ESCP-EAP Mag - n°118 - Mai 2008 - 34

Entretiens Conseil Comprendre l’entreprise avant tout Caroline TROLLER [01] Elle est sûrement l’une des rares de sa promotion à s’être orientée dans l’audit et le conseil de système d’information. Pourtant, quand elle évoque son métier, Caroline TROLLER ne semble pas avoir tourné le dos à sa formation. Au contraire. Pour cette consultante senior SAP chez CSC depuis 2001, son métier, au cœur de la stratégie de l’entreprise, est encore trop ignoré par les étudiants des écoles de commerce et mérite d’être découvert. Le secteur du conseil des systèmes d’informations est rarement convoité par les étudiants des écoles de commerce. Quel regard portez-vous sur ce constat ? Je regrette cette situation car je suis convaincue que ma formation a été un vrai atout dans mon métier. Le conseil en systèmes d’information est assez proche de l’audit financier et du conseil « métier ». Les compétences requises sont similaires : identification et compréhension des besoins, structuration de l’information, re-engeneering et mise en œuvre de solutions destinées à fluidifier le cheminement de l’information, conduite du changement. Au final, avoir une compétence technique permet de justifier d’une valeur ajoutée aux clients dès la sortie de l’École, tandis que la qualité de notre « conseil métier » et de notre management progresse au fil de nos expériences. Le métier souffre encore d’un déficit d’image auprès des écoles de commerce, car il est souvent réduit à cette dimension technique, certes importante, mais pas déterminante pour intégrer le secteur : les compétences techniques s’acquièrent grâce aux formations proposées en interne et à notre investissement personnel sur le terrain. La porte est donc ouverte aux diplômés des écoles de commerce, parfaitement formés au monde des entreprises. Votre sensibilité pour le secteur étaitelle antérieure à votre formation ? Elle s’est confirmée progressivement au cours de mes études qui se sont achevées en pleine explosion de la bulle Internet. Ma majeure « Innover et Entreprendre » et mon stage d’audit SI chez Arthur Andersen ont joué des rôles déterminants dans mon orientation professionnelle. Après trois mois de stage où j’ai réalisé des audits informatiques, j’ai été séduite et j’ai décidé de poursuivre dans cette voie. Parmi les nombreux ingénieurs que compte l’entreprise, de quels atouts les diplômés des écoles de commerce disposent-ils ? Notre formation généraliste et notre vision globale des problématiques des entreprises sont indéniablement de précieux atouts. En outre, les étudiants d’écoles de commerce disposent souvent d’une très bonne appétence à la communication et sont très à l’aise dans le cadre des contacts clients. À terme, ce métier conduit souvent vers un poste de manager et la gestion d’équipe est une des qualités auxquelles nous sommes sensibilisés tout au long de nos études. Enfin, le mode projet auquel nous sommes préparés pendant notre formation est un excellent atout pour évoluer et s’épanouir dans ce métier. CSC est fortement imprégné par la culture du résultat. Quel impact cette quête de l’excellence a-t-elle sur la gestion des carrières des collaborateurs ? La culture du résultat génère un fort investissement des collaborateurs dont l’implication et la motivation sont régulièrement évaluées aussi bien dans le cadre des projets, qu’au cours des entretiens annuels qui permettent à chacun de se situer dans la conduite des missions. En interne, cette exigence est également reconnue au niveau mondial tous les ans, à l’occasion de la remise des « CSC technical awards for excellence », où les membres des projets lauréats sont invités aux États-unis. L’occasion pour de nombreux collaborateurs de présenter les dernières innovations et les publications relatives à notre secteur d’activité. Enfin, dernier niveau de stimulation : la Business Unit au sein de laquelle les collaborateurs échangent leurs expériences. Notre culture, encourage la mobilité en France et à l’international. En sept ans, mes responsabilités ont évolué à chaque nouveau projet, entre la France, l’Angleterre et l’Allemagne, au sein d’un des leaders mondiaux dans le conseil, l’intégration de solutions et de systèmes d’information. l Propos recueillis par Gaëlle Atlan-Akerman ESCP-EAP MAGAZINE N° 118 - Mai 2008

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