ESCP-EAP Mag - n°117 - Mars 2008 - 29

S CAMPUS ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE MANAGEMENT-ENQUÊTE FONDATION L’histoire du Groupe 3 Suisses illustre bien l’histoire de la vente à distance ainsi que la capacité des entreprises du Nord à évoluer avec le temps. Parti d’une activité de vente par correspondance de laine à tricoter en 1932, au sein de l’activité industrielle et familiale de filature (famille Toulemonde), c’est aujourd’hui un Groupe de 13 000 personnes, avec des activités aussi variées que la vente à distance « généraliste » (3 Suisses), le linge de maison et petite décoration (Becquet), le crédit (Cofidis), la banque en ligne (Monabanq), le matériel de bureau (JM Bruneau), le CtoC (2Xmoinscher.com), etc. Le point commun de toutes ces enseignes (25 au total) étant la vente à distance même si cela change avec l’ouverture des premières boutiques, « multicanal » oblige ! En 1981, la famille Toulemonde cède le groupe 3 Suisses à Otto Versand (Hambourg) à hauteur de 50 % du capital, 45 % à l’Association Familiale Mulliez et 5 % à Soparsuis regroupant des cadres du Groupe 3 Suisses International. Aujourd’hui, c’est un groupe qui malgré les difficultés de certains secteurs où il est présent, est en forte croissance et en pleine mutation : place grandissante d’internet, développement des médias interactifs, du C to C, de nouveaux marchés… « Lille Touch » L a région dispose d’une situation géographique européenne exceptionnelle, à 1 heure de Paris en TGV, 38 minutes de Bruxelles, et 1 H 20 de Londres. La région a su valoriser son patrimoine architectural et culturel, et les manifestations de Lille 3000 et Valenciennes 2007 l’ont largement prouvé et continuent à le prouver. Lille, ville triste et grise Depuis quelques années, cette image s’estompe de plus en plus au profit de la « Lille Touch » ! Ce nom fut choisi par le Time Magazine qui avait consacré sa une à Lille 2004, le classant parmi les dix événements les plus importants de l’année. Et oui, il suffit de voir l’étonnement de Parisiens venus pour le week-end, et la hausse spectaculaire du tourisme (Anglais, Belges, Allemands, et même Chinois déambulant dans le Vieux-Lille magnifiquement rénové!) pour constater que Lille a désormais la cote. En 3 ans, Lille aurait gagné 15 ans en termes d’image et de notoriété ! Lille 2004 et plus récemment Lille 3000 (avec pour la première fois en France une exposition de la collection Pinault) ont largement contribué à ce changement d’image ; les retombées médiatiques ont été considérables. Par ailleurs, la qualité et la diversité grandissante des lieux et de la programmation culturelle : on peut citer pêle-mêle le Musée des Beaux-Arts de Lille (le 2 ème musée généraliste en France après le Louvre), l’Orchestre National de Lille dirigé par Jean-Claude Casadesus, l’Opéra de Lille (réouvert en 2004), le musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq en pleine rénovation, le musée de la Piscine à Roubaix (spectaculaire transformation d’une piscine Art Déco en musée d’Art et d’industrie), la réhabilitation de la Condition Publique à Roubaix (ancien lieu de conditionnement de la laine et des soies) en « manufacture culturelle » (concerts, danse, ateliers, braderie de l’art), etc. Sans compter l’effervescence en matière de scène musicale, de danse contemporaine et le festival de photos « Transphotographiques ». Valenciennes, capitale régionale de la culture 2007. Le musée Matisse au Château Cambrésis, créé de son vivant par Matisse lui-même dans sa ville natale. Dunkerque et ses musées des Beaux-Arts et d’Art Contemporain. La distribution du futur Le PICOM, ou Pôle de compétitivité des industries du commerce, a été labellisé en 2005 et fait partie des 6 « pôles de compétitivité » du Nord-Pas-de-Calais, sélectionnés au terme d’un appel à projets national. Présidé par Arnaud Mulliez, Président d’Auchan France, il s’est donné comme mission : « le développement d’un pôle de référence mondiale pour la distribution du futur ». Il s’agit d’inventer le commerce de demain, en y associant la recherche, les entreprises, les consommateurs. « La technologie va révolutionner les usages » et c’est de cela qu’il s’agit dans ce pôle : tester la technologie et les usages avec les utilisateurs. Parmi les projets, on peut citer l’étude comportementale de clients en magasin par la vidéo, le paiement d’un simple geste de la main, un système interactif d'assistance aux personnes avec handicap dans la grande distribution, les applications de la RFID (radio frequency identification), les usages du téléphone portable (dispositif d'informations, d'aide ou d'assistance du client sur son mobile, variant selon le lieu où il se trouve), et un projet particulièrement Les Bourgeois de Calais ambitieux de « commerce ubiquitaire » : LMU (Lille Métropole Ubiquitaire). Ce type de commerce permet à une enseigne d’être présente sur plusieurs lieux en même temps, et d’être en contact avec ses clients de plusieurs façons, en leur proposant des produits et des services de manière interactive grâce à des étiquettes RFID pouvant être lues par les personnes au moyen d’un petit boîtier donnant accès à des services (promotions, informations culturelles, guide touristique, aide aux handicapés…), et servant aussi de moyen de paiement. De la science-fiction ? Non, puisque des expériences de ce type sont déjà menées à Tokyo (Ginza Project) et en Belgique. C’est d’ailleurs en partenariat avec l’université de Tokyo que le projet LMU est mené. G © E.WATTEAU/C.Régional NPDC ESCP-EAP mag n°117…mars 2008
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