ESCP-EAP Mag - n°117 - Mars 2008 - 9

EURS VOYAGES PUBLICATIONS CAMPUS ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE MANAGEM des décennies de baisse. La hausse a des raisons conjoncturelles : les difficultés climatiques et les stocks mondiaux au plus bas, mais aussi des raisons structurelles : les besoins alimentaires en forte croissance des pays émergents comme l’Inde et la Chine. Leurs populations consomment différemment. Cela donne une perspective nouvelle aux politiques agricoles qui vont devoir gérer de nouveaux problèmes comme la spéculation sur les denrées. Nous aurons besoin d’outils de protection et de régulation. Et il va falloir aussi produire davantage. La raison du métier d’agriculteur, produire pour nourrir, redevient d’actualité après avoir été contestée. Il va aussi falloir produire différemment, efficacement et durablement. cole et environnementale, de défis alimentaires que se situe la question des OGM qui augmentent les rendements, évitent des pesticides mais semblent comporter des risques et poser des interrogations pour l’environnement. Il est donc nécessaire d’aborder cette question objectivement. Aucune recherche, aucune nouvelle technologie, aucune avancée de la science n’est exempte de questions. Il faut donc savoir raison garder. D.R. la préservation de l’environnement en s’appuyant sur le renforcement de la connaissance scientifique, sur l’état de la ressource et sur l’amélioration de la sélectivité des engins de pêche ; c’est ainsi que l’on modernisera, restructurera et assurera la viabilité économique de la pêche française. Enfin, ce plan se doit de renforcer la sécurité des marins pêcheurs avec notamment l’obligation d’une balise individuelle de positionnement. J’espère que l’on évitera ainsi des catastrophes aussi terribles que celles que nous venons de connaître. Quelles sont vos ambitions européennes personnelles ? Je suis définitivement patriote et résolument européen. Pour moi, la France et l’Europe vont ensemble. Le choix se situe entre une Europe sous influence, sous-traitante ou une Europe indépendante et européenne. En 2009 je voudrai que commence pour moi un nouveau temps d’action européen. Je veux me présenter aux élections européennes dans la grande région du Sud-Est qui regroupe la région Rhône-Alpes, PACA et la Corse. En décidant d’interdire en France la culture de l’OGM MON810, en déclenchant la clause de sauvegarde auprès de Bruxelles, ne proclamons-nous pas la mort des technologies végétales ? Le 11 janvier 2008, le gouvernement a considéré, au vu des conclusions de l’avis du comité de préfiguration de la Haute Autorité sur les OGM, qu’il existait plusieurs faits nouveaux, mettant en évidence le fait que le maïs génétiquement modifié MON810 était susceptible de présenter des risques sérieux pour l’environnement. Il a engagé la procédure contradictoire afin de déposer une clause de sauvegarde sur la culture du maïs génétiquement modifié MON810, jusqu’à la réévaluation par les instances européennes de l’autorisation de commercialisation de cet OGM. En conséquence, j’ai signé un arrêté suspendant sa mise en culture. Nous avons ainsi concrétisé l’engagement fort pris lors du Grenelle de l’environnement en novembre 2007. Nous fermons donc temporairement la porte à un OGM (le MON810), mais nous ne fermons pas définitivement la porte aux autres car nous devons préserver notre capacité de recherche. En effet, la recherche sur les OGM, y compris en pleins champs, est nécessaire, à des fins industrielles, agricoles, nutritionnelles ou thérapeutiques. Il faut, petit à petit, que l’on aboutisse sur cette question à un débat plus rationnel et moins passionné. La raison doit l’emporter sur la passion. C’est dans ce contexte de réchauffement climatique, de développement durable, de nouvelles pratiques agri- Vous avez écrit plusieurs ouvrages, et récemment : « L’atlas pour un monde moderne ». L’écriture vous aide t-elle à « être un passeur », qui dit ses convictions ? Je suis partisan du volontarisme en politique. L’homme politique a des idées, une parole, un budget à gérer (l’argent du contribuable), et son objectif est, avec tous ces ingrédients, de défendre l’intérêt commun, vers un bonheur collectif. Il est donc de sa responsabilité et de son devoir, en fin de mandat de rendre des comptes et de se demander si la situation est meilleure qu’à son arrivée. J’adhère à cette expression : « être un passeur ». Je ressens en effet le besoin dans mes ouvrages de faire le point, de dire mes convictions et d’approfondir les thèmes auxquels je crois. L’écriture laisse une trace, elle est exigeante et oblige son auteur à être digne des personnes qui lui font confiance. De l’autre côté, le livre permet aux lecteurs d’analyser, de relire, et de creuser ces idées. Ce respect mutuel va dans le sens du progrès. G Propos recueillis par Nicole Gérald Disons deux mots sur votre autre casquette ! Quelles mesures prenezvous pour être le ministre d’une pêche durable ? La pêche française doit aujourd’hui relever trois défis majeurs : un défi écologique au moment où la ressource tend à s’épuiser, un défi économique puisque la pêche française doit rester compétitive dans le marché mondial et enfin un défi social car les marins exercent le métier le plus dangereux qui soit et leur rémunération est directement touchée par la hausse des cours du gazole et par les restrictions des possibilités de pêche. Pour répondre à tous ces défis, j’ai engagé un plan de 310 millions d’euros sur trois ans pour accompagner les perspectives de développement durable de la pêche en France. L’objectif est de garantir ESCP-EAP mag n°117…mars 2008

Table des matières de la publication ESCP-EAP Mag - n°117 - Mars 2008

Couverture
Edito
Sommaire
PERSONNALITÉ DU MOIS
ITINÉRAIRES
FOCUS
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VOYAGES
PUBLICATIONS
CAMPUS
ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE
MANAGEMENT-ENQUÊTE
FONDATION
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