciences-po ou de l’ENA. Il n’y a pas de profil type. Diplômé moi-même de l’ESCP, je pense que la culture des ESCP-EAP en général, plus humbles, plus internationaux peut-être, curieux, rigoureux est très en ligne avec la culture d’un cabinet de conseil en stratégie comme le nôtre. De nombreux cabinets de conseil en stratégie ont vu le jour ces dernières années. Comment se distinguer ? Il faut démontrer que les solutions que vous apportez sont innovantes et ont un impact fort. Il faut aussi faire preuve de courage pour aider nos clients à prendre des décisions difficiles et différentes de celles qu’ils prennent tous les jours. Enfin, il faut savoir travailler de façon très collaborative. Pour les consultants, c’est un challenge continu et stimulant et un apprentissage qui ne s’arrête jamais. l Propos recueillis par Juliette Loir ESCP-EAP MAGAZINE N° 118 - Mai 2008

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